Édition internationale
Radio les français dans le monde
--:--
--:--
  • 0
  • 0

Le cinéma polonais s’invite au 76ème Festival de Cannes du 16 au 27 mai

L'affiche de la 76e édition du Festival de CannesL'affiche de la 76e édition du Festival de Cannes
© Jack Garofalo/Paris Match/Scoop – Création graphique © Hartland Villa
Écrit par Augustin Lassaussois
Publié le 16 mai 2023, mis à jour le 16 mai 2023

Du mardi 16 mai au samedi 27 mai se déroulera la 76ème édition du prestigieux Festival de Cannes. Une occasion de plus pour le cinéma polonais et son industrie de briller à l’international. 

 

Comment va le cinéma polonais ?

Même s’il a connu des hauts et des bas ces dernières années, le cinéma polonais est aujourd’hui considéré comme l’un des plus dynamiques et créatifs d’Europe. Avec la fin de la PRL (Polska Rzeczpospolita Ludowa, la République Populaire de Pologne), la censure a laissé place à la renaissance. À l’image de Krzysztof Kieślowski et sa trilogie Trois couleurs : Bleu, Blanc, Rouge (1993-1994) en écho à la devise de la France, de nombreux films se démarquent, réalisés par une nouvelle génération de réalisateurs pétris de talent.

 

Plus récemment, le cinéma polonais a connu un succès croissant sur la scène internationale avec des films primés comme le fut Le Pianiste (2002) de Roman Polanski. Les films de Paweł Pawlikowski comme Ida (2013) et Cold War (2018) ont eu aussi marqué le public par leur approche innovante et originale de la narration, mais aussi pour leur engagement envers des thèmes sociaux et politiques importants.

 

Toujours est-il qu’en Pologne, comme partout ailleurs, le cinéma peine à se faire financer. Les coupes budgétaires dans le domaine de la culture ont freiné le développement de certaines productions polonaises. Les controverses politiques alimentent par ailleurs les craintes de restriction concernant la liberté d’expression.

 

Le marché du film en Pologne

Pourtant, le marché du film en Pologne se porte plutôt bien. Selon les données de l’Institut Polonais du Cinéma, le nombre de films polonais produits chaque année a augmenté régulièrement au cours des dernières années, avec un record de 77 films sortis en 2019. Plus de 60 millions de billets ont été vendus cette année-là (certes c’était avant la pandémie de COVID-19) ce qui témoigne de l’engouement du public polonais pour le cinéma, ainsi que de l’attrait croissant des films polonais pour les cinéphiles étrangers. Le cinéma polonais est avant tout un cinéma animé par une multitude de genres, de styles et de thèmes. Le marché de la vidéo à la demande (VOD) est, lui aussi, en croissance : selon les données de l’Autorité polonaise de la concurrence et de la consommation, le marché VOD polonais a connu une croissance de 27 % en 2020, pour atteindre une valeur de plus de 900 millions de PLN (environ 198 millions d’euros).

 

Qu’est-ce que le cinéma pense de l’industrie polonaise

Ainsi, à l’aube du Festival de Cannes, les cinéastes polonais sont aujourd’hui loués pour leur approche innovante de la narration, leur capacité à traiter des thèmes complexes et leurs engagements sociétaux et politiques. En 2021, le film Drive My Car du réalisateur japonais Ryusuke Hamaguchi, coproduit avec la Pologne, a remporté le Grand Prix.

 

 

Quels films cette année au Festival de Cannes aux couleurs de la Pologne ?

The Zone of Interest, réalisé par Jonathan Glazer, photographié par Łukasz Żala et  produit par Ewa Puszczynska, Bartek Rainski, Tessa Ross et James Wilson

L’accent polonais sera une fois de plus de mise au Festival avec The Zone of Interest qui concourra pour la Palme d’Or : adapté d'un roman de Martin Amis, le film suit une famille allemande vivant près du camp de concentration d’Auschwitz pendant la Seconde Guerre mondiale. Le film, cofinancé par l’Institut polonais du cinéma en coopération avec la Grande-Bretagne, a été réalisé par Jonathan Glazer et photographié par Łukasz Żala, présent déjà sur Cold War (2018) et Ida (2014) de Paweł Pawlikowski.

 

In The Rearview de Maciek Hamela dans la sélection ACID, avec la guerre en Ukraine en toile de fond

Côté réalisateur, Maciek Hamela présentera son film In The Rearview dans la sélection de l’Association du Cinéma Indépendant pour sa Diffusion (ACID), qui met en lumière les œuvres indépendantes françaises et internationales, avec l’envie de bousculer les normes.

Cette coproduction franco-polonaise de 85 minutes retrace l’histoire de réfugiés ukrainiens ayant fui l’invasion russe à bord d’un van polonais. Les Ukrainiens se confient sur leur quotidien et leur ressenti face à cette guerre, dont leur seul objectif est d’y échapper. Maciek Hamela est un réalisateur connu pour traiter des sujets sensibles en toute délicatesse. Ici, le choix du van polonais — espace clos mais mobile, est loin d’être anodin. Il permet de confronter le spectateur à la vie de ceux touchés par la guerre et de symboliser la solidarité, l’entraide et la fraternité. De manière plus large, ce film est l’occasion de revenir sur les conséquences d’une telle guerre à plus petite échelle.

 

Du côté des programmes courts 

Les programmes plus courts auront, eux aussi, l’occasion de briller. La coproduction polono-ukrainienne As It Was d’Anastasia Solonevych et Damian Kocur sera à l’honneur dans la sélection des courts métrages et de La Cinef. 

Du côté des courts métrages de la semaine critique, Krokodyl de Dawid Bodzak, un film « néo-giallo » sur l’assouvissement des désirs cachés, figure parmi les nommés.

 

« As it was », Solonevitch & Kocur
Solonevitch & Kocur, As it was (2023)

 

Les films en compétition pour la Palme d’Or : 

Club Zero de Jessica Hausner
The Zone of Interest de Jonathan Glazer
Fallen Leaves d’Aki Kaurismäki
Les Filles d’Olfa de Kaouther Ben Hania
Asteroid City de Wes Anderson
Anatomie d’une chute de Justine Triet
Monster d’Hirokazu Kore-Eda
Il Sol Dell'Avvenire de Nanni Moretti
La Chimera d’Alice Rohrwacher
Les Herbes sèches de Nuri Bilge Ceylan
L’Été dernier de Catherine Breillat
La Passion de Dodin Bouffant de Tran Anh Hung
Rapito de Marco Bellocchio
May December de Todd Haynes
Firebrand de Karim Aïnouz
The Old Oak de Ken Loach
Banel et Adama de Ramata Toulaye-Sy
Perfect Days de Wim Wenders
Jeunesse de Wang Bing

 

Pour découvrir toute la sélection Cannes 2023 

 

Flash infos

    Pensez aussi à découvrir nos autres éditions

    © lepetitjournal.com 2024