Venant de France, Pékin, c’est une impression de brut et de rude, de couleurs fortes des temples et des porches, de magie des monuments aux noms évocateurs… et d'audace dans l'architecture contemporaine. Escapade dans la capitale éternelle.
Le Grand Hôtel du Palais Rouge, c'est le pied à terre de charme que nous vous conseillons pour découvrir la vieille ville. Idéalement situé à deux pas du métro Yonghegong (ligne 2 et 5) et du temple du même nom (des Lamas), cet hôtel a été aménagé dans un hutong*, ce qui donne l'impression de rentrer chez soi après une journée harassante… Dan, le propriétaire, un Chinois francophone, a mis à l'honneur le rouge chinois, tout en évitant les poncifs asiatiques, gageure réussie !
Première étape de notre balade, le Temple des Lamas. Temple de l'harmonie et de la paix, il porte bien son nom… De cultures mandchoue, mongole, han et tibétaine, le Temple, qui abrite un immense Maitreya de 26 m de haut sculpté d'un seul bloc de bois de santal blanc, est un haut lieu du bouddhisme : vapeurs d'encens de santal ou de pin, offrandes chatoyantes et kitch, prières à la chaîne... La spiritualité a en Chine d'autres codes que les nôtres. En sortant, les marchands du temple vous proposent d'ailleurs tous les accessoires indispensables dans des échoppes hautes en couleur.
Juste en face, empruntez la Guo Zi Jian Jie, ancienne rue de l'Académie impériale. Large hutong bordé d'acacias, il s'en dégage une atmosphère de quiétude. La rue a été élue parmi les dix rues historiques de Chine ! Et pour cause, elle abrite un des temples les plus anciens de la ville, le Temple de Confucius, construit en 1302. Moins fréquenté par les touristes que son voisin, son parc de 23 hectares planté de cèdres centenaires (dont certains ont un nom propre !) et sa forêt de stèles de pierres racontant l'histoire de la Chine lui confèrent une atmosphère sereine.
Balade à travers les hutongs
Sortis de la rue Guo Zi Jian Jie, traversez la Andingmen Nei Lu (bien préciser Nei, qui indique la rue "intérieure", contrairement à Da, pour l'extérieur du périphérique), pour vous perdre dans les hutongs, ces ruelles qui sont à Pékin ce que sont les lilongs à Shanghai. Aux façades riantes en brique orangée de Shanghai se succèdent les façades grises et usées par le temps des hutongs. Aux terrasses plates se substituent les toits de tuiles en pente douce flanqués de dragons. La douceur shanghaienne laisse ici la place à une authenticité plus brute, une identité plus chinoise. L'impression de gris est ponctuée de touches écarlates de couleurs : les lourdes portes de bois rouge brique, les porches ornés de peinture bariolée, les lanternes rouges… Mais on y retrouve toujours des scènes de vie pittoresques, typiques de cet habitat communautaire.
Ce dédale de ruelles vous mènera ainsi au cœur de Pékin, sur la charmante place du Tambour et de la Cloche. Le soir venu, les cars de touristes laissent la place aux habitants du quartier qui se livrent à leurs passe-temps favori : jeux de mahjong, danse de salon… Terminez votre journée par une pause sur les terrasses des bars de la place, certes un mode de vie peu chinois, mais tellement agréable…
Houhai : Pékin, la Venise du Nord ?
Autre décor, autre ambiance, rejoignez le pont Yinding par le passage Yandai. Le petit pont qui enjambe le passage entre Beihai (le lac du Nord) et Houhai (le lac de derrière) est l'épicentre d'une vie nocturne animée. La journée, l'ambiance est plus bucolique avec les saules pleureurs qui se mirent dans le lac, les baigneurs et les pédalos l'été et les patineurs sur le lac gelé l'hiver ! De nombreux "sanlunche" (tricycle local) vous proposent de vous embarquer, n'hésitez pas même si ça fait attrape-touristes, car la balade à travers les hutongs plus larges et bordés d'arbres est très paisible dans ce quartier baigné d'une douce nostalgie. Ne loupez pas la visite de la demeure du Prince King, encore un joyau de Pékin, avec ses ponts, ses passerelles et ses portiques...
Opéra de Pékin, une ode à la beauté
Pour terminer la journée en beauté, réservez un spectacle à l'Opéra de Pékin pour l'acoustique exceptionnelle du lieu (et le prix des places !), mais aussi pour pénétrer dans ce sanctuaire. Alors que Pékin est tout en angle (ses avenues rectilignes interminables, ses tours et temples carrés, l'architecture soviétique de la place Tian'an men), seuls le Temple du Ciel et l'Opéra de Pékin, affectueusement surnommé par les Pékinois l'Oeuf de cane, dérogent à cette règle. Cette bulle de verre posée sur l'eau offre des jeux d'ombres et de lumières fantastiques… A l'intérieur, les pans de marbres de toutes les couleurs, la structure métallique aspirant vers le ciel et la voûte de bois du Brésil vous emportent ! Et cocorico, c'est un Français Paul Andreu qui l'a conçu ! Une belle façon de clôturer ce séjour pékinois…
*hutong : ruelle traditionnelle