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Vis ma vie d’étudiante française aux Pays-Bas : Pauline raconte Rotterdam

Fille d’expatriés, Pauline a quitté son Versailles natal pour vivre ses dix-sept premières années de sa vie à travers le monde, en passant par Istanbul, Singapour et Bruxelles. Forte de ses expériences internationales, son voyage continue à Rotterdam pour le début de son chapitre étudiant, placée sous le signe d’un bachelor à l'Université Erasmus Rotterdam. Elle est actuellement en deuxième année d’étude de gestion à la Rotterdam School of Management (RSM). Dans un entretien avec lepetitjournal.com, Pauline raconte son parcours, ses choix, Rotterdam, son école et leurs spécificités.

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Écrit par Melchior Leveillé
Publié le 20 novembre 2023, mis à jour le 3 avril 2024

De Milan à Rotterdam en passant par Barcelone

À peine arrivée en Belgique à son entrée au lycée, Pauline s’intéresse déjà à l’étape d'après: les études supérieures. Inspirée par les plus grands qu’elle côtoie et son attrait pour les mathématiques et l’anglais, un schéma lui semble idéal : « Je ferai un bachelor de management à l’étranger, avant de rentrer en France pour un master dans une grande école ». Encore empreinte de sa jeunesse passée dans des cultures asiatiques, Pauline se rend compte que « finalement, ma vie, ma culture, elles sont européennes, c’est ici que je me sens à ma place ». C’était alors décidé, son bachelor, elle l'étudierait en Europe. De Bocconi à Milan, Esade à Barcelone et enfin RSM à Rotterdam, c’est finalement sous l’effet des échos positifs à propos de la vie sur place et des opportunités post-bachelor entendus de la part des étudiants et familles de la communauté des expatriés français que Pauline s’est laissée tenter par l’option néerlandaise.

 

 

Campus universitaire d'Erasmus (Photo: RSM erasmus, Wikimedia)
Campus universitaire d'Erasmus (Photo: RSM erasmus, Wikimedia)

 

Etudier à Rotterdam

Université Erasmus Rotterdam, RSM, IBA, autant de noms et d’acronymes compliqués qui mènent la vie dure à qui tenterait de se renseigner sur ces études. Rien à voir avec le programme d’échange européen, ici, Erasmus, c’est simplement le nom de l’université privée de Rotterdam. Erasmus, originaire de Rotterdam, philosophe étant considéré comme le père fondateur de la culture néerlandaise et dont la commune rend hommage en étiquetant les grandes institutions de la ville par son nom. Au sein même de cette université se trouvent sept écoles. Ces écoles permettent d’étudier les affaires de santé, le droit, l’économie, l’histoire, le management (RSM), la philosophie et les sciences comportementales. C’est aussi deux instituts: un d’études sociales international et un autre de médecine et Le Erasmus University College: une formation de trois ans avec un menu à composer à la carte de matière de tous les domaines précédemment cités. 

 

Sculpture de Desiderisu Erasmus sur le campus de EUR

Si lorsque l’on envisage de réaliser ses études à Rotterdam, il est généralement implicite que c’est plus particulièrement autour de RSM que le projet est entré, c’est grâce à sa renommée internationale. RSM se range sur le podium des formations de “business administration” et de management dans les plus grands classements du monde tel que le Financial Times et le Shanghai Ranking. RSM sécurise ce top 3 depuis 2020. RSM propose une seule formation post-bac d’une durée de trois ans, nommée International Business Administration (IBA). Des masters spécialisés d’un an seulement complètent l’offre de l’école. Il est de plus possible de bénéficier de cette éducation le temps d’un échange universitaire de six mois à une année scolaire entière. L’école est partenaire avec plus de 150 universités parmi les meilleures du monde.

 

Etudier la gestion à Rotterdam

« IBA c’est une introduction au management que je trouve très pertinente. Je m’aperçois que j’étudie les mêmes choses que mon père qui a fait MBA dans le cadre de son travail ». Réparties en modules de sept semaines environs, au sein desquels trois à quatre matières sont enseignées intensivement, « les trois années permettent d’acquérir une vue d’ensemble très juste de ce qu’est la gestion d’une organisation et ses enjeux, plutôt que de déjà être spécialisé ou enfermé dans un domaine » explique Pauline qui valorise grandement ces nombreuses introductions puisqu’elles maximisent les opportunités de découvrir ce qui l’intéresse plus particulièrement. Une matière a notamment attiré l'œil de Pauline. Il s’agit de Responsible Business Leadership: « J’ai compris tout ce qui restait à faire en terme de transition dans les schémas de pensées sociaux et l’éthique des entreprises ». Avec seulement quelques semaines d’apprentissage à ce sujet, Pauline sait qu’elle souhaitera creuser ce domaine à un moment donné d’ici la fin de ses études. 

