La Thaïlande devrait lancer en décembre l’expérimentation d’horaires d'ouverture tardive pour les lieux de divertissement dans quatre provinces du pays en vue de donner un coup de pouce au tourisme.
Le Premier ministre thaïlandais, Srettha Thavisin, a donné son feu vert, vendredi, pour permettre, à partir du 15 décembre, à certains lieux de divertissement situés dans les provinces de Bangkok, Chiang Mai, Phuket et Chon Buri de rester ouverts jusqu'à 4 heures du matin.
L'initiative, qui concerne les quatre provinces les plus fréquentées par les touristes internationaux, était attendue depuis plusieurs années par de nombreux acteurs touristiques, particulièrement ceux misant sur la réputation de la Thaïlande en tant que destination de divertissement.
Et jusqu’ici, les lobbys anti-alcool et autres adeptes d’une Thaïlande prude exorcisée de son passé sulfureux avaient jusqu’ici obtenu gain de cause, soutenus par les chantres d’une prohibition à tout-crain qui tirent parti de la corruption inhérente.
Mais, compte tenu des difficultés du royaume à panser les plaies de la réaction sanitaire à la pandémie, qui a ruiné des pans entiers du secteur touristique, les autorités sont plus enclines à faire des concessions au nom de la reprise économique, qui est la première préoccupation des Thaïlandais, selon un récent sondage réalisé auprès de 42.000 Thaïlandais par les journaux Matichon et Daily News.
Les partisans des heures d’ouverture tardive soulignent que les restrictions actuelles créent davantage de problèmes qu’elles n’en règlent du fait qu’un certain nombre de commerces soudoient des policiers ou des militaires pour pouvoir opérer au-delà des heures autorisées. Cela crée une zone grise qui échappe à la règlementation, générant de fait toutes sortes de nuisances et de dangers pour la clientèle et le voisinage qui échappent au contrôle des autorités, tout en contribuant à alimenter le problème de la corruption dans le pays.
Actuellement, les commerces de nuits tels que les bars, restaurants et discothèques ont interdiction de vendre d’alcool à partir de minuit et demi pour Chiang Mai et 1h ou 2h pour les trois autres provinces parties prenantes dans la phase d'essai.
Ce projet pilote d’ouverture tardive, qui avait reçu un accord de principe du Cabinet en septembre, a été confirmé vendredi lors d'une réunion présidée par le Premier ministre thaïlandais à la Maison du Gouvernement, en présence de personnalités clés telles que le ministre de l'Intérieur, Anutin Charnvirakul et les gouverneurs des quatre provinces concernées.
Le ministère de l’Intérieur a été chargé de superviser la mise en œuvre. Les autorisations d’ouverture tardive devraient s’appliquer selon un zonage en partie déjà existant. Elles s’accompagneront en principe d’une surveillance accrue des activités liées aux drogues illégales et de la conduite en état d'ivresse, souligne le Bangkok Post dans un long article sur le sujet. Les zonages et la durée du projet pilote doivent encore être déterminés par les pouvoirs publics.
Les restrictions sur les horaires d’ouverture des lieux de divertissement sont apparues au début des années 2000 sous le gouvernement dirigé par Thaksin Shinawatra dont le parti politique, le Pheu Thai, est aujourd’hui majoritaire au gouvernement.
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