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Relations Italie-France : l’objectif phare des filières durables

La seconde édition de l’Observatoire réalisé par la Chambre de commerce française en Italie et Ipsos, met en lumière le rapprochement de la France et l’Italie en matière économique et transition écologique. Zoom sur les résultats 2024.

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Écrit par Lepetitjournal Milan
Publié le 19 mai 2024, mis à jour le 19 mai 2024

L'Italie et la France collaborent de plus en plus étroitement dans le domaine économique, sur les questions de transition écologique et sur la nécessité d'une action synergique en vue d'une plus grande reconnaissance au niveau international. C’est ce qui émerge de la seconde édition de l’Observatoire « Relations Italie-France – Développement de la coopération pour générer de la valeur », réalisé par la CCI France Italie – Camera di commercio avec IPSOS, et présenté le 15 mai à Milan au Palazzo Giureconsulti par Denis Delespaul, Président de la Chambre et Nicola Neri, CEO de IPSOS.

"Nous vivons dans un monde en changement, riche de dangers et d'incertitudes. La collaboration économique entre la France et l'Italie vaut 135 milliards et il n'est pas rare que les dirigeants des plus grandes entreprises françaises soient italiens et inversement. La coopération franco-italienne, du point de vue économique, ne repose pas seulement sur l'histoire, mais aussi sur des données concrètes", a déclaré Denis Delespaul en introduction des résultats, et rappelant que la France est le premier investisseur dans la Péninsule.

L’enquête a été menée auprès de plus de 100 C-Level (top managers) et personnalités managériales d'entreprises italiennes et françaises, présentes dans les secteurs des services, de l’industrie-constructions et du commerce.

 

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Denis Delespaul, Président de la CCI France Italie, et Nicola Neri, CEO d'Ipsos Italia

Développement de filières durables

Par rapport à l’année dernière, le sondage enregistre une attention majeure au thème du développement durable – tant au niveau environnemental que social – qui devient un élément décisif dans les rapports entre les pays, au point de gagner la première place comme principal avantage résultant de leur collaboration.

Pour 61% des personnes interrogées, la collaboration Italie-France favorisera le développement de filières durables dans divers secteurs (contre 42% en 2023), pour 42% elle contribuera à une réduction des émissions de CO2, un aspect sur lequel 45 % des entreprises sondées concentrent déjà leurs efforts. Elle vise également à traiter équitablement leurs partenaires commerciaux (38%) et à promouvoir l'égalité hommes-femmes dans l'entreprise (32%), ce qui constitue déjà un engagement pour 29% de l'échantillon. En matière de durabilité, les entreprises italiennes et françaises sont donc particulièrement conscientes de la nécessité de ne pas agir individuellement, mais d'agir en synergie avec le contexte économique et social environnant.

Pour cette raison, selon les entreprises interrogées, les institutions européennes devront également se concentrer davantage sur les questions durables, notamment sur le développement des politiques énergétiques (62%) et sur le changement climatique, en vue d'atteindre les objectifs zéro émission nette 2050 (49%) .

Toujours dans la perspective des prochaines élections, la nécessité de renforcer les relations et les accords entre les États membres a également été considérée comme particulièrement importante (53%) dans le but d'accroître la compétitivité des pays membres de l'Union sur la scène internationale. La réglementation de l'immigration (40 %), le soutien à la résolution du conflit russo-ukrainien (37 %) et la question de la transformation numérique et de la réglementation de l'intelligence artificielle (36 %) sont également identifiés comme des priorités d'intervention particulièrement pertinentes après l'approbation de l’AI Act. Selon les entreprises interrogées, une plus grande collaboration entre les deux pays pourrait également leur apporter un meilleur positionnement et un accroissement de leur compétitivité dans le contexte international.

Italie-France, une collaboration positive

Notamment, un pouvoir de négociation accru par rapport à l'Union européenne (61 %), avec la possibilité de valoriser les domaines d'excellence que les deux pays ont en commun (58 %) ; ainsi que le renforcement d'une meilleure collaboration géopolitique pour favoriser les conditions utiles à la croissance des échanges commerciaux, notamment dans la zone méditerranéenne (54%). Par ailleurs, la collaboration permettrait de poursuivre l'innovation (60 %), de construire une vision et des perspectives d'avenir (55 %) et d'accroître la solidité financière des entreprises (36 %).

