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Entre histoire et art moderne, visite du nouveau Musée Etrusque à Milan

Façade de la fondation rovati musée étrusque Façade de la fondation rovati musée étrusque
©Giovanni De Sandre pour Fondazione Luigi Rovati
Écrit par Marie-Astrid Roy
Publié le 5 octobre 2022, mis à jour le 7 octobre 2022

Le Palais historique restauré de la Fondation Luigi Rovati a ouvert ses portes en septembre. Il dévoile une stupéfiante collection archéologique étrusque, qui se fond avec des œuvres d’art contemporaines. Et pas seulement.

 

Plus de 250 œuvres, deux étages d’exposition, un jardin, un café bistrot (qui donne sur le jardin), un restaurant (du chef deux étoiles Andrea Aprea) situé au dernier étage, une bibliothèque… Le grand Palais du 19ème siècle de la Fondation Luigi Rovati (corso Venezia 52) a ouvert les portes du Musée Etrusque de Milan en septembre dernier. Plus qu’un musée, il s’agit d’un espace hybride, un projet de grande ampleur et de grande splendeur, voulu par la Fondation et dont le chantier a débuté en 2017.

 

salle en boiserie du musée étrusque
©Giovanni De Sandre pour Fondazione Luigi Rovati

 

Un dialogue entre architecture, art et archéologie

L’édifice seul apparaît comme une incroyable découverte. A l’ « étage noble », on plonge dans l’atmosphère de la grande bourgeoisie milanaise d’autrefois. La structure de l’ancien appartement imaginé par l’architecte Filippo Perego dans les années 1970 a été préservée, laissant les grands miroirs, les boiseries, les portes et les dorures, ainsi que les cheminées en marbre.
Le visiteur est libre de commencer le parcours comme il l’entend. On s’immisce dans un dialogue entre art étrusque et art contemporain. Tout semble en effet construit autour du dialogue. La toile The Etruscan Scene: Female Ritual Dance (1985) d'Andy Warhol, les polaroids de la série Etruschi (1984) de Paolo Gioli, les dessins et aquarelles d'Augusto Guido Gatti (1863-1947), témoignages des peintures trouvées dans les tombes de Tarquinia : ce sont quelques-unes des œuvres qui s'intègrent aux trésors étrusques exposés dans les vitrines.

Le parcours se poursuit dans les autres salles, où des artistes contemporains - Luigi Ontani, Giulio Paolini, Francesco Simeti, Marianna Kennedy, ou encore la grande toile de Giorgio De Chirico Le Cheval d’Agamemnon (1929),  - habitent avec leurs œuvres des espaces peuplés de sculptures et de trouvailles étrusques.

 

salle en pierre du musée étrusque
©Giovanni De Sandre pour Fondazione Luigi Rovati

 

Narration d’une passion étrusque

En descendant au sous-sol par l’escalier en pierre, la stupéfaction s’impose. C’est là que l’on trouve une grande partie du patrimoine étrusque, dans une grande salle ellipsoïdale surmontée de dômes capables de maintenir un niveau acoustique compact et étouffé. Ici, l'histoire de la vie de la civilisation étrusque prend forme, divisée par thèmes: de la maison aux commerces, de la mer à la guerre, en passant par l'écriture gravée, qui grâce à un dispositif technologique peut être déchiffrée et compris par le visiteur. Là encore, les œuvres du XXe siècle s'imbriquent naturellement dans l'exposition : un vase de Pablo Picasso évoque la scène d'un banquet étrusque, tandis que la tête de femme en bronze doré d'Alberto Giacometti est confrontée à des bijoux anciens et des objets précieux.

Et le public est invité à revenir pour vivre à chaque fois, une nouvelle expérience de visite. La riche collection étrusque sera exposée par rotation. Mais aussi, au premier étage, le Spazio Bianco (Espace Blanc) et dans le jardin, le Padiglione (le Pavillon), sont dédiés à des projets temporaires.

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