Une enveloppe de 50 millions d’euros a été débloquée, en avril dernier, par le Ministère des Affaires Étrangères, pour aider les Français expatriés à surmonter les difficultés financières liées à la crise du coronavirus. En Amérique Latine, un collectif de ressortissants Français demande le report de cette aide sur l’année 2021.
Tomas Cortes est Chilien mais possède la nationalité française puisque son arrière-arrière-grand-père était franco-basque. C’est grâce à cette filiation qu’il a pu bénéficier de l’aide financière apportée par l’état français. Ces derniers mois, son activité professionnelle a connu une forte baisse à cause de la pandémie. Tomas est stewart, il travaille pour la compagnie aérienne Latam. "Je n’ai pas pu voler pendant 3 mois consécutifs, alors que d’habitude je réalise environ 5-6 vols mensuels", raconte-t-il.
Avec un salaire jugé trop élevé pour le niveau de vie chilien, il n’a pas pu accéder aux aides de l’état. "Cela a été beaucoup plus facile pour moi de bénéficier d’aides de la part de l’état français." Il a reçu trois fois la somme de 160.000 pesos, soit l’équivalent de 180 euros. "J'ai pu renouveler la demande quatre fois. C'est le maximum. Je suis en train d’attendre le dernier versement."
1 million d'euros distribué sur un total de 50 millions d'euros disponibles
Tomas a entendu parler de ce dispositif car il reçoit les newsletters de l’Ambassade de France. L’aide a été mise en place au mois d’avril dernier par le Ministère des Affaires Étrangères. Sur l’enveloppe de 50 millions d’euros dédidée aux Français expatriés dans le monde entier, seulement un peu plus d’un million ont été distribués pour le moment. C’est pour cette raison qu’un collectif de conseillers de Français de l’étranger et d’Amérique Latine demande le report de ces crédits sur l’année 2021.
Stéphane Pioger vit au Chili et fait partie de ce collectif : "Si les 50 millions d'euros ne sont pas utilisés d’ici la fin de l’année, cet argent ne sera plus disponible", explique-t-il. Et d'ajouter qu'"il n'y a pas eu suffisamment de communcation autour de ce dispositif. C'est sans doute pour cela qu'il n'y a eu que très peu de demandes." Le collectif souligne également la situation fragile dans laquelle se trouve le continent : "Plusieurs pays maintiennent des mesures de confinement strictes, et les résidents ne bénéficient pas d’un 'filet de sécurité' social comme il en existe en Europe."
Si pour l’heure rien n’a été confirmé quant à cette demande de report, "elle semble avoir été plutôt bien reçue par le Secrétaire d’État chargé des Français de l’Étranger Jean-Baptiste Lemoyne", confirme Stéphane Pioger.
Pour Tomas ces derniers mois ont été très rudes. "J’ai commencé à faire des gâteaux et à les vendre à domicile. J’ai un loyer et des charges mensuelles que je dois payer. Cette aide m’a réellement permis de maintenir un équilibre financier", conclut-il juste avant de monter dans un avion pour Madrid, puisque l'activité de la compagnie a légèrement repris.
>>> Retrouvez les informations relatives à ce plan d'urgence ici : Coronavirus : aide ponctuelle aux Français de l’étranger en difficulté