Depuis la reprise longuement attendue cet été des vols en provenance des Philippines et de l'Indonésie, les demandes pour faire venir des domestic helpers se sont fortement multipliées face à la pénurie de candidates disponibles à Hong Kong. Néanmoins, soumises à une quarantaine de 21 jours à leur arrivée à Hong Kong, ces aides à domicile et leurs employeurs se retrouvent face à un parcours du combattant pour pouvoir trouver une place dans les centres et hôtels mis en place spécifiquement par le gouvernement.
Des placements en quarantaine spécifiques aux helpers
Jusqu’ici, seuls le Silka Hotel de Tsuen Wan, avec ses 409 places, et le centre de Penny’s de Lantau Island, avec ses 1.000 places, offraient des chambres pour cette catégorie de personnes en quantité rapidement atteinte. Afin de pallier au manque d'hébergement, le gouvernement a rajouté 500 chambres supplémentaires au Rambler Garden Hotel de Tsing Yi à compter du 1er novembre, élargissant ainsi la capacité totale à 1909 chambres de quarantaine.
Un niveau de quota loin d'être suffisant
Or, d'après les employeurs et professionnels du secteur, cet ajustement est loin d'être suffisant. Environ 6000 helpers sont bloquées dans leurs pays d’origine, toujours en attente de place dans un de ces centres de quarantaine, avant de pouvoir espérer rejoindre les familles qui les attendent à Hong Kong. Il faudrait sept à huit mois et 3000 chambres pour pouvoir placer ces personnes, et ce, sans compter les futures demandes. Depuis la réouverture des frontières à ces helpers en août dernier, seuls 1000 d’entre elles ont pu rejoindre Hong Kong et s’acquitter de leurs quarantaines. Qui plus est, depuis l’ouverture des 500 nouvelles places en ligne pour le Rambler Garden Hotel, les employeurs et agences de placement ont dû faire face à de nombreuses difficultés liées à la plateforme de réservation qui fut prise d’assaut, affichant des dates bloquées bien que disponibles et rencontrant des problèmes répétés d'accessibilité.
Un budget conséquent pour l’employeur et l'impact sur les helpers
Pour bon nombre de familles en attente, la frustration est grande, sans compter les coûts supplémentaires liés à la situation. Une quarantaine pour une helper revient à HKD$650 par nuit au Rambler Garden Hotel, à HKD$480 par nuit à Penny's Bay et à HKD$800 par nuit au Tsuen Wan Hotel, 3 repas compris. Avec un ratio de six employeurs potentiels pour une helper, les futurs employeurs se voient également forcés d’offrir des salaires supérieurs à la moyenne et des avantages plus coûteux afin de pouvoir sécuriser leurs familles. Du côté des helpers sélectionnées par une agence de placement dans leur pays d’origine, certaines se voient rejetées au dernier moment par leur employeur, celui-ci ayant entre-temps trouvé une helper disponible à Hong Kong, et ce alors même qu’elles ont souvent engagé des frais.
La réponse du gouvernement
Face à ce climat anxiogène, le gouvernement souligne qu’il pourra envisager d’ajouter petit à petit des capacités pour les quarantaines de nos helpers, mais sa ligne de conduite prioritaire reste fermement de minimiser les risques de cas de covid importés depuis ces pays fortement affectés. Aux Philippines, le nombre de cas hebdomadaires a chuté de 20.000 mi-septembre à 6.000 tout récemment et en Indonésie, de 5000 en juillet à 1000 aujourd'hui. En octobre, seulement 2% des aides à domicile philippines arrivées sur le territoire hongkongais ont été testées positives.
De quoi nous rappeler de choyer ces femmes qui quittent tout pour venir aider nos familles au quotidien et faire vivre les leurs...