Œil de lynx, regard bienveillant et sourire franc, Myriam a accompli son rêve d'Alyah en 1994 avec son mari et leur premier enfant alors âgé de 3 mois. Domiciliée à Betar Ilit depuis 21 ans, elle cumule aujourd'hui les fonctions de rabbanite, conférencière et coach. Chaque matin, elle part à la rencontre des femmes d'Israël pour leur transmettre son savoir et son expérience, et partager avec elles avec humanité, clairvoyance et simplicité les plus beaux messages de la Torah.
Française de mère tunisienne et de père marocain, Myriam est née à Clichy, a grandi à Créteil dans une famille traditionaliste pratiquante puis a étudié à l'école juive du quartier. Son enfance est bercée par les shabbatot et les repas de fêtes, les arômes et les souvenirs de plats mijotés pendants des heures, mais aussi par les mémoires de fallafels et toutes sortes d'épices (helbe, sroug temani) lors de ses voyages en Israël.
Elle se marie le lendemain de son bac à 17 ans par chidouh (mariage arrangé) avec Meir, juif d'origine tunisienne ayant grandi à Montmartre. Le couple a l'année suivante son premier enfant ; cinq autres suivront aussitôt, tant et si bien qu'à 27 ans la jeune femme est déjà Maman d'une tribu de six !
A 41 ans, Myriam est aujourd'hui une femme qui s'épanouit chaque jour un peu plus, forte d'une riche vie intérieure, spirituelle et religieuse qui font d'elle une parfaite conférencière. A Ashdod, Raanana, Tel Aviv ou Herzliya, la coquette rabbanite sillonne le pays à la rencontre de femmes pour partager avec elles ses expériences de Vie à la lumière de la Torah.
Si son mari a découvert la religion sur le tard après avoir fait sa techouva (recherche et retour sur son identité juive et sur la Torah), Myriam a, quant à elle, toujours évolué avec cette spiritualité. Cependant, plutôt que d'évoquer la religion, elle lui préfère l'idée de psychologie positive de vie, de mode d'emploi à consulter pour vivre mieux. Ce message, elle veille à le transmettre lors des cours qu'elle dispense. « Chaque personne a son histoire dans la Torah, celle-ci nous donne tous les moyens de surmonter les défis de la Vie. La Torah, ce n'est pas une religion, c'est une méthode pour nous aider à trouver notre shalom intérieur, notre harmonie ».
L'arrivée en Israël
En novembre 1994, Myriam et sa famille rejoignent le pays tant rêvé ; un an de merkaz klita (centre d'intégration pour les nouveaux arrivants) et deux mois d'oulpan intensif (studio de langue qui propose des cours d'Hébreu aux nouveaux immigrants) à Jérusalem suffiront à la petite famille pour se sentir dans son élément dans cette nouvelle Terre d'Accueil. L'année suivante, le trio refait ses valises pour s'installer à Betar Illit où ils résident toujours avec leurs quatre filles et leurs deux fils : Hedva Rahel 22 ans, Yair Chalom 21 ans, Maayan Tsevia 19 ans, Hillel Yehouda 17 ans Sarah 15 ans et Naomie 13 ans.
Après des études écourtées de coiffure, Myriam étudie la Torah pendant près de douze ans avec la femme du Rav de Betar, à raison de quatre fois par semaine, puis quatre ans avec la rabannite Yemima Mizrahi. Elle y travaille notamment sur la confiance en soi, mais surtout sur le besoin d'apprendre et de transmettre. Véritable vocation pour elle, ces cours s'avèreront un véritable déclic, elle prend conscience qu'elle a une carte à jouer. Lors d'une visite de la tombe de Rahel à Bethléhem, elle décide alors de lancer un appel : « Hashem, si tu penses que mon rôle est d'enseigner, dis-le moi ». La réponse est immédiate et Myriam commence aussitôt à enseigner de part et d'autre du pays. Sa force, qu'elle cultive chaque jour un peu plus, c'est de réussir à toucher un public qui n'est pas nécessairement religieux. Des femmes juives, des ultra-orthodoxes, catholiques ou musulmanes, mais également des laïques avec lesquelles elle travaille sur le nefech, c'est-à-dire l'âme de la personne dans sa dimension mentale. « Au début, j'appréhendais de rencontrer ce monde non religieux, j'avais très peur car je me sentais fragile. De nature timide et réservée, je craignais de ne pas être à la hauteur et de ne pas pouvoir répondre aux attentes ou aux questions délicates. »
Rabbanite, épouse et mère
L'année 2007 marque un réel tournant : Myriam suit de nombreuses formations et notamment un stage de conférences avec le Rav Zamir Cohen, célèbre dans la communauté pour sa capacité à faire connaître la Torah aux néophytes en leur donnant des preuves de l'existence de Dieu. A ses côtés, Myriam apprend et comprend comment une personne qui n'est pas dans la Torah se comporte, elle en acquiert de précieuses clés de lecture et de décryptage. « Cette riche expérience m'a permis de connaître un public autre que le mien, voir les gens sans leurs écorces et approfondir la psychologie de l'homme. Une manière pour moi de redécouvrir et d'apprécier encore plus mon identité juive ».
