Les brûlures sont malheureusement des accidents domestiques très fréquents. Elles sont provoquées par la chaleur, l’électricité ou certains produits chimiques. C’est une lésion cutanée évolutive détruisant partiellement ou totalement la peau. Quels sont les différents types de brûlures et leur prise en charge ? le Dr Marine Duclert Bompaire nous apporte son éclairage.
Plusieurs éléments sont essentiels pour évaluer la gravité d’une brûlure:
-l’âge du patient et son état général (avant brûlure)
-la brulure en elle-même :
- Son origine
- Sa surface : elle s’évalue facilement avec la taille de la paume de la main du patient qui représente environ 1% de sa surface corporelle totale.
- Sa profondeur.
Il existe 4 niveaux de brûlures répartis en 3 degrés :
- 1er degré : brûlure de la couche superficielle de l’épiderme.
Cliniquement, on constate une rougeur intense et douloureuse de la peau de type « coup de soleil ».
-2ème degré : brûlure de la peau jusqu’au derme.
Cliniquement, on voit apparaître une phlyctène ou cloque remplie de liquide transparent. Il existe 2 types de 2ème degré que l’on différencie une fois que l’on perce la phlyctène :si le fond de la plaie est rouge et douloureux, la brûlure est de2ème degré est superficiel mais si le fond de la plaie est blanc et la douleur est faible, cela signifie que les vaisseaux sanguins et terminaisons nerveuses de la peau ont été endommagés ; la brûlure est alors du 2ème degré profond.
- 3ème degré : l’épiderme et le derme sont brûlés, et parfois les tissus sous -utanés : la peau a un aspect blanc grisâtre cartonné et est insensible.
Quelle est la conduite à tenir en cas de brûlure ?
Sur le lieu de l’accident :
-refroidir ou rincer (si la brûlure est d’origine chimique) la brûlure avec de l’eau froide (douche) et enlever les vêtements qui n’adhèrent pas.
-Si la brûlure est grave :
Allonger la victime et vérifier son état de conscience et ses constantes vitales : arrêt cardiaque ? Arrêt respiratoire ? Et commencer une réanimation cardiaque si nécessaire.
Appel des secours et surveiller la victime jusqu’à leur arrivée.
La prise en charge médicale d’une brûlure et évolution :
Une consultation médicale est nécessaire pour évaluer la brûlure, de préférence avec un spécialiste des brûlés (chirurgien plasticien).
Une vérification de la vaccination contre le tétanos doit être réalisée et en fonction du résultat un rappel de la vaccination peut être effectué.
-Brûlure de 1er degré :
La guérison se fait en quelques jours, sans séquelle. Quelques démangeaisons sont possibles. On applique, en massant, sur la zone brûlée de la crème hydratante, apaisante jusqu’à disparition de la rougeur.
Protection vis-à-vis du soleil : pas d’exposition de la zone brûlée si possible, sinon application de crème solaire d’indice de protection maximale.
-Brûlure de 2ème degré superficiel :
La guérison se fait en moins de 21 jours, habituellement sans séquelle.
Nettoyage et désinfection de la brûlure puis application de Sulfadiazine argent appelée Burnazin® en Indonésie (Flammazine® en France). Protection de la plaie avec un pansement jusqu’à la cicatrisation complète.
Après cicatrisation, application par massage d’une crème hydratante apaisante pendant plusieurs semaines afin de retrouver une souplesse satisfaisante de la peau.
Comme pour le 1er degré, pas d’exposition solaire de la zone brûlée.
-Brûlure de 2ème degré profond et 3ème degré :
La vascularisation de la peau a été trop endommagée par la brûlure pour obtenir une guérison naturelle. Une greffe de peau est nécessaire pour guérir la surface brûlée.
Le patient doit être hospitalisé afin de réaliser les soins pré et post-opératoires
La greffe se fait au bloc opératoire, sous anesthésie générale.
Le chirurgien réalise une auto-greffe de peau : il prélève une fine couche de peau saine sur le patient dans une zone peu visible (si possible) et la met en place sur la zone de brûlure après avoir nettoyé et enlevé tous les tissus morts au niveau de la plaie.
Si la surface brûlée est trop importante, le chirurgien peut utiliser du derme artificiel en attendant de pouvoir greffer à nouveau de la peau.
Il existe des séquelles à long terme dont la gravité dépend de l’origine, de la surface, de la profondeur et de la cicatrisation de la brûlure. Le patient devra beaucoup hydrater sa peau et pourra avoir recourt à différents traitements : kinésithérapie, port de vêtements compressifs spéciaux, cures thermales et éventuellement chirurgie réparatrice.
Cas particuliers :
Pour les brûlures électriques, il est très difficile d’évaluer de prime abord les séquelles car le trajet de l’arc électrique est difficile à définir. Il convient dans un premier temps de faire au minimum un examen cardiaque avec un électrocardiogramme. Des lésions intra-corporelles peuvent être découvertes jusqu’à environ trois semaines après l’accident.
Pour les brûlures chimiques, il est important d’apporter le produit en cause car dans certains cas un antidote peut être administré.