Emeline Foster est née et a grandi à Bordeaux. Fascinée par la vie politique, elle est diplômée d’une licence en Sciences Politiques obtenue à l’Université Paris II, ainsi que d’un Master en Études Politiques obtenu à l’EHESS de Paris. L’Ecole des Hautes Études en Sciences Sociales est une véritable révélation pour elle. Elle débute sa carrière comme assistante parlementaire, puis devient première assistante du conseiller régional Franck Margain.
À Paris, Emeline Foster rencontre son mari. Il est Américain. C’est tout naturellement qu’après quelques années passées en petite couronne, le couple décide de partir Outre Atlantique.
Fraîchement débarquée à New York, et forte de son début de carrière dans la sphère politique, Emeline devient la directrice de campagne d’Antoine Treuille qui se présente aux législatives de 2012. Cette expérience lui permet de mieux appréhender le fonctionnement de la communauté française de New York. Nous sommes alors en 2011 et Emeline attend son premier enfant qui naîtra juste à la fin de la campagne.
À l’automne 2012, Emeline rejoint le Consulat de France à New York et devient Chef de Cabinet de l’ancien Consul, Bertrand Lortholary et du Consul adjoint, Bernard Faro. En parfaite symbiose avec le duo, elle s’épanouit dans cette mission, où elle s’occupe, entre autres, des visites ministérielles et présidentielles jusqu’en 2016.
Lors du changement de Consul, Emeline Foster est appelée par la French-American Foundation USA pour occuper le poste de Directrice du Développement. Quelques mois plus tard, elle est nommée Executive Director de la fondation. Elle devient la première femme à occuper ce poste.
La féminisation de la French American Foundation USA
Consciente du travail à faire en tant que femme, elle féminise son équipe. Avec le programme « Young Leaders » de la fondation, elle fait en sorte que plus de femmes participent à ce programme, originellement réservé aux hommes. Avec son équipe, elle met en place des évènements tournés vers la femme comme une rencontre dédiée à la Journée de la femme. Emeline Foster met un point d’honneur à toujours mettre en avant des femmes lors des conférences qu’elle et son équipe organisent, dans un souci bienveillant de parité.
Emeline se dit privilégiée et reconnaît qu’elle n’aurait jamais eu cette opportunité professionnelle en France. Elle l’affirme : « Je me sens vraiment à l’aise dans mon rôle et je n’ai pas le syndrome de l’imposteur ». Ces postes à responsabilités peu accessibles en France pour les femmes, surtout celles qui ont des enfants sont une opportunité pour les femmes de notre côté de l’Atlantique : elles peuvent viser des postes à responsabilité, s’y épanouir et gérer leur mission avec professionnalisme. Le plafond de verre semble plus fragile dans la ville des gratte-ciel.
Dans sa vie de femme, là encore, Emeline Foster se sent privilégiée, de part sa vie professionnelle et familiale qui lui offrent un confort de vie. « Ici, je vis ma vie, il n’y a pas le regard du voisin ». New York lui a enseigné une chose capitale, « être libre d’être qui je veux ». Ce qu’elle n’aurait peut-être pas osé dans l’Hexagone.
Elle aime cette ville même si son rythme effréné est parfois compliqué à gérer quand on est active et mère de deux enfants. Mais elle le reconnaît : « Si on vit au rythme de la ville, on peut y arriver ».
Mais New York avec « ses inégalités trop marquées » n’est pas non plus une ville toute rose. Différences de richesses, différences d’accès aux soins, ces inégalités constantes la dérangent, sans doute, une fois encore, parce qu’elle se sent privilégiée mais aussi impuissante, malgré ses actions de bénévolat.
Ce qu’Emeline Foster a envie de dire aux autres femmes tient en une phrase : « À New York, il faut savoir saisir les opportunités, ne pas hésiter à taper aux portes, demander des conseils et de l’aide et offrir la même chose en retour le jour où quelqu’un vient vers vous ».
Frapper aux portes est en effet important pour Emeline Foster, c’est ce qu’elle a fait quand elle est arrivée à New York...
Pour en savoir plus sur la French American Foundation :
Article rédigé par Rachel Scharly, rédactrice en chef de l'édition New York du Petit Journal.