Le Prix Magnolia a été créé en 1989 et vise à traduire la reconnaissance de la Municipalité autonome de Shanghai à l’égard d’étrangers ayant contribué, de diverses manières, au renouveau de la mégalopole.
Le 6 septembre dernier, le Bureau des affaires étrangères de la municipalité de Shanghai a remis le Prix Magnolia 2017 à 50 ressortissants étrangers, dont six français. Jean-Michel Vallin, à la tête du Groupe Faurecia Chine depuis 2007, fait partie des lauréats récompensés pour leur engagement en faveur du développement économique et social de la ville de Shanghai, dont le magnolia blanc est le symbole. Une belle récompense pour couronner dix ans d’activité en Chine. Rencontre avec un entrepreneur inspirant.
C’est plus le fait d’avoir contribué au développement économique de la Chine que d’avoir développé notre entreprise en Chine
« Je pense que c’est plus le fait d’avoir contribué au développement économique de la Chine que d’avoir développé notre entreprise en Chine » répond Jean-Michel Vallin lorsqu’on lui demande les raisons qui, selon lui, ont poussé les autorités locales à lui remettre ce prix. Il est reconnaissant d’avoir été gratifié pour le travail qu’il développe depuis 10 ans, à Shanghai, mais aussi dans plus de 22 villes chinoises.
Son fil rouge ? Le souci de tisser des liens avec les communautés locales plutôt que de se focaliser sur les chiffres. Pour lui, c’est ça faire prospérer une entreprise. La développer en l’intégrant à la racine de son environnement, afin de contribuer au développement économique du pays dans lequel elle est implantée, tout en s’épanouissant elle-même. Et la greffe a bien pris, puisqu’à l’arrivée de Jean-Michel Vallin en 2007 le groupe français d'ingénierie et de production d'équipements automobiles comptait 2 000 employés pour une dizaine d’usines, contre 17 000 employés et plus de 50 usines aujourd’hui.
Parcours
Ingénieur de formation, Jean-Michel Vallin a consacré sa carrière entière au domaine automobile. Il débute en 1979 en France chez Valéo, groupe équipementier automobile français, carrière qu’il poursuit pendant six ans en Amérique du Nord puis au Mexique. Ces premières périodes passées à l’étranger sont décisives pour l’homme et pour l’entrepreneur qu’il est devenu : la rencontre de nouveaux horizons, l’adaptation à des environnements inattendus, le développement d’idées originales, deviennent les nouveaux moteurs de son ambition professionnelle. Son retour aux Etats-Unis à la fin des années 1990 confirme son appétence pour les enjeux et les défis que suscite l’expatriation, mais aussi son succès : Faurecia Chine lui confie sa direction en 2007.
Il dépose donc ses valises à Shanghai, sans savoir que l’aventure durera une décennie ! Lorsqu’il arrive, c’est une Chine à l’état embryonnaire qu’il découvre, mais qu’il pressent prometteuse. Il voit juste, puisque la Chine est aujourd’hui le plus grand marché automobile au monde avec environ 30 millions de produits vendus (contre 17 millions aux Etats-Unis), avec une croissance d’1 million de véhicules prévue pendant 10 ans.
C’est une reconnaissance, un encouragement que la Chine accorde au groupe
Dès le départ il fonde sa stratégie sur une relation de confiance entre la Chine et la France : il se rapproche de l’industrie chinoise, conclue et consolide des partenariats avec de grands groupes chinois, afin de créer un lien fort, économique mais également humain. Une des particularités de Faurecia Chine réside en effet sur une culture d’entreprise singulière : sur 17 000 employés, seulement 25 sont des expatriés. Jean-Michel Vallin a préféré développer les compétences chinoises en leur confiant les postes de management, à la différence de la plupart de ses homologues implantés en Chine.
En dehors du monde des affaires, il a su impliquer son entreprise dans les activités des communautés à travers la Chine, en soutenant entre autres leurs actions, et a pu ainsi tisser des liens avec les autorités locales. « Faurecia a été perçue comme une société qui s’intègre, et c’est pour cette raison, je pense, qu’elle a été mise en avant pour le prix Magnolia par les autorités du district dans lequel nous sommes implantés à Shanghai. » dit avec reconnaissance le chef d’entreprise, et ajoute avec humilité « Ce n’est pas tant de moi dont il s’agit, que de l’entreprise dans sa globalité. C’est une reconnaissance, un encouragement que la Chine accorde au groupe. C’est une façon de féliciter son implication dans le développement du pays ». Plus que le prix, la reconnaissance ultime fut pour Jean-Michel Vallin l’invitation de l’ensemble des lauréats à la fête nationale chinoise cet automne : le signe d’une intégration réussie, et le symbole d’une union.
Le Shanghai de Jean-Michel Vallin
Au fil de ses dix années passées à Shanghai, Jean-Michel Vallin a vu la Chine prendre un autre aspect. « Les gens ont changé. La vision des Chinois sur eux-mêmes et celle des étrangers sur eux s’est transformée. » C’est ce qui l’a le plus marqué. Ce qui a été le plus fragrant. Bien plus que les tours qui s’érigent à tour de bras.
Shanghai est une ville passionnante, bien sûr, mais c’est sa frénésie culturelle, sa richesse artistique qui me fascine…
Jean-Michel Vallin est amateur d’art et ne manque pas de fréquenter musées et galeries (Art+ Shanghai, ArtCN pour ses favorites). Il aime la façon dont ces galeries étrangères ont su comprendre et faire partager l’art chinois à un public quasi novice. Il ne se lasse pas de flâner dans les lanes et les parcs de la ville, pour se mêler à la vie communautaire, qu’il trouve vivifiante…
Amoureux de la nature, il cherche les bols d’air à chaque occasion, et ne manque pas de se ressourcer en jouant en golf dès qu’il le peut. Ce qu’il adore à Shanghai ? La diversité culinaire et le plaisir de découvrir d’innombrables cuisines, même s’il avoue porter son dévolu sur la gastronomie française. Ses adresses ? Il est un habitué de la Villa Lebec, du Chop Chop Club, de Mr et Mrs Bund, de Cuivre, du Must Grill…Des classiques, certes, mais des valeurs sures.