Les données de l'étude soulignent, de manière plus générale, que pour 80% des personnes interrogées, la collaboration actuelle entre les entreprises italiennes et françaises est positive, sensiblement en ligne avec le résultat de l'année dernière (78%). La difficulté de prévoir pour les 2-3 prochaines années augmente légèrement, compte tenu des incertitudes de la période actuelle (74% estiment que leur situation va s'améliorer, contre 82% en 2023).

Une plus grande collaboration entre les deux pays est souhaitée par 99% de l'échantillon, comme l'année dernière, et pour 91% elle conduira à une situation GAGNANT-GAGNANT d'égal avantage pour les deux pays.

À ce tableau d'incertitude accrue s'ajoutent quatre préoccupations principales qui affligent les entreprises italiennes et françaises, avec une intensité très similaire : la perte du pouvoir d'achat des familles (36 %), la difficulté de trouver du personnel qualifié (34 %) et la hausse des prix des matières premières (32%). Autant de facteurs qui ont une influence concrète et immédiate sur la situation actuelle. A noter également l'inquiétude concernant la perte de compétitivité de l'Europe (32%).

Les trois domaines dans lesquels une plus grande proximité se dessine entre les deux pays sont : la qualité des produits/productions (sentiment positif de 89 %) ; la bonne qualité de vie (84%), l'effort en faveur de la transition numérique (80%) et l'attention portée à la durabilité à 360° (79%). Ces derniers thèmes, le numérique et la durabilité, réalisent leur potentiel s'ils sont activés en synergie les uns avec les autres. La « capacité de communiquer au sein de l’Europe » (71 % contre 55 % en 2023) et l'attention portée aux questions sociales (76 % contre 68 %) sont en croissance par rapport à l'année dernière.

Concernant la plus grande attention accordée à la durabilité, il est intéressant de noter que l'élément qui soutient le plus l'adoption d'un comportement durable dans l'entreprise est la conviction que cela peut conduire à accroître la réputation de son entreprise (64 %). Pour le reste, il s’agit d’un facteur encore fortement déterminé par la présence d'un top management ouvert au changement et aux défis (50%) et par une classe dirigeante visionnaire avec une vision claire de l'avenir (47%). Enfin, la poussée réglementaire est également particulièrement importante, grâce à « une législation qui favorise les entreprises attentives au développement durable » (37%) à travers « la fiscalité, les allégements fiscaux, les incitations économiques » (32 %).

En ce qui concerne les évaluations relatives à l’attractivité des investissements, une image différente se dessine entre les deux pays. Les principales différences apparaissent dans les relations avec le secteur public : le contexte français a un impact positif concernant les incitations publiques (28 % contre 17 %), son système de logistique et de transport efficace (25 % contre 7 %) et son engagement fort en faveur de la transition énergétique (23% contre 10%). En France, en effet, la collaboration public-privé est évaluée positivement par 86 % de l'échantillon, contre 22 % en Italie.

En Italie, l'attractivité des investissements est fortement liée aux particuliers. Elle est favorisée par rapport à la France en raison de la disponibilité de jeunes diplômés (36% contre 26%) et de personnel qualifié/formé (41% contre 24%).

L'obstacle majeur qui freine l'attractivité des investissements en Italie reste le niveau élevé de bureaucratie (72% contre 27%), suivi du niveau de fiscalité (40% contre 24%) et de la difficulté à comprendre les lois et réglementations (37% contre 9 %). Toutefois, le coût du travail pèse plus lourdement pour les Français (45% contre 12%).

La publication des résultats a eu lieu en amont de l’édition 2024 du Farnèse d’Or, l’événement qui aura lieu à Rome au Palais Farnèse le 20 juin prochain, et qui récompensera les personnalités, institutions et entreprises qui se sont distinguées dans le renforcement du lien entre la France et l’Italie.

 

lepetitjournal.com Milan
Publié le 19 mai 2024, mis à jour le 19 mai 2024

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