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"Malgré l'intelligence artificielle, l’homme reste au centre des décisions"

Pierre-Alain BaetzPierre-Alain Baetz
Écrit par Armelle Pape Van Dyck
Publié le 3 mai 2022, mis à jour le 4 mai 2022

Il y a dix ans, Pierre-Alain Baetz est passé de la grisaille de la région parisienne au soleil de Malaga. Responsable du hub Europe du sud d'Oracle, il nous raconte en quoi ils aident les entreprises à 'faire parler' les données pour que l'homme prenne les bonnes décisions. La technologie, portée désormais par l’intelligence artificielle, au service de la société.

 

Qu'on le veuille ou non, la technologie a fait irruption dans nos vies et le Covid n'a fait qu'accélérer le processus. C'est particulièrement vrai pour les particuliers mais aussi pour les entreprises. Pierre-Alain Baetz, responsable Europe du Sud d'Oracle sur le Mid Market (marché des PME & ETI) connaît bien les nombreux enjeux que soulève la transformation digitale.
 

Oracle n’est pas là pour prendre les décisions. Son métier est de traiter les données, les faire parler. C'est l'homme qui décide

"Face à une mutation numérique qui a explosé– explique Pierre-Alain Baetz-, les entreprises se trouvent confrontées à une quantité de données sans précédent. Le volume est tel qu’elles n’ont d’autres choix que de recourir à l’automatisation des processus et à l’intelligence artificielle pour analyser ces données, les exploiter, s’assurer de leur qualité, et bien entendu, avant toute chose, les sécuriser, à l’heure où la cybersécurité est au cœur de chaque discussion".

Ne pas confondre technologie cloud et sauvegarde de fichier dans un cloud

Oracle, éditeur de logiciels américains, créé en 1977 par le célèbre Larry Ellison, est l'un des plus grands spécialistes mondiaux de la gestion des données et la technologie cloud. Pour les néophytes, il ne faut pas confondre avec la simple sauvegarde externalisée de fichiers. En l'occurrence, dans le cloud Oracle, il s'agit bien des applications d’entreprise jusqu’à la couche toute entière d’infrastructure, couvrant donc potentiellement la totalité du cœur métier de l’entreprise.  

 

Une abeille survole une fleur
L'IA aidera l'apiculteur à mieux connaître ses abeilles et à décider des actions à prendre

 

L'Intelligence Artificielle au service des apiculteurs!

Cette technologie commence également à être utilisée pour anticiper ou prédire des événements ou des actions à mettre en place, pour éviter des incidents, et dans bien des cas, prendre les meilleures décisions. Tous les secteurs d'activité sont concernés mais l'exemple le plus inattendu de l'usage des technologies d'Oracle dans le monde quotidien est certainement le World Bee Project dans lequel l'entreprise américaine collabore avec un laboratoire de recherche de Grande-Bretagne.

 

"On le sait – affirme Pierre-Alain Baetz-, les abeilles ont un rôle essentiel, puisque la majeure partie de la nourriture dans le monde se fait grâce à la pollinisation. Nous avons connecté les ruches avec des capteurs qui enregistrent des variables comme la température, l’hygrométrie, le niveau sonore, et les vibrations émises par la ruche".

Normalement la mission à Malaga devait durer environ trois ans et finalement ça fait plus de dix ans, et nous sommes très bien ici

Ces millions de données récoltées et analysées en temps réel permettent de mieux comprendre les abeilles ainsi que les menaces liées à leur sécurité (les attaques de frelons par exemple) et leur développement (l’essaimage). Avec ces informations, l'apiculteur pourra ensuite décider des actions à prendre. En définitive, un exemple concret de l''intelligence artificielle au service de la société.

Tech for Good: aider la société grâce à la technologie

"On le voit -explique Pierre-Alain Baetz-, le point de départ pour Oracle, c’est aider les entreprises du monde entier à gérer des milliards de données, quelles que soient leur domaine d’activité. La donnée, c’est notre ADN. Mais il faut comprendre aussi que la technologie est au service du bien et de la société tout entière, c’est ce qu’on appelle Tech For Good".

Les millions de données récoltées et analysées en temps réel permettent de mieux comprendre les abeilles, les menaces liées à leur sécurité et leur développement

La technologie au service du sport

Par ailleurs, et pour les fans de sport, Oracle a investi dans trois événements sportifs majeurs qui montrent en quoi cette technologie peut aussi être très utile. Pour le championnat de Formule 1, Oracle est partenaire depuis l'an passé de l’équipe Honda Red Bull, ce qui les a, sans aucun doute, aidés à gagner le championnat. "La voiture de Formule 1 – raconte Pierre-Alain Baetz- est  connectée, et remonte en temps réel des milliers d’informations sur les accélérations, la trajectoire, et une multitude d’autres constantes essentielles,  durant le déroulement de la course. Grâce à une fine analyse, dopée par l’intelligence artificielle et la performance du Cloud Oracle, les meilleures décisions de course peuvent être prises par toute la Team & le pilote Max Verstappen, conduisant à gagner le championnat de Pilotes 2021".

