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Récit d’un retour en France après l’Inde

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Écrit par Marie-Diane Chaumette
Publié le 17 décembre 2020, mis à jour le 19 décembre 2023

Lepetitjournal avait donné la parole à Marie-Diane il y a un an. Après une expérience de jeune fille au pair et au cœur d’un Orphelinat à Chennai, elle est rentrée en France et nous livrait ses 1ères impressions…

 

 « Vous me manquez... »

« L'excitation d'un nouveau chapitre qui s'ouvre n'arrive pas toujours à compenser la tristesse du départ. On laisse là-bas tous les amis, en ayant promis de se retrouver un jour. Un jour... Deux mots qui laissent tant de portes ouvertes. Dans 2 mois ? 2 ans ? 10 ans ? En France ? En Inde ? Nul ne le sait mais peu importe, on maintient le contact et on verra ce que la vie nous réserve. Mais faut qu'on se revoit, y a pas le choix ! Tout ce que je retrouve en France est filtré par mon œil indien. Je ne peux m'empêcher de prendre des photos de tout ce que je fais et vois pour le partager avec ceux qui sont encore en Inde. Regardez ces mille détails sans importance en temps normal ! Tout ça ne veut dire qu'une chose : « vous me manquez et comme ce serait doux de vous avoir à mes côtés pour vivre ça ensemble ». Je repense avec joie à tous les bons moments passés ensemble et, bien égoïstement, je ne peux empêcher ma gorge de se serrer en pensant que je ne serai plus avec eux pour vivre la suite des aventures !

 

Il y a un fossé à combler : dur de raconter…

À peine sortie de l'avion, le froid me saisit. Ah oui, c'est vrai qu'ici l'hiver se fait sentir... Il n'y a pas de moustiques mais il fait froid ! À Paris, personne ne m'attend et je me sens très vite un poids pour les quelques amis qui libèrent un peu de temps pour me voir. Mon cœur est toujours à Chennai, au chaud près de ma famille et mes amis indiens. En 10 mois, la vie a filé. J'ai mené la belle vie sous le soleil et ils m'envient. Après le récit de mes aventures, ils osent à peine me raconter leur tribulation quotidienne. Et pourtant, c'est ce que j'ai besoin d'entendre pour savoir où ils en sont et comment ils vont. Non ! les amis, vous ne pouvez pas résumer vos 10 derniers mois en un « Ca va, la routine » ! Mais comment voulez-vous que je vous rattrape avec ça ? Je veux savoir les joies, les peines, les espoirs, les déceptions qui vous ont fait vibrer ces derniers temps. Si vous avez pris le temps de venir me voir, c'est parce que vous êtes curieux de savoir ce que j'ai vécu. N'oubliez pas que la réciproque est vraie même si ça vous paraît moins exaltant ! Si je raconte la vie en Inde avec des étoiles dans les yeux, je n'ose pas toujours dire combien parfois je me suis sentie seule, à quel point je me suis sentie perdue loin de tous mes repères et sans avenir précis. Dur de faire comprendre que l'extraordinaire de l'aventure ne compensait pas toujours les baisses de moral.

 

Il faut réapprendre à vivre en composant avec les deux mondes

Je dois reprendre la vie ici en France et trouver un travail... Pas facile de se donner un rythme en étant au chômage et responsable plus que de soi-même. L'Inde se rappelle à mon souvenir à tous moments : je ne peux m’empêcher de penser à Sarathi, le chauffeur familial, en montant dans ma voiture, à Ganga, l’aide à domicile quand je me mets aux fourneaux ou à Alphonse, le jeune garçon que je gardais, quand je vois une grue ou un tractopelle ! J'ai envie de partager ça à ceux qui m'entourent mais je sais que ça va très vite les ennuyer. J'en garde donc beaucoup pour moi et en saupoudre de temps à autre pour que ça passe mieux. Décidément, mon cœur est toujours à Chennai, au chaud près de ma famille et mes amis indiens. Seul le temps estompera cette réalité encore très vive. Je me sens déchirée entre les deux pays mais je dois maintenant réapprendre à vivre en composant avec ces deux mondes que j'aime. L'Inde, les amis, les photos, les messages auront laissé leur empreinte chez moi autant que dans mon cœur ! »


Le mot de la fin du petitjournal.com 

Le retour en France n’est donc pas si évident, et s’apparente même à un choc culturel inversé. La lourdeur administrative, l’émotion, la recherche d’un nouveau parcours professionnel ou le retour à sa carrière mise en pause, le manque parfois de bienveillance ou l’incompréhension de ses proches…Tous ces aspects nous rappellent sans cesse notre vulnérabilité. Persévérez, soufflez et prenez le temps qu’il faut.

 

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