Son système éducatif poussé, sa qualité de vie et sa proximité géographique avec la France font des Pays-Bas des terres convoitées par la population étudiante de l’Hexagone, prête à vivre le Nederlandse dream. C’est notamment le cas d’Eva Charpentier, 19 ans, lilloise d’origine qui a su dépasser la Belgique pour poser ses bagages et manuels scolaires à Maastricht le temps d’un bachelor en sciences politiques.
Pourquoi Maastricht?
Dans un lycée où les orientations post-bac tournées vers les destinations internationales sont démocratisées, la question de partir étudier à l’étranger s’est posée pour Eva. Le Canada ? « C’était sur le moment trop effrayant de partir si jeune à l’autre bout du monde ». L’Angleterre ? Le coût des études devenu exorbitant depuis sa sortie de l’UE. La France ? Des résultats parcoursup trop décevants. Maastricht ? Une ville étudiante vivante grâce à ses nombreuses facultés, un hub européen pour les sciences politiques - domaine de prédilection pour Eva. Désireuse de s’installer dans une grande capitale du monde, une visite le temps d’une journée de cette ville aux airs de petit village flamand a su la convaincre d’y rester pour les trois prochaines années.
L’université de Maastricht fonctionne de manière traditionnelle, avec des facultés pour chaque domaine d’étude. « Même si les facultés sont dispersées dans Maastricht, la ville est tellement petite qu’on ne dirait qu’un seul et gigantesque campu,s ». s’amuse Eva. Elle ajoute : « Ce qui a pesé dans la balance c’est aussi le système pédagogique. Dans mon programme - European Studies - Les cours sont sous forme de discussion. On débat sur un enjeu de l’Europe et le prof prend le relais dès qu’il doit spécifier des notions plus complexes et structurer le cours » explique Eva. De part l’héritage européen de la ville et l'exigence du programme, Eva se dit dans un environnement très stimulant.
La ville au quotidien
À Maastricht, inutile d’avoir de grandes notions de géographie urbaine. Cette ville est tellement animée et si peu étendue qu’un seul terme est à retenir : hyper-centre. “En une après-midi, vous savez déjà vous orienter par vous-même dans les rues de la ville. Tout se fait à pied, ou à vélo quand il pleut et que marcher plus de 10 minutes paraît trop long”. Sortir de son immeuble à l’architecture classique hollandaise, pour se balader le long de son trajet vers l’université, semée de réverbères rétros, et de platanes immenses. Dépasser à chaque angle de rue, sur chaque place, des terrasses de cafés et des magasins branchés, tout en croisant plusieurs têtes qui lui sont familières, voilà ce qu’Eva chérie au quotidien. Véritable joyau architectural et « art de profiter de chaque petit plaisir de la vie » selon Eva, À Maastricht on se croirait dans le décor d’un film où tout va bien.
Pour Eva, “le meilleur moyen de profiter de Maastricht, c’est de s’y perdre”. L’histoire et l’attractivité de la ville ne tiennent pas dans les mains de quelques lieux mais dans ses rues toutes entières. Elle est toutefois toujours amusée de montrer les remparts romains cohabiter avec le style flamand de la ville. Le sommet de ces remparts faisant aussi office d’assise parfaite pour les pauses lors des sessions révisions à la bibliothèque universitaire située juste en face. L’endroit parfait pour acheter sa prochaine lecture ? C’est à l’église Dominicanen, désacralisée pour devenir un zoo puis une librairie qu’Eva aime emmener ses amis. Et pour honorer son statut d’étudiante, rien de mieux que de prendre des verres au Take Five, véritable fief de la jeunesse maastrichtoise internationale à partir du jeudi soir.
Étudier à l'étranger
« Malgré le fait qu’on soit encore très jeunes et parfois un peu innocents, c’est beau de s’apercevoir qu’on a une certaine résilience à la vie et qu’on apprend vite ». Eva explique fièrement cette entraide et entrain collectif qu’a cette communauté internationale à s’approprier cette vie pleine de petits défis qu’est celle de l’indépendance et la transition vers la vie d’adulte. Eva émet en revanche un bémol : « On se sent parfois un peu mis à l’écart par les Néerlandais qui voient d’un mauvais œil ces jeunes étrangers s’installer chez eux en masse». Lors de ses quelques mois de travail dans une boutique de vêtements, Eva s’est heurtée à plusieurs reprises à des clients locaux qui refusaient de s’adresser à elle en anglais, protestant qu’en étant au Pays-Bas, la communication devait s’effectuer en néerlandais. “Quelque part je comprends leurs réactions, je suis un peu une intruse. C’est comme partout, on doit faire l’effort de s’intégrer. Le jeu en vaut la chandelle » analyse Eva.
Selon Eva, une consigne est à respecter : « N’ayez pas peur de rencontrer du monde, et surtout des gens d’autres cultures ». C’est aussi de ça dont il s’agit de partir à l’étranger : s’ouvrir l’esprit et voir plus loin. « Le risque lorsqu’on plonge dans cet inconnu est de se réfugier dans ce qui nous est familier ». S’il est certes important pour Eva d’avoir un socle social français, car c’est avec eux que l’on se sent le mieux compris, rencontrer « du monde de partout » est la clé pour propulser son niveau d’anglais, enrichir nos relations sociales, et surtout gagner en maturité, car c’est à travers les autres que l’on apprend le plus sur nous-même.
En résumé, comme Eva, partir étudier à Maastricht, c’est laisser le bac et sa vie de lycéen derrière soi pour prendre le large vers une nouvelle aventure. Une aventure au reflet flamand et pittoresque, remplie, entre deux cafés en terrasse, de défis du quotidien et surtout d'apprentissage sur la vie.
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