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3 QUESTIONS À... - Corinne MARCEL-HUET, professeure des écoles au Lycée français international de Tokyo

Corinne Marcel-Huet LFI TokyoCorinne Marcel-Huet LFI Tokyo
Écrit par Lepetitjournal Tokyo
Publié le 21 juin 2017, mis à jour le 23 juin 2017

Le mois dernier, le Lycée français international de Tokyo fêtait son 50ème anniversaire lors d'une journée inoubliable. Aujourd'hui, lepetitjournal Tokyo donne la parole à Corinne Marcel-Huet, professeure des écoles au LFITokyo qui nous raconte sa relation au Japon et à ce haut-lieu de la francophonie à Tokyo.

 

Heureuse professeure des écoles en Petite Section, Corinne, 59 ans a débuté son aventure japonaise en août 2005. Elle continue de pratiquer son métier avec enthousiasme, auprès de ses 24 élèves, âgés de 3 à 4 ans.

 

Corinne, racontez-nous votre parcours qui vous amène aujourd'hui à enseigner au Lycée français international de Tokyo (LFITokyo) ?

Avant mon arrivée au Japon en août 2005, j'ai été, pendant 19 ans, enseignante en Suisse. Mon mari eut alors une opportunité immanquable de venir travailler au Japon. J'ai obtenu un poste à Tokyo, dès la rentrée scolaire 2005-2006.

 

Quels ont été les changements majeurs à vos yeux au sein du LFITokyo, depuis votre arrivée en 2005 ?

Le déménagement du lycée de Fujimi (Iidabashi) pour son nouvel emplacement à Shin-Itabashi a été un changement majeur. Son ancienne adresse à Fujimi était très particulière et très agréable à vivre : une enclave dans la ville entourée de commerces et de lieux de vie. Le lycée était alors plus familial et très axé sur la proximité. Il était plus facile pour les parents d'accompagner leur enfant, le matin et le soir, et de créer ainsi de nombreux moments d'échanges avec les autres parents et le corps enseignant. La relation était plus simple, comme dans une école de quartier. En octobre 2012, le déménagement a été effectif et les habitudes ont changé. Avec les transports à gérer différemment, la proximité, que je viens d'évoquer, est devenue plus difficile à entretenir.

Par contre, ce déménagement a été un nouveau souffle très positif pour l'établissement. Nous avons maintenant près de 1 100 élèves dans un nouveau lycée aux très belles infrastructures. Il est beaucoup plus pratique et améliore la vie des élèves au quotidien, par exemple par rapport au transport scolaire . J'ai constaté que le mélange des élèves dans les bus était un facteur d'assimilation et que s'était établie une solidarité entre les enfants, petits et grands de la Petite Section au CM2. Quant aux interactions entre le primaire et le secondaire, depuis 2012, elles sont facilitées par le site commun et nous travaillons plus aisément ensemble sur des projets divers. Chacun se prend au jeu et cet échange intergénérationnel devient un vecteur fort d'apprentissage de la vie.

Je citerai évidemment comme autre changement majeur, l'avant et l'après Fukushima. Cet événement a eu une action déterminante sur la vie du lycée. Le tremblement de terre en lui-même a été une étape délicate à gérer. Heureusement, aucun blessé n'a été déploré. Le Lycée a évidemment fermé ses portes après le 11 mars 2011 jusqu'à fin avril. Cet événement dramatique a rapproché le personnel sur place mais certains collègues ne sont jamais revenus après le tremblement de terre. Lors de la réouverture, il y avait la moitié des classes en moins... Le contexte de la rentrée 2012 a, lui aussi, été très affecté par cette catastrophe. Les classes ont accueilli beaucoup moins d'élèves qu'à l'accoutumée et la crainte des suppressions de postes était présente. De nombreux parents et leurs enfants avaient quitté le pays pour s'installer à Hong-Kong, Singapour ou encore Séoul.

 

Le LFITokyo fête ce mois-ci ses 50 ans d'existence. Que représente-t-il pour vous et la communauté francophone de Tokyo ? Quels voeux adresseriez-vous au LFITokyo pour les 50 prochaines années ?

Enseigner à Tokyo a été une belle façon de m'intégrer dans le pays grâce aux assistantes maternelles japonaises, aux professeures de langue ainsi qu'aux interactions avec les parents d'élèves franco-japonais. Tous m'ont aidée à comprendre les codes de la société nippone. Le Lycée Français International de Tokyo est un élément clé du prestige de la culture française. La fusion entre les deux modes d'éducation apporte beaucoup aux deux communautés. Et pour ma part, mon expérience, ici, au LFITokyo m'apporte une vision quotidienne du Japon sans clichés et sans caricature.


Pour les 50 prochaines années, je souhaiterais que l'agrandissement du site déjà prévu, continue à favoriser la communication et les relations d'amitié entre les communautés japonophones et francophones, ainsi que l'ouverture internationale de notre établissement.

Lepetitjournal.com Tokyo remercie Corinne pour sa gentillesse et sa disponibilité.

Julien Loock (www.lepetitjournal.com/tokyo) le jeudi 22 juin 2017

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