Le 16 avril 2014, le navire Sewol a fait naufrage en Corée du Sud, entraînant la mort de 304 personnes. Ce drame humain mais aussi politique est encore d'actualité dix ans après, où le pays pleure encore les victimes de ce terrible accident.
Il y a dix ans, le 16 avril 2014, alors que le ferry Sewol avançait dans son trajet - au départ d'Incheon et en direction de l'île de Jeju -, un virage de bord soudain et une défaillance auraient entraîné le naufrage du navire, près des côtes dans le sud-est de la péninsule. Le bateau transportait en son bord 476 passagers, dont 304 ont péri suite à cette catastrophe. Les victimes étaient pour le plus grand nombre des lycéens en voyage scolaire. Les survivants eux, ont été aidé par deux hélicoptères ainsi que des bateaux de pêches, commerciaux ou de sauvetage.
Cette catastrophe humaine a aussi été l'objet de vives critiques et accusations. Pendant plusieurs années, les familles des victimes se sont battues pour obtenir une version exacte de l'histoire, où de nombreuses questions autour des coupables n'avaient pas encore trouvé de réponses.
Des défaillances techniques et... politiques
Plusieurs défaillances ont été pointées du doigt. D'abord la gestion du naufrage par les autorités de secours puisqu'après le lancement du signal d'aide par le centre de secours maritime, les premiers bateaux sur place ont été des bateaux de pêcheurs ou commerciaux à proximité.
Aussi, aucun bateau de sauvetage n'a été mis à l'eau pour venir en aide aux rescapés, et ce n'est qu'un peu plus tard, qu'en voulant les utiliser, qu'ils n'étaient plus accessible en raison de l'inclinaison du navire. Aussi, le manque de moyens pour secourir a été reproché au gouvernement coréen.
Une enquête en montagnes russes
Encore aujourd'hui, les explications exactes du naufrage ne sont pas vraiment expliquées, même si l'enquête de la police et du ministère ont détectées plusieurs causes à effet. Par exemple, la surcharge du bateau. Avant le départ, il avait subit des travaux pour augmenter le nombre de cabines, ce qui aurait pu déséquilibrer la structure. Mais également une mauvaise manœuvre du timonier.
Ont aussi été démontré qu'aucun exercice de sécurité préalable n'avait été effectué avec l'équipage de bord, semblant - d'après les rapports et les médias - expérimenté, mais aussi que les consignes données aux passagers - de rester dans leur cabine pendant que le capitaine et les autres membres étaient évacués - n'avaient pas contribué à l'avancement de leur sauvetage.
Les accusations en Corée du Sud
Différents reproches ont été portés auprès du gouvernement, des gardes-côtes ainsi que la compagnie du ferry et son équipage.
Le 11 novembre 2014, Lee Jun seok, le capitaine du navire a été condamné à 36 ans de prison. Le chef mécanicien, lui, a écopé d'une peine de 30 ans. Cinq mois plus tard, la justice coréenne décide finalement d'alourdir la peine de Lee Jun seok à la prison à perpétuité. La présidente de la république de l'époque, Park Geun-hye, annonce ensuite la dissolution de la Garde côtière de la Corée du Sud.
Dix ans après...
À la suite de ce tragique évènement, chaque année sur la place de Gwangwhamun se réunissent familles de défunts et rescapés, mais aussi sud-coréens et gens de passage, pour se remémorer les pertes mais aussi et surtout rappeler les faits pour éviter qu'une telle désorganisation de sauvetage se reproduise.
Un livre est d'ailleurs sorti à ce sujet en avril 2023, avec le premier témoignage d'une survivante âgée de 17 ans à l'époque : Becoming Wind to Survive par Yu Ga-young. Elle y raconte le drame, mais aussi le pendant et l'après. De nombreux documentaires ont aussi été tournés par différents médias dont In the absence, par Yi Seung jun, nommé aux Oscars (voir vidéo ci-dessus). En musique, le titre Spring Day par BTS a souvent été cité même si le groupe n'a jamais confirmé spécifiquement qu'il s'agissait de référence au drame de Sewol.