Un globe trotteur, du nom de Félix Bald, s’est aventuré en 2020 dans la forêt amazonienne. Après cette période de survie, une traversée du globe s’est imposée à lui pour finalement atterrir en Turquie… à vélo. Cet Alsacien aux envies d’ailleurs témoigne pour lepetitjournal.com de son expérience.
Félix Bald est ce genre d'ami, intelligent, curieux et grand lecteur, qui un jour a eu la bougeotte et le courage de sortir la tête de ses livres, prendre sa valise et partir. Il s’en est allé loin de ses amis, de sa famille, de sa ville natale, Mulhouse, pour découvrir d’autres régions du monde. Après l’obtention d’une licence en économie à Strasbourg, le jeune adulte passe de l’Alsace... à la forêt amazonienne. À peine rentré en France après une année passée là-bas, il s’envole un mois à vélo en Turquie, suite à une promesse faite à son meilleur ami.
Comment vous est venue l’idée de partir vivre en Guyane ?
Le confinement a rajouté une couche à mon envie de partir. La seule région qui n'était pas trop compliquée à rejoindre était la Guyane. J’ai alors commencé par du woofing. Le principe : travailler chez l’habitant, en l’aidant avec sa ferme ou sa maison d’hôte par exemple. En échange, vous êtes nourri et logé. Ensuite, pour toujours pouvoir vivre à l’étranger, je me suis réinventé en maître d’école. C’était assez fou, je n’avais pas eu recours à une formation, et de par le manque de personne, j’ai été embauché.
Après ce CDD, j’ai souhaité retourner dans un village amérindien que je connaissais. Il faut s’imaginer que là-bas, l’eau courante et l’électricité existent à peine. J’y suis resté deux mois avant de partir vivre en autarcie.
Dans la forêt amazonienne, tout ne dépendait que de moi, de la bonne préparation du matériel, ainsi que de ma capacité d’adaptation
Comment passer de l’Alsace, à une pirogue dans la forêt amazonienne ?
J’ai tout appris dans ce village amérindien. Si la faim me prenait, il me fallait chasser et cela pouvait prendre plusieurs jours, si j’avais froid, je devais fabriquer un feu. Tout ce que nous trouvons habituellement dans un supermarché était inaccessible. C’est cette appréciation et conscience de la valeur des choses, et de se dépasser physiquement, qui m’ont donné l’envie de partir vivre en autarcie.
Dans la forêt amazonienne, tout ne dépendait que de moi, de la bonne préparation du matériel, ainsi que de ma capacité d’adaptation. Aussi fou que cela puisse paraître, j’ai dû manger du singe, me soigner moi-même ou prendre des rapides en pirogue. J’ai vécu une expérience extraordinaire.
Par la suite, vous êtes parti à vélo en Turquie avec votre meilleur ami ?
C’était une promesse que nous nous étions faites avec mon meilleur ami Amelh Moginot, et ce, avant mon départ en Guyane. Si nous n’en avions pas parlé, je n’aurai probablement pas quitté la Guyane à ce moment là. Nous y sommes donc restés un mois et avons traversé une partie du pays, approximativement 800 km à vélo. Nos bagages se limitaient à notre sac à dos et les vélos ont été achetés sur place, pour la maudite somme de 300 euros. Le cyclotourisme permet de rencontrer les locaux et d’aborder des personnes pour obtenir de l’aide.
Il existe autant de manière de vivre son voyage à vélo que de personnes qui souhaitent se lancer, c’est quelque chose d’accessible
D’un point de vue écologique, qu’est-ce que cela change de voyager à vélo plutôt qu’en avion ?
Le voyage à vélo, au-delà de l’écologie, est une expérience à vivre. Ce road-trip peut être vu comme une performance physique, mais permet aussi d’avoir une conscience des distances, de savourer les paysages colorés, de prendre le temps. Il est aussi moins coûteux que de prendre l’avion. Comme j’en parlais juste avant, les voyages roots permettent des rencontres que nous n’imaginerions pas en étant confortablement dans son hôtel.
Vous devez parfois demander à être logé chez l’habitant, ou juste de prendre une douche, demander aussi votre route quand vous êtes perdu. Il existe autant de manières de vivre son voyage à vélo que de personnes qui souhaitent se lancer, c’est quelque chose d’accessible. Pas besoin d’être un grand sportif pour en profiter.
Quels sont vos futurs projets de voyage ?
J’ai des tonnes de projets de voyages. J’ai la bougeotte et l’envie de rencontrer différentes cultures, d’apprendre à m’adapter en toutes circonstances. Mais je me suis attaché à la Guyane. Je compte y retourner cette année, toujours dans la forêt amazonienne, mais en me dépassant encore plus que la fois précédente. Je devrais cette fois apprendre à construire une pirogue… Si mon témoignage vous donne l’envie, partez !