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Avertissement de la Chine après l'élection à Taiwan

Jeudi 23 mai, la Chine a lancé deux jours d'exercices militaires à grande échelle autour de l’île de Taiwan, trois jours après l’entrée en fonction de son nouveau président Lai Ching-te. Des exercices que les militaires chinois qualifient de « punition sévère » pour les « actes séparatistes » de Taiwan, consistant pour la première fois à encercler l'île par des unités navales.

Chine Taiwan Chine Taiwan
robertwaghorn @pixabay
Écrit par Juliette Vandestraete
Publié le 27 mai 2024, mis à jour le 28 mai 2024

Une simulation d'encerclement de Taiwan

Baptisée "Opération Joint Sword-2024A", cette série d'exercices est largement considérée comme l'une des plus importantes et des plus proches jamais organisées à Taïwan par l'Armée populaire de libération (APL). Il convient de se remémorer les exercices sans précédent qui ont eu lieu au cours des dernières années. En août 2022, lors de la visite de Nancy Pelosi, alors présidente de la Chambre des représentants des États-Unis, à Taïwan, et en avril 2023, lors de la rencontre entre l'ancienne présidente taïwanaise et Kevin McCarthy, ancien président de la Chambre des représentants aux États-Unis.

Après une période de calme dans le détroit, le jeudi 23 mai à 7h45, le commandement de l'Armée populaire de libération (APL) a annoncé le début d'exercices militaires autour de l'île de Taïwan, d'une durée de deux jours. Quelques heures plus tard, le ministère de la Défense de Taïwan a signalé la détection de 62 avions chinois, dont 47 qui auraient franchi la ligne médiane. Le lendemain, c'est au tour des navires de guerre et des avions de chasse d'encercler Taïwan. Le vendredi soir, les médias chinois ont annoncé que l'opération "Joint Sword-2024A" avait été "menée avec succès" par l'armée chinoise. C'était la première fois que les navires des garde-côtes continentaux pénétraient dans les eaux entourant les îles de Wuqiu et de Dongyin, situées au large du nord de Taïwan. L'objectif principal de ces exercices était de s'entraîner au "contrôle complet du champ de bataille" et à l'exécution de "frappes précises sur des cibles stratégiques".

Vive réaction au discours du nouveau dirigeant de Taiwan

En janvier 2024, Lai Ching-Te, candidat du Parti démocratique progressiste (PDP) et partisan de l'autonomie de Taïwan par rapport à la Chine, a remporté l'élection présidentielle. Peu après son élection, il s'est engagé à "protéger l'île contre les menaces et les intimidations de la Chine". En tant qu'opposant de Pékin, il avait été qualifié de "grave danger" en raison de ses déclarations antérieures en faveur de l'indépendance de Taïwan et de son engagement à préserver l'autonomie de l'île par rapport à la Chine. En effet, le président taïwanais a fait dans son discours d'investiture, la promesse de protéger sa démocratie face aux menaces de Pékin et a appelé la Chine à mettre fin à ses intimidations politiques et militaires. Il a également directement évoqué le risque de guerre après des années de pression croissante exercée par la Chine dans le but de soumettre Taïwan à son contrôle.

Trois jours après son investiture, Pékin a donc annoncé ces exercices militaires. Le discours d'investiture a été qualifié par Pékin d'"aveu d'indépendance à Taïwan", tandis que la porte-parole de la présidence taïwanaise a déploré le "comportement militaire provocateur" de Pékin.

Parallèlement, la Chine a pris des mesures contre plusieurs entreprises américaines en réponse à la vente d'armes par les États-Unis à Taïwan. Malgré la reconnaissance de Pékin par Washington depuis 1979 au détriment de Taipei, les États-Unis restent un important soutien militaire pour Taïwan et son principal allié. Une délégation américaine est d'ailleurs arrivée sur l'île ce dimanche pour discuter des relations entre les États-Unis et Taïwan. 

Le chef de Taiwan parle de réconciliation avec la Chine

Quelques jours après la fin des exercices, le président taïwanais a exprimé sa volonté de collaborer avec la Chine en vue d'une "compréhension mutuelle" et d'une "réconciliation". Lors d'un événement organisé par son parti, le Parti démocrate progressiste (PDP), Lai Ching-te a déclaré : "Je me réjouis également à l'idée de renforcer la compréhension mutuelle et la réconciliation grâce aux échanges et à la coopération avec la Chine (...) et de progresser vers une position de paix et de prospérité commune".

Affaire à suivre.

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