En 2022, l'industrie audiovisuelle française a brillé sur la scène internationale avec des ventes records de ses programmes. Portée par la qualité de sa fiction, de son documentaire et l'essor des plateformes de streaming, la France a consolidé son statut de référence sur la scène mondiale de l'audiovisuel.
L'industrie audiovisuelle française a connu une année exceptionnelle en 2022. Dans le cadre de la 29e édition des Rendez-vous d’Unifrance à Biarritz, le Centre national du cinéma et l’image animée (CNC) et Unifrance dévoilent leur étude annuelle sur l’export des programmes audiovisuels français. Cette hausse de 15,4 % par rapport à 2021 et de 4,7 % par rapport à 2017, année du précédent record, témoigne de l'attractivité croissante des productions françaises à l'international.
Une reprise remarquable des ventes internationales
La reprise des ventes internationales en 2022 a été portée par l'arrivée sur le marché de programmes de haute qualité et par quelques ventes exceptionnelles en fiction à des plateformes mondiales pour des montants significatifs. Les ventes internationales ont atteint un sommet de 214,8 millions d'euros, reflétant la diversité et la qualité des œuvres audiovisuelles françaises dans tous les genres.
Les plateformes de streaming à l'étranger ont joué un rôle essentiel, contribuant à 43,1 % des recettes d'exportation en 2022, par rapport à 33,5 % en 2021. Malgré cette ascension, les chaînes de télévision demeurent les principaux acheteurs de programmes audiovisuels français, représentant presque la moitié des ventes l’année dernière, une part stable par rapport à 2021, mais en nette baisse par rapport à 2013, où elles représentaient 84,1 % des ventes.
Des ventes record pour la fiction et le documentaire français
La fiction française a atteint en 2022 son plus haut niveau historique avec 80,7 millions d'euros de ventes, une “progression de 40,9 % par rapport à 2021”, commente le CNC. Pour la première fois depuis le début du suivi statistique en 1999, la fiction devient le genre le plus vendu à l'export, représentant 37,6 % des ventes totales. Les séries françaises ambitieuses et innovantes, telles que HPI et Dix pour cent, ainsi que le succès continu des séries procédurales, expliquent cette réussite.
Le documentaire a également connu une année exceptionnelle en 2022, enregistrant une croissance de 32,1 %. Le CNC explique que “les effets de la crise sanitaire ont commencé à se résorber, en particulier au deuxième semestre, grâce notamment à la reprise progressive des marchés en présentiel et des déplacements professionnels". La qualité et la diversité de la production documentaire française ont permis aux œuvres de circuler largement à l'international, notamment dans les genres tels que l'histoire, l'investigation et la nature/animalier.
Cependant, les ventes d'animation ont reculé pour la deuxième année consécutive, s'établissant à 57,6 millions d'euros en 2022, en baisse de 5,3 % par rapport à 2021. Cette diminution est liée à la baisse des ventes de droits monde, malgré la reconnaissance internationale des programmes d'animation français, en particulier dans les séries préscolaires.
L’Europe de l’Ouest, plus gros consommateur des programmes tricolores
La répartition géographique des ventes de programmes français est restée globalement stable par rapport à l'année précédente. L'Europe de l'Ouest demeure la première région d'achat avec 87,3 millions d'euros, suivie de l'Amérique du Nord avec 29,1 millions d'euros et de la zone Asie/Océanie avec 16,5 millions d'euros. Les États-Unis ont surpassé l'Allemagne pour devenir le premier territoire d'export des programmes audiovisuels français, avec 19,2 millions d'euros de ventes en 2022.
Une tendance intéressante est la forte hausse des ventes de droits monde en 2022, atteignant 57,9 millions d'euros, soit un nouveau record historique. Mais cette tendance pourrait être conjoncturelle, car les plateformes de streaming rationalisent de plus en plus leurs investissements et privilégient les acquisitions ciblées sur certains territoires.
Baisse des préventes étrangères et des apports en coproduction
Malgré la performance globale exceptionnelle de l'industrie audiovisuelle française en 2022, les préventes étrangères ont connu une forte baisse de 50,3 %, s'établissant à 50,5 millions d'euros. En fiction, elles ont diminué de 57 % par rapport à 2021, bien que ce genre demeure un acteur majeur des préventes étrangères.
Les apports étrangers en coproduction dans la production française ont également chuté de 38,4 %, atteignant 54,4 millions d'euros en 2022. Cette baisse a été particulièrement marquée dans l'animation, avec un recul de 46,5 %, tandis qu'elle était plus modérée en documentaire, avec une augmentation de 2,5 %.