Avec 103.967 Français inscrits sur les registres consulaires en 2017, le Canada reste la sixième destination privilégiée des Français, derrière les Etats-Unis, le Royaume-Uni, la Suisse, la Belgique ou encore l’Allemagne. Entre expatriation et semestre d’étude à l’étranger, le Canada n’en finit pas de séduire.
La communauté française au Canada a plus que doublé entre 2001 et 2017 ! Il y a quinze ans, environ 45.000 Français étaient inscrits sur les registres consulaires du Canada, tandis qu’ils sont plus de 100.000 aujourd’hui. Sur les 1.800.000 Français inscrits en 2017 dans les consulats étrangers de 168 pays, 5 % se trouvent au Canada. Pour autant, on ne peut pas totalement résumer la communauté française à cette donnée. ‘’Pour mémoire, l’inscription au registre n’est pas obligatoire. On estime le nombre global de Français vivant à l’étranger, y compris ceux qui ne sont pas inscrits au registre entre 2 et 2,5 millions,’’ précise le ministère de l’Europe et des Affaires étrangères. Cependant, l’inscription est fortement recommandée pour les longs séjours et demeure indispensable pour participer aux scrutins français.
7,5 millions de francophones au Canada
Selon les chiffres du recensement 2016, plus de 7,5 millions de francophones sont établis dans le pays à la feuille d’érable. Ils représentent à eux seuls plus de 20 % de la population canadienne. La quasi-totalité du contingent francophone (6,3 millions) se trouve au Québec.
Selon une étude de Statista, 25 % des Français aimeraient visiter l’Ontario et 13 % la Colombie-Britannique. Par ailleurs, un Français sur deux préfère la région de Québec. L’usage commun de la langue française est pour beaucoup dans l’attractivité de la Belle Province auprès des Français.
‘’Depuis 10 ans, la communauté française au Québec connaît un fort taux d’accroissement. Le nombre de Français inscrits sur les registres consulaires de Québec et de Montréal a presque doublé depuis 2005, passant de 45.890 à 80.900 (+76 %). Chaque année, entre 3.000 et 4.000 Français s’établissent ainsi au Québec sous le régime de la résidence permanente’’, souligne le ministère de l’Europe et des Affaires étrangères.
Autre atout de la région, ‘’une qualité de vie et une facilité pour créer une entreprise’’, détaille le ministère des affaires étrangères, mais aussi une forte offre estudiantine. Environ 68.000 Français vivaient à Montréal fin 2017, soit quasiment 70 % de l’ensemble de la communauté française canadienne.
Une politique migratoire ouverte
Le Canada mise énormément sur une politique migratoire ouverte pour faire vivre son pays, avec notamment une réelle volonté d’attirer les francophones. ‘’Le Canada veut soutenir cette émigration francophone pour perpétuer la tradition dans un intérêt réciproque'', explique Caroline Guimond ministre-conseillère en charge des programmes d’immigration au Canada. (Lire son interview). En 2018, le pays à la feuille d’érable compte accueillir 300.000 migrants qualifiés. Principaux secteurs d'activités visés : éducation, financier et technologique. Le chiffre est conséquent, mais reste dans les standards des années précédentes. Pays d’accueil des travailleurs, le Canada se veut aussi solidaire. En 2018, sur les 300.000 nouveaux arrivants, 40.000 seront des réfugiés, environ 20.000 de moins par rapport à 2016, pic de la crise syrienne.
Le Canada, Eldorado des étudiants français
Outre des envies d’expatriation et d’installation durable, bon nombre de jeunes Français s’envolent au Canada dans l’optique de poursuivre leurs études, avec tout cet imaginaire de qualité de vie et d’excellence planant au-dessus du pays à la feuille d’érable. Sur l’année 2015-2016, plus de 18.000 étudiants français ont mis le cap sur le Canada, selon Statistique Canada. Une hausse de plus de 115 % en comparaison avec l’année 2008. Le contingent d’étudiants français représente aujourd’hui quasiment 20 % de l’ensemble de la communauté française établie au Canada. (Lire notre article sur les étudiants étrangers au Canada).
McGill (Montréal) est l’une des universités les plus prestigieuses du Canada. C'est dans cet établissement qu'Ernest Rutherford a mené les recherches sur la nature de la radioactivité, avant de recevoir le prix Nobel de chimie en 1908. Au total, pour l’année 2017, sur les 40.971 étudiants inscrits à McGill, près de 2.000 étaient français. Preuve que l’excellence des universités canadiennes attire.