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Les 5 éléments qui marquent les expatriés de retour d’Inde

souvenir d'inde, jaipur souvenir d'inde, jaipur
Écrit par Capucine Canonne
Publié le 29 juin 2021, mis à jour le 19 décembre 2023

Ils ont vécu 2, 3, 4 ou 5 ans en Inde et les voilà de retour en France. Que reste-t-il dans leur esprit ? Qu’est ce qui les a changés ? Que vont-ils surtout regretter ou ne pas regretter ? Voici quelques témoignages pour mieux comprendre l’empreinte que peut laisser l’Inde.  

 

L'Inde, un lieu marquant

« Varanasi », ce lieu semble particulièrement marquer ceux qui ont eu la chance de s’y rendre. Et l’on peut comprendre. Considérée comme la capitale spirituelle de l’Inde, la cité vit au rythme du Gange et des rites hindous funéraires. D’ailleurs, Varanasi (ou Bénarès, autre nom de la ville) représente même pour certains le plus gros « choc » émotionnel de leur expérience en Inde.

 

varanasi ou bénarès
Varanasi ou Bénarès 

 

Un autre lieu marque les esprits et revient dans les témoignages : Hampi, dans le Karnataka. Site classé au patrimoine mondial de l'UNESCO, c’est un joyau trop méconnu de l’Inde, où nature et culture se mélangent sur des kilomètres et des kilomètres. Les ruines de cette ancienne capitale du Royaume de Vijayanâgara valent vraiment le détour.

Sont cités aussi les Backwaters du Kerala, [multitude de canaux et lacs de tailles variables où l’on peut naviguer au cœur d’une végétation tropicale et de petits villages], ou encore les plages de Goa [un Etat à l’ouest de l’Inde bordé de belles plages où il fait bon vivre ou faire du yoga] et bien sûr l’incontournable Taj Mahal, Merveille du Monde.

 

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Une famille française devant le Taj Mahal, Janvier 2021

 

 

Une rencontre particulière

De retour en France, les expatriés confient être marqués par des rencontres des Indiens qu’ils ont cotoyés au quotidien, ou régulièrement. A l’image de cette Française qui nous parle de sa « Maid » comme appelée là-bas (voir notre article à ce sujet) : « Anitha fait partie de la famille, elle s’en est occupé comme de la sienne et même plus. Elle a su nous comprendre et anticiper nos besoins, elle a été une deuxième mère pour mon bébé. Toujours des oui, jamais de non. La confiance était réciproque. Une personne avec un énorme cœur ». D’autres Français évoquent leur professeur de Tamoul, Malini, « une personne nous a ouvert à la culture indienne, tellement cultivée, ouverte et bienveillante. » ou le tailleur de pierre, Rajesh Mayan, « qui symbolise à lui seul cette formidable capacité de l'Inde à tout pouvoir faire sur mesure... une idée en tête, il y a toujours un artisan capable de la réaliser en Inde : tailleur de pierre, sculpteur bois, un meuble sur mesure... ». Tous s’accordent sur l’extrême bienveillance et la gentillesse des Indiens qui les auront permis de mieux comprendre ce pays. Et puis il y a d’autres rencontres, tout aussi poignantes, qui ramènent à la réalité de l’Inde : « Je me souviens du chemin d'accès à la mosquée Haji Ali Dargah à Mumbai. On s'attendait à un petit chemin bucolique qui traverse la baie, entouré d'eau, mais on a été pris par surprise car c'était la traversée de la cour des miracles... pas facile d'expliquer la misère de ces éclopés et mendiants à nos enfants après... ».

