Décider, de façon non planifiée, de profiter de deux heures disponibles, un samedi matin, pour déambuler à pieds dans le centre ville de Brazzaville.
Une balade au centre ville de Brazzaville.
L’idée de cette balade imprévue est venue au moment de déposer au Classico le futur champion à son entraînement de football. Luciano est là, bien présent pour accueillir et faire travailler les enfants.
Juste à côté du terrain de football couvert, qui est le point de départ de la flânerie, au croisement de la rue de Reims et de la rue de la Musique Tambourinée, prendre un agréable petit déjeuner au Mood sera la première étape de la balade.
Tranquille et aérée, la terrasse offre un bon point de vue sur le quartier qui commence à s’agiter doucement en ce début de matinée. La qualité des viennoiseries est toujours au rendez-vous. L’orange pressée donne le tonus nécessaire pour marcher au soleil qui commence à chauffer.
Juste en face, la galerie Brazza Art n’est pas encore ouverte; elle le sera un peu plus tard dans la matinée. C’est vraiment un lieu à visiter, et les œuvres présentées sont un bon condensé de la peinture locale. L'espace est agréablement aménagé. Une oasis de verdure et de culture en plein centre ville.
En remontant la rue de la Musique Tambourinée - dont le nom est déjà tout un programme - vers l’avenue Nelson Mandéla, la boutique Miel des Forêts est déjà active, et cela tombe bien pour refaire les réserves de ce miel succulent. Il est récolté dans la Likouala, et c'est un vrai miel local et naturel.
A peu de distance, en se dirigeant vers le fleuve Congo, une résidence nouvellement ravalée affiche sur le mur du balcon les peintures de Jacques Iloki. C’est un peintre connu de l’école de Poto-Poto. Ses représentations de masques sont très réussies. L’art commence à descendre dans la rue, et c’est bien ainsi. D’autant qu’une fresque récente a été peinte un peu plus haut dans l’avenue, à la gloire du charismatique Nelson Mandela. Une belle initiative.
Au rond-point de la Coupole, exceptionnellement calme et fluide ce samedi matin, une sculpture orne le sommet de la colonne de dix sept mètres de haut. C’est la colonne de l’Indépendance. La statue représente une femme, qu’un ancien ministre de la culture avait étonnamment appelée la « Marianne indomptable ». Elle est accroupie et semble un peu tassée par le poids des deux grands et lourds panneaux où est inscrite la devise « Unité, Travail, Progrès ». Cette sculpture, inaugurée en août 2010, fait partie d’un ensemble de six monuments commandés à une société Nord Coréenne qui ont été disséminés sur les ronds-points et les places de la ville.
En descendant l’avenue Alphonse Fondère, une petite rue sur la droite nous emmène derrière l’immeuble de l’ARC, vers la boutique Made In AFRICASHOP, où Séraphine EKOA, sa fondatrice, nous accueille avec son sourire et son dynamisme habituel. C’est vraiment le lieu de la capitale pour faire le plein de produits locaux : poudres, graines, thés, pagnes, huiles, artisanat… La boutique incontournable où passer pour se munir des cadeaux et produits naturels et utiles.
Voici le lien. pour découvrir : Made in Africashop, par Séraphine Ekoa
En poursuivant sur l’Avenue Alphonse Fondère, on se souviendra de ce monsieur qui a donné son nom à la voie. Il est né à Marseille, a réalisé la première traversée de la Méditerranée en reliant Marseille à la Corse en ballon le 14 novembre 1886. Et surtout, il fut un des collaborateurs de Savorgnan de Brazza qui a fondé la ville qui perpétue son nom.
En passant dans cette rue, le monument en forme d’arche et devant laquelle se trouve positionnée une sculpture en forme d’oiseau à tête de femme mérite l’attention.
L’oiseau en question est une représentation anthropomorphique et allégorique de l’amitié entre les peuples frères de l’Egypte et du Congo. C’est « Ba » ou l’Esprit des Pharaons. Offerte par l’Egypte, créée par le sculpteur Hassan Heshmat. Cette surprenante sculpture blanche a été inaugurée le 14 avril 2006 .
Elle est installée juste devant l’arche tapissée d’une grande mosaïque qui est nommée « la Fresque de l’Afrique » . Cette fresque est constituée de centaines de carreaux de céramique peints à la main par quatre artistes congolais (Michel Hengo, Émile Mokoko, André Ombala et Jean Itoua,). L’arche était jadis le point d’entrée d’un marché couvert disparu aujourd’hui
Elle date de 1969 et illustre des moments importants de la vie du pays, depuis l’époque pré-coloniale jusqu’à la période du socialisme scientifique.
La flânerie se poursuit jusqu’à une prolongation de l’avenue Alphonse Fondère, qui, passant entre les buildings récents d’Elbow Suites et d'Ecobank conduit jusqu’à la rive du Congo.
Le niveau de l’eau est exceptionnellement élevé et une partie des berges est inondée. Un pêcheur à l’épervier, cette sorte de filet qu’on projette dans l’eau pour capturer les poissons, récupère quelques petites prises dans les eaux glauques à cet endroit.
Pour le retour, une pause au bar de l’hôtel Radisson, voire une bonne détente à la piscine, aurait pu rafraîchir au moment où le soleil tape fort. Ce sera pour une autre fois.
Pas d’arrêt non plus dans ce qui s’appelait un moment « les tours jumelles », mais qui a perdu ce nom au profit des nouvelles tours construites vers Mpila. La dénomination est affichée fièrement sur l’imposte du hall d’entrée : Tours Villarecci . Elles sont en cours de finition et regroupent déjà de multiples bureaux d’entreprises diverses.
Pour le retour, cap vers la Poste Centrale, et son bâtiment art-déco de 1931. En entrant à l’intérieur - qui a conservé le charme et l’allure de l’ancien - on peut trouver quelques cartes postales et des timbres de la République du Congo, pour envoyer des nouvelles à la famille. Avec un peu de chance, les décorations de Noël seront toujours présentes sur le rond-point.
Derrière les bâtiments de la poste centrale, les vendeurs de tableaux qui avaient longtemps squatté sur la place, se sont maintenant installés dans une cour fermée et proposent des œuvres multiples et hautes en couleurs. Un panorama de la peinture populaire contemporaine, et des cadeaux souvent appréciés.
Retour vers le point de départ, avec un court arrêt au tout nouveau City Game pour quelques parties sur les jeux proposés, et une pause photo dans la cour du Brazza Burger, devant l'antique Coccinelle.
Au Classico, l’entraînement est terminé, le champion est fatigué. Mais il a gagné le match !
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