Système universitaire oblige, le nombre d'heures de cours se fait mince. Usuellement, une matière s’enseigne via un cours magistral en amphithéâtre et un workshop, ou Travaux Dirigés (TD) en français, par semaine. Le tout multiplié par les trois à quatre cours par block, le compte total d’heures hebdomadaires apparaît léger. À ne pas s’y méprendre, cette caractéristique est contrebalancée par une charge de travail individuelle conséquente et des travaux de groupes presque systématique, menant à un effort global imposant. « Ce système est revendiqué par l’école. Il met en avant l’argument de la liberté et de l’autonomie dans sa gestion du temps et de l’organisation, pour ne constituer aucun frein aux projets, associations et activités extra-scolaires ». 

 

Intérieur du bâtiment Polak à EUR
Intérieur du bâtiment Polak à EUR (Photo: Melchior Leveillé)


 

Pourquoi choisir les Pays-Bas pour les études supérieures ?

Après un an et demi d’expérience à RSM et plus largement à l’échelle d’Erasmus, Pauline s’est rendu compte de deux belles surprises, la place centrale que la santé mentale des étudiants prend dans le fonctionnement de l’université. S’il y a effectivement un sujet sur lequel les Néerlandais sont en avance, c’est celui de prise de conscience de l’importance  de l’état psychologique des gens, ainsi y compris celui des étudiants. Bien intégré par Erasmus, « je trouve ça génial qu’on soit suivi régulièrement par des questionnaires sérieux, réalisés et analysés par nos professeurs- chercheurs. Je me sens prise en considération et ça fait du bien » déclare Pauline sur un ton soulagé.

Pauline souligne également le fait d’être « au cœur de son propre projet ». D’un point de vue développement et épanouissement académique et professionnel, « à RSM, on est loin du bachotage des classes préparatoires françaises et des écoles de commerce ». Ici, tout est fait pour servir de tremplin pour l’avenir et de révélateur de profil : « L’idée de comparaison n’a plus de sens puisque chacun avance et progresse, mais dans sa propre direction. Donc la compétition n’a pas lieu d’être » argumente Pauline. Grâce à RSM et ses innombrables initiatives et associations toutes plus entreprenantes, ambitieuses et prises au sérieux, Elle a compris l’intérêt de chercher et de développer ce qui la fait vraiment vibrer. « Pas d’engrenage ou de système forcé, chacun avance comme il le souhaite, vers où il le souhaite » finit-elle.

Loin du concept des associations des écoles de commerce française, officieusement destinés à faire la fête, les associations sportives, culturelles et à expériences professionnelles d’Erasmus et en particulier d’ RSM sont reines. Chaque secteur d’activité peut être découvert et approfondi via les associations et rares sont ceux qui ne sont membres d’aucune association. Réellement prises au sérieux, ces associations travaillent avec de vrais clients extérieurs pour fournir de concrets services. Devenir un membre du comité de direction de ces associations représente parfois des engagements majeurs, avec des avantages comme des rémunérations ou exemptions de frais de scolarité de la part de l’université. 

 

La vie étudiante à Rotterdam

« Avoir changé de ville régulièrement a été un énorme avantage dans mon adaptation à Rotterdam ». Puisque Pauline n’a pas de ville « refuge » où elle se sent « à la maison », lors de son arrivée au Pays-Bas, elle n’a eu de choix que d’accepter que ce fût désormais ici son nouveau « chez soi ». C’est dans cet état d’esprit que Pauline a pu très facilement s’acclimater à ces grands bouleversements que sont de prendre son indépendance et commencer sa transition vers la vie d’adulte.

Erasmus, c’est tout un écosystème. Son campus est une mini ville, comprenant des résidences, des cafés, restaurants, une supérette, et des installations sportives de pointe. De nombreux événements sont organisés par les étudiants, pour les étudiants. Les activités sportives sont faites au sein des clubs de l’université. De ce constat, Pauline affirme : « Toutes mes envies sont servies sur un plateau, on ne peut pas faire plus étudiant comme vie étudiante, mais c’est parfois trop de n’avoir que cette casquette d’étudiant ». Effectivement, à force d’embrasser cet écosystème, difficile de couper le cordon et de se détacher de cette atmosphère : « J’aimais bien le lycée car ce n’était qu’une partie de mon quotidien. Ma vie ne tournait pas qu'autour de ça ». En clair, Pauline perçoit Rotterdam comme sa ville d’étudiante quand Bruxelles correspond à sa vie tout court.

Elle ne boude cependant pas les initiatives mises en place pour sortir s’amuser comme les soirées spécialement organisées pour les étudiants de l’université et s'enrichit des projets et rencontres qu’elle réalise avec la branche Erasmus de l'organisme Unicef. Son engagement dans l’élaboration de collecte de fonds lui permet de mettre en pratique directe ses enseignements et le tout dans un cadre qui lui est familier, celui de l’université. S’octroyer une partie de tennis sur les terrains du campus est également un de ses plaisirs du week-end.

 

 

Finalement, choisir Rotterdam pour ses études, c’est embarquer pour une aventure immensément riche et immersive, avec à la clé un bagage lourd de connaissance et d’apprentissage sur soi-même et sur la vie. Choisir Rotterdam, c’est un grand engagement, qu’il faudra apprendre à tenir.

Melchior leveillé
Publié le 20 novembre 2023, mis à jour le 3 avril 2024

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