En distinguant les décès « pour cause » de covid et « avec » le virus, une étude de l’Istat et de l’Institut supérieur de la Santé estime que le nombre de victimes du Covid a été surestimé de 10% en Italie.
« L’excès de mortalité », par rapport à la moyenne des cinq années précédentes (2015-2019), a été de 178.000 décès, selon le septième rapport sur l’impact de l’épidémie sur la mortalité, signé conjointement par l’Institut national de la statistique (Istat) et l’Institut supérieur de la santé italien (ISS). Un excès plus élevé que la moyenne européenne.
Pour aller plus loin, la collaboration des deux instituts a permis d’analyser les causes des décès de ces deux dernières années (jusqu’en février 2022) en se basant sur les certificats remplis par les médecins, selon un échantillon représentatif par âge, provenance géographique et pathologie.
Résultat : neuf certificats sur dix attribuent au virus la responsabilité directe du décès. Au contraire, « dans un cas sur dix, la mort est due à d’autres causes, parmi lesquelles les plus représentées sont les maladies du système circulatoire ou des tumeurs », rapporte l’enquête de l’ISS et l’Istat.
Aussi, sur quelque 161.330 victimes, environ 16.000 décès seraient en réalité survenus « avec » le Covid et non « à cause » du Covid en Italie, deuxième plus vieux pays au monde après le Japon.
Avec ce mode de calcul, l’Italie a connu bien davantage de victimes que d’autres pays tel que l’Allemagne, les pays du Nord de l’Europe ou encore le Royaume-Uni qui a exclu de son recensement des décès Covid, ceux étant survenus 28 jours après la contamination. L’Italie se trouve néanmoins alignée avec la France quant à son système de calcul.