L’Équipe de France de football du Chili a l’opportunité de gagner pour la seconde fois le championnat organisé par la Liga de Naciones. Après plusieurs reports du match, à cause de la pandémie, les français affronteront enfin le Venezuela en finale, ce dimanche 8 août. Pour des raisons sanitaires, le public ne sera pas autorisé à entrer sur le terrain.
"On a déjà perdu deux fois en finale contre le Venezuela. On est donc hyper motivés pour gagner cette fois-ci", s’enthousiasme Valentin Charlot, à la fois joueur, entraîneur, et fondateur de l’Équipe de France de football du Chili. Ce dimanche, il jouera son "122e ou 123e match", il ne sait plus très bien, lors de la finale du championnat 2020 de la Liga de Naciones, contre le Venezuela. "On a eu la chance de gagner ce championnat en 2019. On s’appuiera sur cette expérience afin de récupérer le titre", explique Valentin. Et de poursuivre : "Pour nous préparer au mieux, on a joué contre une autre équipe vénézuélienne de la ligue qui possède un style assez similaire à celui de nos adversaires de dimanche. Enfin, notre ultime motivation, c’est que certains joueurs historiques de l’équipe repartent bientôt en France. Ils se sont beaucoup investis pour le groupe, donc c’est aussi pour eux qu’on voudrait décrocher la victoire."
Mais celui qui s’est certainement le plus investi dans cette aventure, c’est bien Valentin Charlot. Ce Français, installé sur le territoire andin depuis 5 ans, a fondé l’Équipe de France de football du Chili. "Quand je suis arrivé, j’ai d'abord rejoint un groupe d’Hollandais. Une fois par semaine, ils se réunissaient pour jouer. Et tous les six mois, ils organisaient un match contre des Anglais. J’ai adoré l’idée ! J’ai donc décidé de faire la même chose avec des Français." Au début, tout était très artisanal raconte Valentin : "Avec quelques personnes françaises que je connaissais ici, on louait un terrain, on prenait des ballons, des maillots de couleur bleue et on trouvait un arbitre. Il n’y avait pas non plus d’exigence particulière quant au niveau de jeu. On acceptait aussi des joueurs d’autres nationalités", se souvient-il.
De manière bénévole, et généralement tout seul, Valentin a organisé des dizaines et des dizaines de matchs, qu’il pleuve, qu'il vente, ou qu'il neige... "Je me souviens d’une fois, en juillet 2018, il avait beaucoup neigé à Santiago et nous devions nous retrouver pour jouer. J’avais tout préparé à l’avance et lorsque je suis arrivé sur le terrain ce jour-là, il y avait environ 30 centimètres de neige sur la pelouse. Tous les joueurs m’appelaient pour savoir si le match était toujours d’actualité. Je leur ai répondu que oui. Et puis j’ai éteint mon portable. Ils sont tous venus ! Quand ils sont arrivés, j’étais au milieu du terrain en train de déneiger avec un balai. Au final, nous avons quand même joué", relate l'attaquant en rigolant.
C’est en 2017 que les choses ont commencé à changer, et surtout, à s’organiser : "On avait envie de jouer contre d’autres équipes étrangères, mais la plupart étaient déjà intégrées dans des ligues de foot privées et n’étaient pas disponibles pour des matchs le week-end." Valentin Charlot, ainsi que trois aficionados Brésiliens expatriés au Chili, Hildemir Prado, Francisco Texeira et Thiago Raposo, ont donc œuvré pour que d’autres équipes se forment. En février 2017, ces mêmes passionnés brésiliens ont lancé le tournoi Copa de Naciones. Puis, avec l'objectif de jouer toute l’année et pas seulement en février, ils ont créé la Liga de Naciones et son championnat. Aujourd’hui, une quinzaine d’équipes de nationalités différentes s’affrontent tous les dimanches pour décrocher le titre de champion. Parmi elles : le Brésil, la Colombie, l’Équateur, l’Argentine, le Venezuela, le Paraguay, l’Angleterre, l’Espagne, Haïti, le Chili et puis la France.
La camaraderie, le soutien, l’échange, ce sont nos valeurs.
Désormais, le but de Valentin et de ses joueurs, c’est d’accumuler les médailles : "Au début, être Français, c’était un critère suffisant pour entrer dans l’équipe. Maintenant, on exige quand même un bon niveau de jeu. Car notre objectif, c’est d’être champions ! On est aussi très vigilants quant aux comportements des joueurs. Notre équipe se détache notamment, car elle est très peu conflictuelle. Pour moi, l’état d’esprit est un élément très important. La camaraderie, le soutien, l’échange, ce sont nos valeurs." D’ailleurs, aujourd’hui, Valentin n’est plus tout seul à gérer l’équipe : "Il y a une personne qui s’occupe des maillots, une autre de l’organisation des matchs et une autre qui se charge de nos trois sponsors : le restaurant Le Bistrot, le restaurant Le Castillo Forestal, et l’entreprise française OSS Divers qui importe du matériel de plongée."
Une organisation bien rodée mais qui présente tout de même un petit paradoxe, l’Équipe de France du Chili n’a pas d’entraîneur officiel. "En plus d’être joueur, je remplis aussi le rôle d’entraîneur, commente Valentin. Mais ce serait plus simple d’avoir quelqu'un qui se dédie uniquement à cette tâche. Il faut trouver la bonne personne et ce n’est pas toujours évident", confie-t-il. En attendant, ce n’est pas l’absence d’entraîneur qui empêchera l’Équipe de France du Chili de décrocher, peut-être, son deuxième titre de champion de la Liga de Naciones. Car, lors de la demi-finale, en février dernier, les Français ont battu le Brésil 3 - 0. Un signe prémonitoire ? Réponse ce dimanche 8 août.