Le Smic thaïlandais augmentera de 2,37% à partir de janvier, conformément à la décision d’un comité des salaires qui n’a pas tenu compte des préconisations du Premier ministre qui voulait davantage.
Après avoir effectué une réévaluation du revenu minimum journalier demandée par le gouvernement, le comité des salaires, composé de représentants du gouvernement, de représentants d’employeurs et de représentants de travailleurs, a convenu de faire passer le salaire minimum sur une fourchette allant de 330 bahts à 370 bahts (8,62 à 9,67 euros), selon les provinces, a indiqué mercredi le ministère thaïlandais du Travail.
Le salaire minimum actuel oscille entre 328 et 354 bahts, selon les provinces.
Un haut responsable du ministère a déclaré que la commission des salaires envisageait d'ajuster dès que possible la façon dont elle détermine le niveau adéquat du Smic, ce qui devrait conduire à une nouvelle hausse en avril ou mai prochain.
Le Premier ministre Srettha Thavisin a fait savoir que la hausse des salaires de 2,37 % était trop faible. Il a assuré les membres du comité qu’une augmentation plus franche des salaires «ne serait pas catastrophique» pour les entreprises.
Son parti, le Pheu Thai, qui avait promis une augmentation significative des salaires durant la campagne électorale en mai, souhaite relever le Smic à 400 bahts. Mais une telle idée, dans un contexte économique pour le moins défavorable, ne plait pas au secteur privé inquiet de voir les coûts de fonctionnement augmenter.
En 2011, le Pheu Thai avait déjà fait campagne sur une forte augmentation du Smic (entre 35% et près de 60% selon les provinces) et avait fait face au même genre d’opposition. Cela n’avait pas empêché le gouvernement de Yingluck Shinawatra, une fois élu, de relever le salaire minimum au niveau promis qui était alors de 300 bahts.
La dernière augmentation du Smic en Thaïlande remonte au mois d’octobre de l'année dernière, lorsque le gouvernement précédent de Prayuth Chan-O-Cha avait relevé le salaire minimum de 5,02 %.