 

Un voilier sur la mer
Ces formules 1 des mers sont couverts de capteurs

 

Les technologies d’Oracle sont également utilisées dans le cadre de la course nautique SailGP, dont Oracle est l’initiateur. Tous les bateaux, véritables  Formule 1 des mers, sont identiques et couverts de capteurs qui remontent les données au skipper. "Cela veut dire  -explique le responsable d'Oracle- qu'ils sont tous sur un même pied d'égalité, avec le même bateau, les mêmes données que chacun doit interpréter et c’est le meilleur qui gagne, celui qui a pris les meilleures décisions. Autrement dit, c’est l’homme qui décide. Oracle n’est pas là pour prendre les décisions. Le métier d'Oracle, c’est de traiter les données, de les faire parler, d’extraire la quintessence de la donnée, mais pas de décider. L’homme reste vraiment au centre des décisions".

 

Un tableau avec les données captées sur le voilier
L'IA  traite les données des capteurs et c'est le skipper qui décide

 

Un autre exemple significatif est celui de l’utilisation de la technologie Oracle au sein du championnat de football anglais, Premier League. Là aussi, c’est le même concept de données qui sont analysées en temps réel et qui permettent d'offrir aux fans des statistiques et même de faire une prévision de buts grâce aussi à l’intelligence artificielle.

 

"Toutes ces initiatives – signale Pierre-Alain Baetz- permettent aussi de rapprocher Oracle du grand public au travers de cas d’usage très concrets de la technologie, parce qu'Oracle est bien connu évidemment des entreprises, du monde du business, mais l'est beaucoup moins des particuliers".

Oracle a choisi Malaga pour son hub Europe du Sud

L’espace hub d'Oracle Europe du Sud se trouve à Malaga, c’est-à-dire que depuis l’Espagne, Oracle couvre globalement une bonne partie de l’Europe du Sud et Centrale. Mais pourquoi Malaga? "En fait -explique Pierre-Alain Baetz-. Oracle cherchait à étendre le hub existant de Dublin à d’autres localisations, plus centrales en Europe. Et tout naturellement, par son attractivité géographique, climatique, mais aussi économique, Malaga a été choisie, aux côtés des autres hubs de Dubaï ou d’Amsterdam qui adressent respectivement plus les régions Moyen Orient & Afrique, ou Europe du Nord".

J’ai commencé avec une petite équipe de 6 personnes et dix ans plus tard, nous sommes 650 sur le site

Expatriation en Espagne: une magnifique opportunité 

Une chance pour Pierre-Alain Baetz et une opportunité de rêve qu'il a saisie. "J’ai commencé à travailler dans les années 2000 -se souvient-il- et c’est justement au moment où il y avait, souvenez-vous, le fameux bug de l’an 2000, avec la bulle d’Internet, une époque trépidante dans le monde de l’IT. Puis, en 2011, après un passage de 5 ans chez BEA Systems suivi du rachat de ce dernier par Oracle, j’ai eu une prise de conscience. Je pouvais parfaitement rester sur Paris encore 10 ou 20 ans et continuer à parfaire ma carrière qui se déroulait au mieux, mais d’un point de vue personnel j’avais envie d’autre chose, j’avais envie de sortir de ma zone de confort, et tenter une expérience professionnelle à l’étranger, cette fois dans un vrai environnement international".

 

vue d'ensemble du hub de malaga
Le hub d'Oracle à Malaga

 

Et le hasard a fait qu’Oracle était exactement en train de monter et développer ce centre européen (hub) supplémentaire à Malaga. "Je suis devenu le premier manager français à travailler pour le centre européen et j’ai commencé avec une petite équipe de 6 personnes spécialisée sur le Middleware, puis rapidement une cinquantaine de personnes et dix ans plus tard, nous sommes 650 sur le site dont je suis désormais le leader. Au départ je ne connaissais pas un mot d'espagnol ayant choisi l’Allemand en seconde langue, et j’ai donc appris la langue, sans aucune base académique. Ça ne veut pas dire que je parle très bien aujourd’hui d’ailleurs, et surtout avec le "petit" accent de Malaga!, mais cela est largement suffisant pour me faire comprendre, et avoir développé un réseau personnel et professionnel local, dans la langue de Cervantès"

 

La cafeteria du hub d'Oracle
Pour une petite pause café dans le hub de Malaga

 

Pierre-Alain Baetz cumule actuellement deux fonctions: la première, comme directeur d'Europe du Sud pour la partie technologique sur le Mid Market (marché des PME & ETI) et de plus, directeur du site de Malaga, notamment en charge de la communication et des affaires locales.

 

Tout porte à croire qu'il a pris la bonne décision en 2011. Entre la grisaille du ciel parisien et le soleil de Malaga, mais surtout sa qualité de vie, il n'y a pas photo! "Lorsque j’ai atterri à Malaga avec ma femme et mes quatre enfants, nous les avons mis au Lycée Français, parce que normalement la mission devait durer environ trois ans et finalement ça fait plus de dix ans, et nous sommes très, très bien ici". Assurément, un expatrié qui va faire des envieux!

 

 

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