C’est un véritable mouvement qui est né en Suède, s’est propagé en Europe, et est en train de se répandre autour du globe. Partout, des groupes d’athlètes sont observés nageant en eau libre dans leurs chaussures de course, et courant dans leur combinaison néoprène, avec bonnet de bain, lunettes de natation, sans oublier le pull-buoy accroché à la ceinture. Un instant nageant entre deux rives d’un lac, l’autre, courant sur les sentiers ardus environnants, ces athlètes amphibiens semblent libres de toutes limites quant aux destinations et distances parcourues.
Swim + run = ???
Bienvenue dans le monde du Swimrun, ce sport d’endurance inventé en Suède en 2006, et qui fait fureur partout dans le monde. Par équipes de deux (hommes, femmes ou mixtes), les Swimrunners alternent course à pied et natation en eau libre sur des distances variant de quelques kilomètres pour les plus rapides, jusqu’à une centaine de kilomètres pour les plus extrêmes. Océan, lacs de montagne ou rivières, le sport se pratique partout où il est possible de nager, et les courses ont lieu dans des régions souvent aussi retirées que splendides.
Un cadre exceptionnel à la merci des éléments
Si l’originalité du Swimrun réside dans l’accoutrement de ses athlètes et le fait qu’il se pratique par équipe de deux, c’est une véritable communion avec la nature qui caractérise ce sport.
En témoigne la spectaculaire édition 2017 du championnat du monde de Swimrun, l’ÖTILLÖ (en Suédois: D’île en île), une course de 75km située au cœur de l’archipel de Stockholm. Si les conditions météorologiques endurées par les participants en auraient effrayé la plupart, les vagues hautes, la pluie torrentielle et les vents de force tempête ont ravis les 148 athlètes au départ de la course.
Nicolas Remires, arrivé 6ème aux championnats du monde en 2017 avec son coéquipier Guillaume Henneman, ne se laisse pas impressionner. “Les éléments qui se déchainent incitent les équipes à s’adapter aux conditions de la course. Les organisateurs ne modifient le parcours uniquement en cas d’orage ou de fort courant, lorsque la sécurité des participants peut être compromise. Mais la pluie, le vent et les vagues n’effraient pas les Swimrunners expérimentés. Au final, c’est l’esprit d’équipe et de communion avec la nature qui détermine qui sont les meilleurs”.
Un club pour s’entrainer en groupe
Nicolas Remires, coach sportif français installé en Suède depuis 2013, est un des pionniers du sport. Fréquemment croisé sur les podiums suédois et internationaux, il a récemment fondé le club de Swimrun “Team Envol”, un des premiers du genre, où élite et amateurs se retrouvent pour s’entrainer, se motiver mutuellement, et partager leur passion pour le sport.
“Il n’existait pas encore de club de Swimrun, ou d’équipe de ce genre. Notre but est d’inspirer, et de partager notre passion avec le plus grand nombre. Les membres de notre équipe sont dispersés géographiquement, mais nous offrons un plan d’entrainement hebdomadaire en ligne ainsi que la possibilité de joindre des entrainements collectifs sur Stockholm. Nous partageons nos progrès sur les réseaux sociaux grâce au hashtag #teamenvol et #swimrun, et nous espérons ainsi convaincre le plus grand nombre d’essayer notre sport !”
Envie de tenter l’aventure Swimrun? Nicolas conseille de s’inscrire à un “Sprint”, une course de Swimrun au format court. “Le sport se développe à vitesse lumière, et une forte communauté de participants s’est formée sur Facebook. Il est très facile de trouver un partenaire où que l’on soit.”
“Beaucoup d’athlètes transitionnent du triathlon au Swimrum, car ils apprécient l’esprit de partage de la course avec leur coéquipier. Mais les distances de natation et de course à pied peuvent être courtes, ce qui rend le sport accessible à tous !".
Sophie Darsy, 7 mars 2018