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J. Bastianelli (Lycée français Barcelone): "Les inscriptions repartent à la hausse"

Jean Bastianelli, proviseur du Lycée français de BarceloneJean Bastianelli, proviseur du Lycée français de Barcelone
Jean Bastianelli, proviseur du Lycée français de Barcelone / Francis Mateo
Écrit par Francis Mateo
Publié le 8 mars 2022, mis à jour le 9 mars 2022

Deux ans après le début de la pandémie, la situation redevient normale (ou presque) au Lycée français de Barcelone (LFB) : quasiment toutes les restrictions sont levées, à l'exception du port du masque et des groupes stables en intérieur. À quelques semaines du Baccalauréat, le proviseur Jean Bastianelli et l'ensemble du personnel peuvent donc considérer l'avenir avec davantage de sérénité. Et commencer déjà à préparer la prochaine rentrée. Interview.


Que retenez-vous de ces deux années de pandémie ? 

Ce sont d'abord tant de complications que, finalement, nous avons su gérer au quotidien, mais qui ont impacté profondément le fonctionnement de l'établissement. Pendant deux ans, nous n'avons pas pu organiser la vie de l'établissement de façon naturelle ; nous étions obligés de faire attention à tout moment, de nous adapter aussi, en termes sanitaires, matériels, pédagogiques… et de nous adapter face à une situation sans cesse en évolution. Nous n'étions pas libres de nous déplacer ou de nous réunir comme nous l’aurions souhaité, ni d'accueillir des visites extérieures dans l'établissement, pas même les parents d'élèves. Dans ce contexte très perturbant, beaucoup d'échanges sont passés par courrier, avec une masse de courriels considérable, et parfois des crispations d'autant plus difficiles à gérer qu'elles se passaient à distance. Enfin, le Covid a impacté les membres de la communauté scolaire, très significativement ces dernières semaines. Tout cela s'est ressenti en termes de fatigue, tant pour les enseignants que pour tous les personnels, et de plus comme une charge mentale pour les élèves, dont le besoin d'accompagnement psychologique a été très sensible.

 


Tout cela s'est ressenti en termes de fatigue, tant pour les enseignants que pour tous les personnels, et de plus comme une charge mentale pour les élèves, dont le besoin d'accompagnement psychologique a été très sensible.


Quelle est la situation aujourd'hui ?

Nous revenons à un mode de fonctionnement presque normal, puisque les réglementations imposent désormais simplement le port du masque et le maintien de groupes stables en intérieur. C'est évidemment un changement radical, quand on se rappelle que, au printemps dernier, la moitié des élèves de Première et de Terminale étaient confinés, que les poignées de portes, les tables et chaises devaient être nettoyées dix fois par jour... Tout cela nous change la vie ! On peut donc parler d'une étape décisive vers le retour à la normale. Il n'y a plus de quarantaine pour les "cas contacts" en Catalogne. Ainsi, les professeurs peuvent désormais prévoir leur cours sans découvrir en entrant en classe l’effectif chaque jour changeant des élèves en présentiel ou en distanciel.


Qu'est-ce qui a été le plus compliqué d'un point de vue pédagogique ?

C'était justement cette incertitude. Le plus compliqué, ce n'était pas forcément le confinement total de classes, même si on l'a vécu difficilement au début de la crise parce que personne n'était prêt, techniquement et pédagogiquement. Finalement, nous sommes arrivés à organiser convenablement les classes à distance. En revanche, l'étape du début de cette année 2022, avec l'impact du variant Omicron sur la pandémie, et les confinements à échelle variable, a eu un effet très déstabilisant, parce que les classes étaient totalement désorganisées d'un jour sur l'autre. C'était très perturbant sur le plan pédagogique, mais aussi pour les services de vie scolaire qui devaient gérer les relations avec les familles. C'est dire le soulagement que tout le monde ressent aujourd'hui ! Nous pouvons enfin recommencer à travailler dans des conditions habituelles, et à avoir davantage de visibilité pour l'avenir.

 

Retour vers Barcelone de familles françaises

Comment se présente la rentrée prochaine ?

Je suis d'abord heureux de constater que les inscriptions repartent à la hausse. La crise du Covid-19 a obligé un nombre significatif de familles expatriées à rentrer en France, ou de familles locales à revoir leur projet de scolarisation. En septembre 2020, nous avons perdu 5 % des élèves en raison de ces départs, ce qui représente quelque 150 élèves en moins. Aujourd'hui, nous revenons à des niveaux de demandes d'inscription équivalents à ceux de 2019 ; c'est le signe d’un retour vers Barcelone, de familles françaises, ou internationales, ou encore qui avaient choisi de s'installer à la campagne le temps de la pandémie. Certains parents avaient enlevé leurs enfants du Primaire en expliquant qu'ils reviendraient lorsque la crise serait achevée. Et je suis ravi de constater que c'est effectivement le cas. De fait, nous allons rapidement retrouver notre capacité maximum. 

Nous revenons à des niveaux de demandes d'inscriptions équivalents à ceux de 2019


Où en sont les projets d'infrastructures ?

En soi, la pandémie n'a pas perturbé le calendrier que nous avions prévu en termes d'aménagements, mais elle ne nous a évidemment pas incité à faire avancer ces projets, qui concernent la réfection du gymnase et la restructuration de tous les espaces restauration. Nous souhaitons commencer les travaux du gymnase cet été, si possible. Et, pour le reste, le chantier se déroulera sans doute en 2023 et 2024, car c'est un projet très ambitieux ; nous n'aurons pas seulement une nouvelle cantine avec de nouvelles cuisines, mais aussi un nouvel espace de cafétéria pour les lycéens, un ensemble qui fera évoluer l'établissement vers le modèle du campus. Une vraie restructuration. 

 

LFB: 100 % de réussite au Baccalauréat en 2021

Et comment se présente l'organisation du Baccalauréat dans les prochaines semaines ?

Toujours avec confiance et sérénité. Je tiens à rappeler que le LFB est un lycée qui réussit ! La pandémie ne nous a pas affecté sur ce plan puisque, malgré toutes les difficultés des conditions de préparation, nous avons encore atteint 100 % de réussite au Baccalauréat l'an dernier ; 51 % de nos bacheliers ont décroché la mention "Très bien", et même 18,5 % avec les félicitations du jury (une moyenne supérieure à 18/20) ! Nous avons aussi une réussite de 100 % pour le Brevet, avec 70 % de mentions "Très bien". Je ne suis donc pas préoccupé cette année : je sais que les élèves ont été bien préparés, et que nous devrions, en toute bonne logique, poursuivre cette voie du succès. Et, en tout état de cause, l'amélioration des conditions sanitaires ne peut que favoriser les résultats.

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