Que vous soyez étudiants à la recherche d'une colocation, ou d'un toit pour toute votre famille, cet article vous livre les clefs d'une recherche réussie. Attention, pas de recette miracle, mais des réponses aux questions que vous vous posez !
Quels types de logements à Shanghai ?
Il y a les appartements des compounds, résidences très bien équipées, avec salle de gym et piscine parfois. A Lujiazui, pour certaines de ces résidences, la vue imprenable sur le Bund vient s'ajouter au standing.
Les old lanehouse, plus typiques, vous plongeront elles davantage dans la vie chinoise : elles correspondent à de petites maisons de quelques étages dans lesquelles des appartements ont été réaménagées de façon moderne, situées dans des sortes de ruelles (principalement dans l'ex Concession Française et Jing'an), et vous aurez peut-être à traverser la cuisine de votre voisine du dessous pour atteindre votre propre porte d'entrée ! Il existe également de vraies maisons ou villas, mais elles se trouvent dans des résidences en "périphérie" de Shanghai (Hongqiao, Qingpu, Jinqiao).
D'ailleurs, qu'en est-il des prix ?
Surévalués, faute à la bulle immobilière persistante. Sur Puxi, au centre dans la concession (Xuhui), plus ou moins entre la ligne 1 et la ligne 2, sauf exceptions et coup de chance, un appartement avec 1 chambre coûte en moyenne de 6.000 à 10.000 RMB, avec deux chambres de 10 à 20.000 RMB... Si vous vous éloignez (déjà vers Jing'an par exemple), le prix baisse, et baisse encore si l'on s'éloigne davantage vers Xujiahui au sud, ou Zhabei au nord. Plus vous vous engagez sur du long terme, plus le prix est négociable. Il y a également des résidences sur Pudong plutôt huppées, et les prix s'en font ressentir (25 à 40.000 RMB). Vivre à Shanghai n'est pas à la portée de toutes les bourses !
Quid de la qualité ?
Il faudra s'y faire, les finitions ne sont pas toujours au rendez-vous, les matériaux pas toujours de très bonne qualité, l'isolation souvent inexistante, et Shanghai est "la ville frontière du chauffage" : considérée comme une ville du sud de la Chine (donc chaude !), elle ne bénéficie pas de chauffage central. Seule la climatisation réversible (chère et pas très efficace) vous protégera contre l'hiver shanghaien. Certains appartements néanmoins bénéficient de chauffage au sol ou de radiateurs, mais il faut tomber dessus.
Et en colocation ?
C'est très répandu à Shanghai, et vous n'aurez aucune difficulté à trouver une chambre car de nouvelles offres arrivent tous les jours. De la master bedroom (comprenez grande chambre avec salle de bain privée) à la chambre simple, il faut compter entre 2.500 et 4.000 RMB.
Par agence? ou particulier ?
A Shanghai, les offres de particuliers à particuliers n'existent pas vraiment. Vous ne tomberez pratiquemment jamais sur une annonce postée par un propriétaire pour son bien. Néanmoins, il est possible de reprendre l'appartement à quelqu'un qui cherche ardemment un successeur, pour que lui-même puisse récupérer sa caution auprès du propriétaire. Pourquoi ? S'il rompt son bail plus tôt que prévu (un contrat classique dure au moins un an, difficile d'obtenir moins), et même si c'est indépendant de sa volonté (non, une mutation professionnelle ça ne marche pas !), les deux mois de loyers qu'il aura eu beaucoup de mal à réunir au début, il ne les reverra pas, à moins qu'il trouve son remplaçant (vous !), que vous lui donniez la caution à lui, et alors votre mission sera de récupérer cet argent auprès de votre nouveau propriétaire à l'échéance de votre bail !
Par agence, cela est simple. La règle : loyer jusqu'à 10.000 RMB, vous devrez une commission à votre agent de l'ordre de 35% du loyer ; au-dessus de 10.000 RMB, vous ne devrez rien, c'est le propriétaire qui devra payer l'agence. Le nombre d'agences à Shanghai est spectaculaire, faites confiance aux recommandations que vous font vos amis sur place. Sinon, vous pouvez toujours jeter un oeil à nos petites annonces, sur "Smartshanghai" (annonces particuliers et agences), "Bonjourchine" (annonces particuliers uniquement) ou sur le groupe "Facebook Shanghai French People".