Pour les enfants de Myriam, ce soudain rôle public de conférencière n'est pas toujours évident à assumer. Certains d'entre eux le vivent comme une pression supplémentaire de devoir, en permanence, incarner la perfection que ce soit à l'école, dans la cour de récréation et lors de tout événement social. Myriam a toujours prié pour ses enfants et remercié le Ciel de ne pas avoir des clones. « C'est sain qu'ils ne suivent pas notre chemin comme des robots, je veux qu'ils arrivent à leur propre compréhension du monde, que ce soit un mérite et un choix. Ils sont à la recherche d'eux-mêmes et je dois respecter leur cheminement. Ce qui compte et ce que je leur rappelle en permanence, c'est de ne jamais rompre le lien avec Hashem et de rester dans une relation de gratitude envers Lui. A partir de là, je comprends et je respecte leur chemin de Vie ». Myriam préfère parler d?Hashem que de Dieu. Pour elle, Dieu est plus universel, elle explique avec simplicité qu'elle se sent fondamentalement plus connectée à Hashem.
Myriam confie avec la même humilité que ce passage de la maison à la vie publique n'a pas non plus été pour elle sans questionnement ni remise en question. « Mon identité publique m'engage davantage. Etre un personnage public force à se dépasser et à avoir une conscience choisie ». Un ajustement nécessaire, bien que salutaire puisque la jeune femme n'imaginerait pas renoncer à ce nouveau rôle qui lui colle désormais à la peau. De son côté, Meir, son mari, continue également son cheminement. Il enseigne lui aussi et donne des cours d'Halaha (le mot vient de Haliha qui signifie marcher), il s'agit d'un recueil de lois permettant de guider la Vie d'un être humain dans son quotidien
Shivim panim ou les différentes facettes de la Torah
Issue d'une famille puriste et très traditionnelle, Myriam n'a longtemps connu qu'un enseignement strict (litahim) extrait d'une des nombreuses facettes de la Torah (on en compte soixante-dix). « Pendant de nombreuses années, j'appliquais la règle mais je n'étais pas épanouie, alors que la Torah est normalement censée apporter joie et sérénité ». C'est alors que Myriam se rapproche de l'interprétation de Rabbi Narman Mibreslev, des principes davantage fondés sur la hassidout (l'action de faire rentrer la lumière dans la Vie des gens). Elle passe ainsi d'une religion presque sinistre à une religion inspirante, d'une Torah stricte et contraignante qui éteint, à une Torah de Vie qui porte et révèle l'âme (la neshama) dans ce qu'elle a de plus noble.
Comme Myriam aime à le répéter « la foi démarre là où il n'y a plus de logique ». Aujourd'hui ce qu'elle aime par dessus tout, c'est servir Dieu dans la joie. Si elle reconnaît avoir mis un certain temps à trouver son équilibre, Myriam confie avec humanité qu'elle touche à présent quelque chose de fort et d'universel ; elle éprouve par conséquent le besoin viscéral d'aider les autres en leur portant la bonne parole.
Femme publique, femme d'ambition et de défi
Malgré un épanouissement évident, Myriam n'en reste pas moins humaine et ambitieuse. En parallèle des cours qu'elle dispense chaque semaine depuis bientôt dix ans, la rabbanite rêve aujourd'hui d'écrire un livre et d'y partager son histoire. Raconter la jeune fille timide et introvertie qui n'osait s'exprimer ou donner son avis en public, et décrire son cheminement vers la femme comblée qu'elle est devenue. Egalement coach, son autre défi est de proposer aux écoles un programme de connaissance et de confiance en soi, afin d'aider les jeunes à identifier leurs défauts et leurs qualités et les inviter à transformer leurs freins en potentiel : les aider à trouver leur vérité, quel que soit leur âge. « Si j'avais moi-même eu accès à cela, j'aurais pu éviter beaucoup de souffrances », confie-t-elle.
