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Les élèves du CP du Lycée Français de Varsovie (LFV) ont rencontré Francis Cabrel

Samedi 16 mars, les élèves des deux classes de CP du Lycée Français de Varsovie, ont eu la chance de rencontrer Francis Cabrel, lors des répétitions avant son concert au Klub Palladium, accompagnés de leur enseignante Lilas Mazi, qui avait porté le projet. « Il faudra leur dire »... de toujours croire en leurs rêves !

Lilas Mazi, enseignante au LFV et deux classes de CP rencontrent Francis CabrelLilas Mazi, enseignante au LFV et deux classes de CP rencontrent Francis Cabrel
Samedi 16 mars, Lilas Mazi, enseignante au LFV et deux classes de CP rencontrent Francis Cabrel. Photo Justyna Radzyminska - www.justynaradzyminska.com
Écrit par Bénédicte Mezeix
Publié le 28 avril 2024, mis à jour le 28 mai 2024

« Il faudra leur dire » : du projet pédagogique à la rencontre avec Francis Cabrel 

Bien avant de savoir que l’artiste français se rendrait en Pologne, c’est dans le cadre d’un projet pédagogique consacré au harcèlement scolaire (journée nationale le 9 novembre), que Lilas Mazi, enseignante, avait fait apprendre, « Il faudra leur dire » à ses élèves de CP. 

Et puis, la nouvelle, comme un heureux hasard est tombée : Francis Cabrel sera à Varsovie le 16 mars, pour un concert exceptionnel ! 

Saisissant l’occasion, les CP aidés de leurs enseignantes, Lilas Mazi et Nathalie Potocki, ont écrit une lettre au chanteur, avant les vacances d’hiver, et enregistré le clip de leur interprétation de « Il faudra leur dire », dans l’espoir que Francis Cabrel accepte de les rencontrer.

Touché, le chanteur a accepté : il a ainsi invité les deux classes de CP à participer à la répétition de son spectacle, le 16 mars, au moment des balances.

Francis Cabrel accompagné par ses musiciens, Freddy Koella (guitare, violon) et Alexandre Léauthaud (accordéon) a interprété deux chansons spécialement pour les élèves : « Rockstars du Moyen Âge » et « Sarbacane », puis les CP dirigés par Lilas Mazi et rejoints par Francis Cabrel ont chanté « Il faudra leur dire ».

 

Qu’est-ce que Francis Cabrel a pensé du clip des CP ?

Lepetitjournal.com Varsovie : Francis Cabrel, qu’avez-vous pensé du clip réalisé par les CP avec leur enseignante, Lilas Mazi ?

Francis Cabrel :

D'abord, j'ai été très ému par la façon dont ils ont chanté la chanson [dans le clip], c'est toujours très touchant, ce genre d'intention. Les enfants, c'est tellement la pureté… J'ai moi-même eu 3 enfants, et maintenant, j'ai des petits-enfants, qui ont à peu près le même âge (...) Je suis content d'avoir écrit cette chanson, c'est vrai que les enfants se l'approprient (...). Ça fait toujours plaisir.

 

Lilas Mazi revient sur ce rêve devenu réalité, vécu avec ses élèves 

Lepetitjournal.com Varsovie : Lilas Mazi, vous avez donc décidé d’écrire une lettre à Francis Cabrel… mais après, les choses se sont très rapidement enchaînées ?

Lilas Mazi, enseignante de CP au Lycée Français de Varsovie : En écrivant cette lettre, je n’étais même pas sûre qu’elle parvienne à Francis Cabrel de manière certaine et qu’il visionne le clip réalisé avec les élèves. 

Après les vacances d’hiver, tout s’est précipité. Il y a eu un élan de générosité incroyable de la part de personnes que je ne connaissais même pas, qui avaient vu le projet et qui souhaitaient nous aider à organiser cette rencontre avec Francis Cabrel. Je voudrais en profiter pour les remercier : Sylvie Marek (La French Touch), Goska Banka (chanteuse, musicienne et animatrice de l'émission de radio, Rendez-vous z Gośką Bańką sur RDC), ainsi que Jan Nowak (traducteur et agent théâtral d'Eric Emmanuel Schmitt en Pologne). Lorsque j’ai appris, 3 jours avant le concert, par téléphone, que Francis Cabrel avait vu la vidéo et acceptait de nous rencontrer, j’ai fondu en larmes et me suis précipitée dans les bras de ma collègue pour lui annoncer !

 

Les élèves, eux, comment ont-ils réagi ?

L’annonce aux élèves a aussi été un moment fort que je garderai longtemps en mémoire. On avait presque tous les larmes aux yeux. On s’est dit à quel point on était chanceux de vivre cela…

 

Comment s’est déroulée la rencontre au Klub Palladium ?

L’après-midi de la rencontre, j’étais un petit peu stressée jusqu’à ce que nous pénétrions finalement dans la salle de concert pour assister aux répétitions.

Là, nous nous sommes assis en face de la scène, dans l’obscurité des lumières tamisées braquées sur les musiciens et sur Francis Cabrel. C’est exactement à cet instant que j’ai compris ce qu’il se passait. Sans trop comprendre encore, je mesurais le rêve dingue que nous étions en train de vivre. J’ai affiché un sourire béat pendant toutes les balances…

Lorsque Francis Cabrel nous a salué et à demandé si l’on souhaitait chanter, cela était pour moi surréaliste. Nous avons donc chanté, il nous a accompagnés à la guitare. Puis, il a chanté le dernier couplet avec nous. Ce partage m’a beaucoup émue et je me suis mise de côté pour le voir chanter avec nos élèves.

 

C’est une sacré séquence pédagogique que vous leur avez fait vivre, riche d’enseignements ! Qu’en ont-ils retiré, à votre avis ?

Que d’émotions ! J’ai mis du temps à réaliser et à redescendre de cette expérience incroyable. La plupart de mes collègues également car j’avais embarqué tout le monde dans ce rêve fou !

Le message que j’avais envoyé, ponctué d’un « Il faut croire en ses rêves ! » avait fonctionné. Quel message pour nos élèves ! Si cela a pu leur transmettre l’idée que tout est possible, qu’il faut essayer et que souvent on a rien à perdre à croire, garder espoir, alors je suis une enseignante comblée…

Les élèves ont été très marqués par cette rencontre. Ils en parlent encore aujourd’hui et dessinent parfois les musiciens sur scène ! Certains étaient stressés avant la rencontre mais nous nous sommes rassurés en se disant que c’était un évènement que l’on vivait ensemble et que ce n’était que du positif. Je crois que tous ont compris l’importance de la rencontre et le privilège qu’ils avaient. Il fallait les voir, ils étaient tous très beaux…

Vivre de grands projets humains comme celui-ci nous a beaucoup soudés. C’est le pouvoir des arts que sont la musique, le chant et le théâtre en classe. En plus de nous faire vivre de belles émotions, ils développent chez nos élèves, même les plus jeunes, une confiance en soi, un esprit de partage et de solidarité qui sont indispensables dans leur future vie d’adulte et de citoyen du monde.

Il nous arrive de rechanter en classe la chanson « Il faudra leur dire » et cela a une saveur toute particulière aujourd’hui ! A refaire !

 

Reportage photo par Justyna Radzyminska

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