Pourquoi en agence c'est bien ?
Au-delà des quelques agences françaises, certains agents parlent anglais, et cela facilite grandement les choses. Surtout que votre agent sera votre interlocuteur direct en cas de problème ! Pas d'internet quand vous emménager ? Il peut l'installer pour vous ! Pas d'électricité un beau matin ? Vous l'appelez, il fait venir les techniciens ! Vous ne comprenez pas votre propriétaire ? Il fait le traducteur ! Il est votre botte magique, surtout au début !
Je ne saurais que trop vous conseiller ?
1/ D'être patient : car alors que vous penserez avoir donné des critères très précis sur votre recherche, vous trouverez dans votre boîte mail des propositions qui y correspondent... de loin ! Voir vous visiterez des appartements qui n'ont rien à voir... Il faut être ferme au début, et se répéter, pour que votre agent se décarcasse, et seulement après vous lâcherez un peu de lest. Et une fois le rendez-vous pris, ne soyez pas surpris de visiter les appartements prévus, mais également d'autres "surprises", pensez à toujours prévoir large !
2/ De négocier : une caution d'un mois juste au cas où vous n'en revoyez pas la couleur. Mais aussi la fapiao inclus dans le loyer (environ 5% du loyer en plus, somme qui correspond en fait à une taxe liée au revenu locatif que les propriétaires devront payer s'ils éditent la fameuse fapiao). Cette sorte de quittance d'appartement est indispensable pour vous faire rembourser tout ou partie de votre loyer auprès de votre entreprise si celle-ci vous le propose (sinon pas besoin !). Et pour finir, le remplacement de quelques meubles : à Shanghai, tous les appartements sont des meublés ou presque. Au-delà du style chinois pas toujours "dans le coup", il en va du confort de vie : moi, je bloque toujours sur le canapé, et le matelas (ou devrais-je dire le sommier !). Vous pourrez tomber sur un propriétaire qui comprend qu'on ne peut pas dormir sur une planche à ressorts et fera le nécessaire (bien qu'au final il puisse faire pire qu'avant...), ou sur un autre qui ne verra pas quel est le problème, et vous laissera vous dépatouiller avec ça tout seul comme un grand ! Ikea deviendra rapidement votre ami !
3/ D'être pragmatique : enlever 20% au m² annoncés, car la notion chinoise de m² est un peu traître : elle ne donne pas la superficie habitable, mais une sorte de superficie totale "brute", comprenant l'épaisseur des murs extérieurs (oui oui, vous avez bien lu ...), mais aussi un ratio des surfaces de vie communes, dans lesquelles personne ne vit justement (palier, l'ascenseur, ...). Au-delà, il ne faut pas bloquer sur l'état de l'appartement lors de la visite : il sera probablement sale, notamment la cuisine (huile de cuisson incrustée partout...), mais c'est normal, la règle n'est pas la même qu'en France, on ne brique pas l'appartement à fond pour les prochains. Par contre, il est possible d'insister sur le fait qu'on aimerait qu'un brin de ménage soit effectué avant le potentiel emménagement.
4/ De tout vérifier : tel que le fonctionnement des appareils électroménagers, pour finir par s'apercevoir que la machine lave à l'eau froide (la norme en Chine) ou que pour mitonner des gratinés au four il faudra repasser (heureusement on trouve quand même cet indispensable en magasin). N'omettez pas de lire et relire le contrat de location, rédigé en chinois et anglais au préalable, en y annotant tout : la rayure au parquet, la tâche sur le mur, la poignée cassée, les demandes de changement de mobilier et signez-le quand tout est clair, que vous n'avez plus de demandes à faire, car en même temps que vous apposez votre griffe, votre marge de négociation s'en va !
5/ De rester calme, souriant, diplomate et confiant !
Aurélie Evalet