 

rencontres en Inde
Des rencontres marquantes pour tous 

 

 

Les sens en ébullition

On a tendance à dire que tous les sens sont en ébullition en Inde. C’est bien vrai ! Les narines, les yeux, les oreilles, la langue, tout est (très) sollicité. « L’Inde est incroyable, colorée, animée et forte en émotion » nous raconte l’un des interviewés. De plus, les expatriés sont particulièrement marqués par des odeurs comme l’encens (lors de puja, ndlr rite d'offrande et d'adoration de l'hindouisme, du bouddhisme et du jaïnisme.), la mangue, le jasmin mais aussi la nourriture indienne que beaucoup avouent déjà regretter, comme le Biryani [Un plat à base de riz, d’épices, de viande, d’œufs ou de légumes, spécialité en Inde et certainement importé par les marchands et voyageurs musulmans]. Niveau toucher, manger avec les doigts fait aussi partie des souvenirs, il y a un rapport à l’alimentation qui change. Les yeux ne sont pas en reste avec les couleurs vives des saris, des temples ou des épices. En revanche, certains Français ne regretteront pas du tout la vie trop bruyante, trop grouillante ; leurs oreilles en ont pris un coup…

 

scène de vie et couleurs en Inde
scène de vie et couleurs en Inde

 

 

Incredible India, dans un sens ou dans l’autre

Ce qu’ils vont regretter le plus ? Beaucoup nous répondent sans hésiter qu’en Inde, tout est possible, vraiment. Vous ne trouvez pas un produit ménager ? Le vendeur va envoyer un ami l’acheter ailleurs pour vous. Il n’y pas de place pour se garer ? Un Indien vous trouvera toujours un petit coin. Votre climatisation ne fonctionne plus ? Un réparateur va venir « rafistoler » (mais quand viendra-t-il, c’est une autre question…). Bref, en Inde, on a ce goût de la débrouille et on trouve toujours une solution. Il faut juste savoir être plus patient que d’habitude…A ce propos, un proverbe indien dit très justement « Celui qui vient en Inde apprend à avoir de la patience s’il n’en n’a pas et la perd s’il en a ». Incredible India dans le bon ou le mauvais sens parfois : « Je ne vais pas regretter le fait que les Indiens ne respectent pas leurs engagements, les retards ou les incompréhensions… » « Je suis content de ne plus être une tête de portefeuille » « Je ne vais pas regretter les regards insistants parfois. ». Et puis, il y a les confrontations culturelles comme celle-ci « une dispute avec mon premier chauffeur (ndlr certaines entreprises sur place ne souhaitent pas que les expatriés étrangers conduisent) car je lui avais envoyé un message en disant de prendre son repas pour le dimanche. Quel affront pour lui. Devant toute sa famille m’a-t-il dit. Il me l’a reproché, nous nous sommes engueulés par la suite, et ça n’a plus jamais été pareil. J’ai moi-même mis du temps à me remettre de ce conflit. »

 

savoir relativiser en Inde

 

 

L’ouverture d’esprit et la relativisation

« Qu’est-ce que l’Inde a révélé sur vous-même ? »  Lorsque que l’on pose cette question à ces Français qui ont quitté l’Inde, il y a deux éléments qui reviennent beaucoup :

Tout d’abord, une plus grande ouverture d’esprit : « Je suis plus ouverte et adaptable qu’avant. Je regarde la vie différemment, je sais la chance que j’ai » « J’ai plus que jamais envie de découvrir davantage de pays, de cultures et de gens. » « J’ai plus d’empathie » « Je sens qu’il faut aller au-delà de nos barrières culturelles… » « chaque chose petite soit elle est un cadeau de la vie ».

Et la relativisation : « j’ai acquis une forme de souplesse » « j’ai un regard sur les choses et les évènements de ma propre vie plus doux, plus nuancé » « J’ai adoré être surprise tous les jours parce que les choses ne sont jamais ce qu’on avait prévu » Certains expatriés apprécient d’avoir appris à vivre le présent intensément, mais surtout, surtout, de savoir relativiser, ne pas s’énerver et garder le sourire en TOUTE circonstance : « J’ai réalisé que je pouvais gérer (logistiquement et émotionnellement parlant) bien plus que ce que je pensais. » « L’Inde a révéla ma résilience » « Il y a trop de choses qu'on n'ose pas faire par peur de gêner les gens ou d'être intrusif mais les Indiens n'ayant pas leurs limites au même endroit que les nôtres, ça aide à relativiser »

 

savoir relativiser en Inde
Savoir relativiser en Inde

 

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