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Science-fiction et photographie : le pari réussi de Jérémy De Backer

Jérémy De Backer fait de la photographie depuis une dizaine d’années, avec un attrait pour l’image, le dessin et le cinéma. « La photographie nourrit mon cœur et mon âme » confie l’artiste qui n’hésite pas à y mélanger l’autre grande passion de sa vie : la science-fiction. Le résultat est… fou et exposé à New York.

Ice Cave - Jérémy De BackerIce Cave - Jérémy De Backer
Ice Cave - Jérémy De Backer à Chamonix (France)
Écrit par Léa Degay
Publié le 23 mai 2024, mis à jour le 29 mai 2024

 

Jérémy De Backer est un Lillois de 45 ans. Directeur dans le médical le jour, il est photographe depuis une dizaine d’années dès qu'il le peut. Lorsqu’il se lance, il capture des choses qui lui semblent belles, interpellantes, « ou parfois pas belles, mais en tout cas interpellantes ». Mais Jérémy De Backer aimerait raconter des histoires. Que faire de toutes ces photos « de portes marocaines et des plages dans le brouillard » ? Apporter de la cohérence et de la consistance à son travail artistique s’impose très vite. 

 

Naît alors en 2015 : « Welcome to Earth », « en tout cas dans ma tête ». Jérémy a eu besoin d’un temps de gestation, non seulement pour construire véritablement le projet mais aussi et surtout, pour l’accoucher publiquement. Cela dure presque cinq ans. « Quand on n'est pas photographe de formation comme moi, la légitimité est difficile à endosser. Puis, il y avait la peur de déplaire, d’être jugé, critiqué. » Jérémy De Backer a eu raison de montrer son travail. Parce que, au-delà de plaire au public, il l’expose en France, bientôt en Belgique et depuis la mi-avril 2024, à New York. 

 

Welcome to Earth, Jérémy de Backer au Sofitel de New York

 

« Welcome to Earth », le projet d’une vie

 

A day on Mars II - Jérémy De Backer
A day on Mars II - Jérémy De Backer 

 

L’idée de départ de ce projet fou est de mélanger ses passions : la photographie de nature et paysages et la science-fiction, et d’y ajouter des notions de respect de l’environnement, sans pour autant être moralisateur. Des décors extra-terrestres, futuristes, qui donnent l’impression d’être irréels au « Terronaute », son personnage en combinaison d’astronaute, seul au monde, tout est bien réel. Pas de photoshop ou d’intelligence artificielle pour ses photos, mais beaucoup de préparation en amont. « Pour chaque lieu où je souhaite me rendre, j’effectue des recherches poussées : la période la plus propice, l’accès, les coûts, la durée, etc. Malgré tout, certaines inconnues subsistent comme la météo et il faut faire avec. »

 

Le terronaute est apatride, non-genré, sans âge précis mais « c’est un humain et c’est tout ce qui compte ». En combinaison d’astronaute, qui n’est pas « un costume de fête ou un déguisement de carnaval », non, une combinaison la plus vraisemblable possible, le personnage est incarné par sa sœur le plus souvent, mais également des proches, des amis parfois. « Ce n’est pas un service que je peux demander à n’importe qui de rester plus de trois heures dans une combinaison lourde, sous des températures estivales ou hivernales importantes, sans bouger. » 

 

 

« La photographie nourrit mon cœur et mon âme. » confie-t-il.

 

Pour le photographe, même si le terronaute est présent sur chaque cliché, « le vrai sujet de la série, c’est la Terre ». Son rôle est de mettre en perspective le lieu, l’habiller, l’explorer et rendre compte de la beauté de cette planète, qui nous accueille et nous abrite. Jérémy questionne notre présence et notre place sur la terre à travers la photographie. « J’avais vraiment envie de développer ce lien entre l’homme et son habitat. »

 

« Welcome to Earth » est le premier chapitre d’une trilogie sur la place qu'occupent les humains sur Terre. Les deux autres chapitres emmènent le public ailleurs mais toujours avec ce lien entre l’homme et son habitat. 

 

Paradis Blanc - Jérémy de Backer
Paradis Blanc - Jérémy De Backer

 

Et à l’avenir ? 

 

Avec son travail, Jérémy n’a que quelques semaines par an pour s’évader et avancer sur le projet. Il prépare ses voyages avec minutie et le temps est compté, « dès le début de l’année, je me fais un planning de shooting ». Pour cette année 2024, les voyages ne sont pas encore figés, il hésite : retourner en Islande pour la cinquième fois, aux Etats-Unis ou en Espagne. Les trois destinations se bousculent encore dans sa tête mais tout en gardant en tête qu’ « il faut produire beaucoup en peu de temps. » Bien sûr, le budget et la disponibilité du modèle sont des contraintes à prendre en compte aussi. 

 

A l’avenir, il aimerait augmenter ses effectifs et avoir une personne supplémentaire pour l’aider dans le transport du matériel, pour réaliser des backstages. Aussi, partir plus souvent et en faire son seul et unique métier, même s’il ne l’envisage pas vraiment pour l’instant. Une question de budget. 

 

Peut être que la situation évoluera très bientôt. Depuis la mi-avril 2024, Jérémy De Backer et son projet « Welcome to Earth » sont exposés à New-York, au Sofitel. « On passe par différents états, on ne réalise pas tout de suite quand nos photos se retrouvent aux Etats-Unis. » Au vernissage, il est félicité de toutes parts. Il a du mal à y croire. Le rêve de gamin se réalise. Il se souvient espérer secrètement se balader un jour avec ses propres photos imprimées, sous le bras, prêtes à être exposées, comme ces inconnus qu’il croisait dans la rue…C’est aujourd’hui chose faite pour le photographe Lillois. 

 

L’exposition « Welcome to Earth » est à découvrir jusqu’au 15 juin 2024 au Sofitel à New-York. Pour les moins chanceux qui ne pourraient pas se déplacer aux Etats Unis, le projet s’installe cet été à Knokke (Belgique) et à Paris - les dates ne sont pas encore connues. Le travail de Jérémy De Backer, représenté aux Etats-Unis par GOartonline, est à retrouver également sur son site et sur Instagram

 

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