Norodom Sihamoni, roi du Cambodge, a accordé le 28 août dernier la grâce royale à 14 membres du Parti national du sauvetage du Cambodge (CNRP), dissous en novembre dernier, dont son ancien responsable de l’information, Meach Sovannara.
Parmi les 14 prisonniers libérés se trouve Meach Sovannara, figure importante de l’ancien parti de l’opposition, dont il dirigeait le service de l’information et de communication. Ce dernier a annoncé vouloir partir pour les Etat-Unis d’Amérique afin d’y retrouver sa famille et de bénéficier de certains traitements médicaux d’urgence. Il a cependant annoncé vouloir retourner au Cambodge le plus rapidement possible afin d’y poursuivre son combat politique. Pour rappel, le CNRP avait été dissous sur ordre de la cour suprême cambodgienne. Selon les conclusions de celle-ci, le principal parti d’opposition aurait tenté de renverser le gouvernement au au pouvoir, avec l’aide des Etats- Unis. 118 responsables du parti avaient été condamnés à ne plus exercer de fonction politique pour une durée de cinq ans. Meach Sovanarra était cependant emprisonné depuis 2014, condamné après avoir été poursuivi pour “participation à une émeute” le 15 juillet 2014 entre les partisans du CNRP et des agents de sécurité officiels au coeur du quartier de Daun Penh.
Lors de sa libération, Meach Sovannara s’est montré peu rancunier avec le gouvernement actuel et le premier ministre Hun Sen, en affirmant qu’il était quelqu’un de très intelligent et que ses enfants, pressentis pour lui succéder à la tête du pays, étaient tous très éduqués et compétents. Il a notamment annoncé vouloir travailler en coopération avec eux à la direction du pays. Emprisonné durant trois ans, l’homme politique a par ailleurs demandé au premier ministre de sérieusement considérer la grâce royale pour d’autres anciens militants, et notamment Kem Sokha, ancien chef du CNRP, en prison depuis novembre 2017, avant la dissolution du parti.
Les anciens militants libérés appellent à ces libérations pour restaurer le débat politique et une réconciliation à l’échelle nationale.
Cette grâce royale fait suite à plusieurs autres qui ont vu sortir de prison notamment Tep Vanny, militante pour les droits territoriaux des cambodgiens. Deux anciens journalistes cambodgiens de Radio Free Asia ont par ailleurs été libérés sous caution la semaine dernière.