Alors que les bombes artisanales ciblant des établissements scolaires ou les résidences de dirigeants d’école refusant d’observer le mouvement de désobéissance civile (Civil disobedience movement – CDM) se multiplient dans le pays – à Hlaing Thar Yar dans Yangon, à Hlaingbwe dans l’état de Kayin, à Mawlamyine dans l’état de Mon rien que le mardi 4 mai – les premières victimes de tels engins sont morts à Pyay mardi 4 mai.
U Thet Win Hlaing, un député régional de la Ligue nationale pour la démocratie, trois policiers qui suivaient le mouvement de désobéissance civile et le propriétaire du lieu où ils se cachaient pour éviter une arrestation sont morts dans une explosion survenue sur place. Un quatrième policier rebelle a été gravement blessé et serait soigné à l’hôpital local. Il aurait eu les bras arrachés dans la déflagration.
Incertitudes et rumeurs
Si un proche de l’élu affirme que la détonation est venue d’un colis piégé, il n’en existe pour l’instant aucune preuve, ce témoin étant clairement subjectif, et les médias birmans cherchent toujours la vérité sur ce drame. En revanche, les rumeurs se propagent, comme toujours dans ce genre d’affaires.
La première rumeur est que les cinq hommes auraient été victimes d’un attentat de la part de l’armée, mais en l’état cela ne fait pas grand sens puisqu’il aurait été bien plus simple et moins compliqué pour les forces de l’ordre de se rendre sur place si elles avaient identifié le refuge et d’arrêter les fugitifs, quitte à ce qu’il leur arrive « un accident » par la suite. Une autre possibilité serait que les victimes soient mortes de leur propre engin artisanal au moment où ils le préparaient. Enfin, un règlement de comptes contre l’élu ou l’une des autres victimes n’est pas à écarter. Pour l’instant, seules des hypothèses sont possibles, fautes d’informations fiables et concluantes.
Le recours aux bombes artisanales de plus en plus fréquent
De manière générale, les bombes artisanales sont de plus en plus nombreuses dans le pays. A Yangon, elles sont désormais quotidiennes. Il y en a donc à Hlaingbwe et Mawlamyine, mais aussi récemment à Taungoo et à Myaing, et auparavant dans d’autres localités. La population affirme tantôt que ce sont les militaires qui suscitent ces explosions afin de faire peur aux gens, tantôt que ce sont des militants anti-régime qui utilisent des engins artisanaux. De fait, les cibles sont toujours soit des bâtiments publics, soit des individus travaillant pour ou avec le pouvoir militaire. Mais en même temps personne – ni individu, ni organisation - n’a pour l’instant revendiqué être à l’origine des explosions.