Le stress est très répandu chez les plus jeunes en Suisse. Près d’un tiers (32,6%) des enfants et des adolescents présentent des niveaux élevés de stress, selon une étude de Pro Juventute. Les filles et les élèves romands sont plus touchés.
Très jeunes déjà, de nombreux enfants ont le sentiment de ne pas être à la hauteur des exigences, des attentes et des tâches qui leur sont imposées, observe Pro Juventute. L'étude publiée jeudi montre qu'un enfant de moins de 12 ans sur quatre et 45% des ados de 14 ans et plus sont très stressés. Avec l'âge, la pression est ressentie différemment selon les sexes. Parmi les plus de 14 ans, 59% des filles se disent très stressées, contre 34% des garçons. Chez les premières, ces différences se révèlent dans les indicateurs tels que l'estime de soi, le bien-être et l'efficacité personnelle. L'enquête a porté sur 1056 élèves âgés de 9 à 15 ans qui ont été interrogés via un questionnaire. Leurs parents et enseignants y ont aussi participé. A la maison, les enfants et les jeunes très stressés déclarent ne pas avoir leur mot à dire ou que leurs parents s’intéressent peu à eux.
Elèves romands stressés
L'école est elle aussi source de pression. Les élèves avec de moins bons résultats, notamment en mathématiques, présentent souvent des niveaux de stress plus élevés. Les disputes en classe, le harcèlement, les comparaisons avec les camarades ainsi que les craintes pour l’avenir génèrent aussi des angoisses. Il existe une nette différence entre les régions linguistiques: 34% des élèves en Suisse romande et même 39% en Suisse italienne sont très stressés, contre 31% en Suisse alémanique. Les élèves romands sont 29% à se sentir en échec, contre seulement 15% chez les Alémaniques. Outre la culture de l’école, l’image que les enseignants ont de la classe a une influence. Des déclarations telles que 'les élèves ne font pas assez d’efforts» ou 'sont paresseux' mettent la classe sous pression.
Sport et amitié
L’enquête montre que plus les enfants et les jeunes disposent de temps pour se détendre, rencontrer des amis et s’adonner à des loisirs tels que le sport ou la musique, moins ils sont stressés. A contrario, plus ils consacrent de temps aux devoirs ou au smartphone, devant la télévision ou les jeux électroniques, plus leur niveau de stress est élevé. L'enquête a été réalisée entre octobre 2019 et février 2020, soit avant la pandémie de coronavirus, précise Pro Juventute. Elle ne reflète donc pas la question du stress lié à la situation sanitaire.