A l'occasion de la nouvelle édition d'Eurostep, des élèves de Science Po Bordeaux ont récolté plus de 14000 euros à destination de la banque alimentaire de Lisbonne.
Eurostep, qu'est-ce que c'est ?
Eurostep est un programme qui entre dans le cadre du programme Europhil. Depuis 11 ans, Eurostep permet à des élèves de Science Po Bordeaux de récolter des fonds au profit de banques alimentaires aux quatre coins de l´Europe. Chaque année, les élèves volontaires désignés organisateurs du programme créent un scénario qui pousse les élèves de Science Po Bordeaux à s'engager dans cette mission. Une mission qui, par ailleurs, s'avère bien singulière : traverser l'Europe à destination de la capitale préalablement choisie, en équipe, en stop, et tout cela en 48 heures!
Un sacré défi qui est relevé par environ 200 élèves chaque année. Ces derniers choisissent parmi trois villes pré-sélectionnées par les organisateurs et doivent avant-tout valider leur participation à la course en récoltant au minimum 50 euros via un appel au don. Tâche relativement aisée pour ces étudiants motivés puisque certaines équipes ont récolté pas moins de 600 euros cette année. Evidemment, ces jeunes étudiants ne perdent pas le sens de la compétition bien que cela reste dans un esprit bon-enfant. Un classement pondéré effectué par les organisateurs du programme font gagner aux premières équipes divers lots, tels qu'une croisière sur la Garonne, des places pour un jeu laser ou encore une séance gratuite au cinéma Utopia de Bordeaux.
Cette année, Lisbonne était leur destination favorite
En octobre 2023, Lisbonne était la destination gagnante. L'objectif était alors défini pour les volontaires: se préparer en vue de ce road-trip de 1400 km qui sépare la Belle Endormie de la capitale portugaise. Le départ s'est fait depuis Pessac cette année. La ville, jumelée à Viana do Castelo, tenait à célébrer symboliquement le cinquantenaire de la Révolution des Oeillets et l'amitié franco-portugaise en voyant ces jeunes aventuriers partir depuis cette commune de Bordeaux Métropole.
La banque alimentaire de Lisbonne, la plus grande d'Europe
A l'instar de la plupart des banques alimentaires européennes, la banque alimentaire de Lisbonne fait partie de la Fédération Européenne des Banques Alimentaires (FEBA). Mais contrairement aux banques alimentaires françaises, cette dernière ne bénéficie d'aucune aide de l'Etat. Cela ne l'empêche pas d'acheminer 40 tonnes de nourriture par jour ouvrable à destination de diverses associations pour lesquelles la banque alimentaire produit des plans d'approvisionnements personnalisés, en fonction de leurs besoins respectifs. Le marché de gros de Loures envoie quotidiennement des biens propres à la consommation qui ne peuvent plus être vendus afin de lutter contre le gaspillage et dans un geste de solidarité.
Isabel Jonet, présidente de la fédération portugaise des banques alimentaires contre la faim témoigne de sa gratitude envers cette initiative portée par ces jeunes citoyens volontaires. Cette dernière explique « c'est la première initiative européenne que nous accueillons, nous ne connaissions pas ce programme jusqu'alors. La jeunesse d'aujourd'hui semble dépolitisée, obnubilée par les écrans. Savoir que 200 jeunes se mobilisent pour une telle cause, c'est extra! »
Une belle victoire pour les 175 élèves de Science Po Bordeaux
A l'arrivée, l'émotion était palpable. Les jeunes volontaires se sont donnés rendez-vous le 21 avril à 18h à la banque alimentaire de Lisbonne, afin de remettre un chèque d'une valeur de 14.232 euros. Flottait dans l'air une ambiance festive, et le goût du travail accompli.
C'est l'équipe de la Bosnie-Herzégovine, composée de Juliette Caillon et de Marie Chaverot qui est arrivée première, suivie de l'équipe Corée du Sud et la France en troisième position.
Au bout du compte, c'était l'expérience qui comptait pour ces volontaires, et non le palmarès.
Ces jeunes volontaires témoignent :
« C'était intense mais génial. Parfois, on perd espoir, car personne ne s'arrête, puis on voit une voiture et c'est l'extase! Nous ne parlons ni espagnol ni portugais. Il était parfois difficile de créer des liens mais les gens sont profondément gentils. Une dame nous a même offert des bracelets! Nous rencontrions des équipes sur les aires d'autoroute, c'était vraiment amusant! » Selon l´Equipe Ukraine, avec Romane Mihailescou, Lisa Weber et Juliane Chasseau.
« Nous faisons cela pour la bonne cause, le dépassement, et aussi l'aventure! Le fait d'être encadré et de pouvoir vivre une expérience inoubliable, cela n'a pas de prix. Le stop est un moyen écologique de se déplacer, certes il y a un facteur chance qui entre en jeu, mais nous n'en gardons que le positif. Les paysages étaient magnifiques, les rencontres aussi » nous raconte l'équipe Vietnam, avec Aïnhoa Montfraix, Clara Hourcade et Louis Baron-Provost
« Cette année, c'était plus simple que l'année dernière pour Budapest. Les Portugais étaient très ouverts et nous prenaient volontiers en stop. Et puis la route était sublime! Nous sommes arrivés hier à 23h alors nous avons déjà pu nous balader dans Lisbonne, et cette ville est magnifique. Les azulejos, les bâtiments colorés... C'est tout simplement charmant. » raconte Aglaée Marchand et Penelope Colin.
« Nous étions une équipe « freestyle ». Il est vrai que cette initiative a beaucoup de succès à Science Po, mais tout le monde ne peut pas y participer chaque année, car cela serait une charge de travail et de responsabilité trop importante pour les organisateurs. Mais nous avons décidé de les suivre de notre propre chef, en outsider. Cela m'incite à faire des trajets en stop. C'est amusant de se dire que l'on peut rencontrer des gens, et traverser deux pays avec un pouce en l'air et un grand sourire! » Déclare Agathe Chavet