Le 10 avril 1998, la République d’Irlande et l’Irlande du Nord signaient l’accord du Good Friday. La promesse d’une période de paix après plusieurs décennies d’affrontements, parfois violents, qui se sont soldés par près de 3 500 morts. Aujourd’hui, la frontière entre l’Irlande du Nord (qui fait toujours partie du Royaume-Uni) et l’Irlande (qui ne fait pas partie du Royaume-Uni, mais a rejoint l’Union européenne) est invisible, les personnes et les biens circulent librement – notamment grâce au dialogue rendu possible au sein de l’Union européenne.Mais la question de la frontière irlandaise fait encore trembler le gouvernement britannique et les Irlandais, surtout depuis le Brexit. En sortant de l’Union européenne, la « frontière invisible » entre l’Irlande et l’Irlande du Nord serait compromise et la restauration d’une frontière physique, rappelant trop celle en place lors des affrontements dans le passé, pourrait raviver des tensions. Theresa May s’est voulue rassurante, assurant « qu’il n’y aurait pas de frontière en dur ».
Dans un article d’opinion à l’occasion des commémorations de l’accord du Good Friday, l’ancienne Secrétaire d’Etat des Etats-Unis Hillary Clinton a exprimé ses inquiétudes quant aux conséquences d’une frontière à nouveau instaurée : « Nous ne pouvons pas laisser le Brexit mettre en danger la paix pour laquelle le peuple a voté, s’est battu et a même perdu la vie ».
Il ne faut pas oublier qu’en juin 2016 et contre la politique du Royaume-Uni, l’Irlande du Nord s’est affichée pro-européenne (à 56 %). Une situation épineuse donc, que les négociateurs européens cherchent à enfouir pour le moment, mais à laquelle ils devront s’atteler avant le prochain sommet européen qui aura lieu au mois de juin prochain.
Une autre frontière britannique inquiète, cette fois-ci outre-Manche : il s’agit du port de Calais. Pour le directeur du port, la situation pourrait être bien pire que sur la frontière irlandaise. Pour tout comprendre, retrouvez notre article ici.