La région de la Grande Baie (Greater Bay Area) est un centre névralgique de l’innovation en Chine. Avec ses grands parcs d’entreprises spécialisés dans les nouvelles technologies de Shenzhen et Guangzhou et des investissements venant du gouvernement central et de Hong Kong, la région joue un rôle clé dans la stratégie d’innovation chinoise. Au centre de l’attention ces dernières temps, l’Intelligence Artificielle.
L’Intelligence Artificielle au coeur de la Grande Baie
La région de la Grande Baie fait régulièrement l’objet d’investissements conséquents dans les nouvelles technologies. En février dernier, Hong Kong a passé 25 accords de coopération avec Shenzhen dans les industries de technologies et E-commerce. Dans le domaine de l’Intelligence Artificielle, la région compte le géant AI Sensetime, basé à Hong Kong. Le groupe a dévoilé en avril dernier sa réponse à ChatGPT, rejoignant Baidu et Alibaba dans la concurrence au chatbot américain. A Hong Kong toujours, la licorne de la biotech Insilico a conclu en février un partenariat avec le saoudien ARAMCO pour développer des carburants durables grâce à l’intelligence artificielle. Enfin Shenzhen mène de bal de la Grande Baie avec plus de 350 startups enregistrées dans le domaine de l’AI, loin devant la seconde place détenue par Guangzhou avec 55 startups. En mai dernier, près de 600 startups se sont retrouvées à Macao lors de la Beyond Expo, rencontre sur le thème de la technologie et l’innovation. Côté institutionnel, le gouvernement de Hong Kong a publié fin mai un rapport sur le cadre éthique de l’Intelligence Artificielle. Enfin à Hong Hong toujours, HSBC a investi près de 20 millions de dollars américains en mai dans l’AI pour sa branche d’assurance vie afin d’obtenir un service de règlement des sinistres en moins de 5 minutes.
Les limites géopolitiques du développement de l'AI
Aujourd'hui, le développement de l’Intelligence Artificielle en Chine souffre des rivalités entre la Chine et les Etats Unis. En effet, inquiétés par de potentielles sanctions de leur gouvernement, les firmes américaines Open AI et Google ont limité l’accès de leurs plateformes d’Intelligence Artificielle au public chinois. Bien que des alternatives chinoises à Chat GPT et à Bard soient en cours de développement, les acteurs chinois se retrouvent pénalisés du fait de ne pas pouvoir utiliser ces outils. A noter que Google a également restreint le marché européen d’accès à Bard pour des raisons de régulations européennes sur la protection des données. Quant à Microsoft, attiré par le marché chinois, il a finalement rendu Open AI 4 disponible en Chine via son offre Azur et son moteur de recherche Bing.
La French Tech Hong Kong Shenzhen et l'AI
Le 18 mai dernier, La French Tech Hong Kong Zhenzhen a organisé au Consulat de France à Hong Kong, une conférence sur l'IA intitulée AI Horizon, présentant plusieurs outils et solutions, leurs applications concrètes et les questions d’éthiques associées. Parmi les intervenants figuraient David Daoud, co-fondateur de Sam-Bot, un outil AI d’aide au développement professionnel, Olivier Kuziner, directeur général APAC chez Ekimetrics, François Chabaudie, co-fondateur de Neoma qui développe la plateforme AI Gaia, et Raphael Mansuy, co-fondateur d’Elitizon. Au travers de conférences comme AI Horizon ou encore la conférence sur les applications de la fintech, AI et Big Data organisée début juin par Hong Kong City U, se dessine un véritable intérêt du monde entrepreneurial pour l’AI et ses applications. La suite de l'histoire reste à écrire.
Nous remercions Raphael Mansuy et Julien Coupat de la French Tech Hong Kong Shenzhen pour leurs participations à cet article.