De nature ouverte et généreuse, Myriam cultive un autre doux rêve : avoir une grande maison pour accueillir des jeunes filles et de jeunes garçons à partir de 12-13 ans autour d'un barbecue?piscine : l'ambition généreuse de réunir ceux qui cherchent leur vérité et de leur faire passer des vrais messages de vie, à l'abri du regard de l'autre. Le regard de l'autre, Myriam en connaît quelque chose. A ce titre, elle admet sans vergogne que son look peut parfois déranger. « Je ne porte pas uniquement du noir, j'aime les couleurs et je suis coquette. Je pense ainsi donner envie aux femmes d'être tsiniout (respecter les lois sacrées, dont les codes vestimentaires) et de vivre selon les préceptes de la Torah : être pudique tout en gardant leur féminité. »
Myriam fait aujourd'hui le point : elle dit comprendre que la Vie est un puzzle, et qu'il incombe à chacun d'en assembler les pièces. « Ce n'est que la volonté d'assembler ces pièces qui nous amène à comprendre les choses. Il n'y a pas de bien ou de moins bien, il n' y a pas d'échec. Chaque expérience est une leçon de vie et nous amène à notre propre réalisation. Longtemps je suis restée dans le « pourquoi ». « Je réalise aujourd'hui que cela est stérile ; ça nourrit de la ranc?ur et un certain mal-être ». Avec le temps, Myriam a appris à être dans le « comment » : ne pas s'immobiliser dans le passé qui n'est plus ou dans un futur qui, par essence, reste un mystère. « Le présent est un cadeau. A moi de voir ce que je fais de ce présent aujourd'hui. Si l'on cultive cette foi profonde que Dieu a confiance en nous et que l'on effectue une vraie recherche personnelle, on ne peut que faire son chemin et, ainsi, passer de la ranc?ur à la gratitude. Faire d'une difficulté un tremplin, transformer les peurs et les épreuves en défi et en potentiel ».
La recette de Myriam
TFINA PKAILA, plat tunisien de fête, servi pour Rosh Hashana ou Souccot, il rappelle les grandes célébrations et les moments de joie en famille.
Ingrédients : 1.5kg d'épinards, 200 gr d'haricots blancs, 1kg de macreuse, un pied de b?uf coupé en rondelles ou 2 pieds de veau découpés, 1 petit oignons, 6 gousses d'ail, 1 verre et demi d'huile, 1 petit bâton de cannelle, 6 feuilles de menthe fraîche ou sèche, sel, poivre.
Préparation : laver les épinards à grande eau, les équeuter, les émincer et les mettre dans un grand fait-tout avec l'huile. Cuire à feu vif. Dès l'évaporation de l'eau des épinards et dès qu'ils commencent à rissoler, mettre à feu moyen et les faire revenir en remuant sans cesse avec une cuillère en bois, jusqu'à qu'ils noircissent sans brûler. Retirer le fait-tout du feu, y verser 1 litre d'eau, ajouter les haricots, l'oignon coupé fin, l'ail pelé et écrasé, les rondelles de pied de b?uf ou de veau, la menthe coupée finement, le bout de cannelle et une cuillère à café de poivre. Mélanger et remettre à feu vif. Dès ébullition ajouter la viande coupée en morceaux. Réduire à feu moyen, couvrir.
Après 1h30 de cuisson, mettre à feu doux et ajouter si besoin un peu d'eau tiède. Couvrir aux ¾ et laisser mijoter pendant 1h30. Ajouter une cuillère à soupe de sel. Faire mijoter une heure supplémentaire.
Présenter la viande et les rondelles de pied de b?uf dans un grand plat. Verser la sauce aux haricots dans un autre plat creux. Servir très chaud.
INFORMATIONS :
Myriam Mettoudi : Tél : 052-52-01-474 / myriam.mettoudi@gmail.com
Site Internet : www.myriammettoudi.com
Coaching, conférences et préparation des mariées au mariage, à l'accouchement et à la Bat Mitsva. Soirée Hafrachat Hala. Organisation de conférences dans les écoles, midrachiots et mihlalots.