Yves Saint-Geours, Ambassadeur de France en Espagne, et Pedro Luis Hoja Cancho, président de la Fondation Anastatio de Gracia-FITEL, Secrétaire général du syndicat UGT-FICA, ont organisé en fin de semaine dernière à la Résidence de France une journée de réflexion sur l'Europe, baptisée Más Europa, au cours de laquelle le futur de l'Europe a été abordé à travers la vision de plusieurs experts et responsables politiques.
Les débats sur l'Europe dans le cadre de la journée "Más Europa", ont eu lieu à la Résidence de France où les participants ont été reçu par Yves Saint-Geours, Ambassadeur de France en Espagne et Pedro Luis Hoja Cancho, président de la Fondation Anastation de Gracia-FITEL, co-organisateur de cet événement. A cette occasion, deux tables rondes ont été organisées, l'une constituée de spécialistes dont l'économiste Raymond Torres, le professeur en droit international de l'Université Carlos III Carlos Javier Moreiro González, de la scientifique Eloísa del Pinol et de Félix de las Cuevas Cortés, directeur des relations externes et institutionnelles de Saint-Gobain. La seconde table ronde, plus politique, était composée d'Ugo Lopez, assistant parlementaire de Samantha Cazebonne, députée de la cinquième circonscription des Français de l'étranger, de Cristina Antoñanzas Peñalva, vice-secrétaire générale du syndicat UGT, de Victor Calvo-Sotelo Ibáñez-Martín, membre du conseil exécutif du Partido Popular et enfin de Ramón Jáuregui, eurodéputé du PSOE. Ils ont tour à tour partagé leur points de vue et leur vision du projet européen, avec les erreurs commises mais aussi les succès et les prochains défis auxquels il faudra faire face. L'Union européenne a ainsi été vue à travers leurs spécialités bien précises.
Une vision d'avenir pour Yves Saint-Geours
L'Ambassadeur de France en Espagne a ouvert cette journée avec une allocution, dans laquelle il a rappelé la période difficile que traverse l'Europe, en proie à la crise des migrants et à diverses polémiques entre ses États membres. "Dans ce sommet, nous avons beaucoup de thèmes à aborder, comme l'immigration, la crise internationale et politique interne ou encore la politique monétaire, sujet sur lequel l'Espagne et la France, ont partagé, lors de la rencontre entre nos deux chefs d'État samedi dernier, leur vision complémentaire", a t-il déclaré en espagnol, devant le public, venu nombreux. Il a également insisté sur la défense : "Il y a quelques jours, un accord a été signé avec huit pays, une initiative européenne d'intervention et de participation stratégique qui est très important", a-t-il rappelé. Enfin, suivant les traces du projet européen du président français Emmanuel Macron, il a insisté sur le fait que "pour être más Europa, il faut que les citoyens européens se sentent concernés, c'est l'idée des consultation citoyennes qui ont été lancées". Il a conclu en appelant à plus d'innovation, à la digitalisation de l'économie et en se réjouissant "qu'on puisse parler de ces choses là à la Résidence de France".
Ugo Lopez, représentant parlemantaire de Samantha Cazebonne, députée la République en Marche de la cinquième circonscription des Français de l'étranger, a transmit la vision de la France sur l'Europe. A travers la campagne électorale pro-européenne menée par Emmanuel Macron, car, comme il a souligné, "les Français ont une relation ambiguë avec l'Europe, et ce, même si la France est un pays fondateur". A travers quatre discours clés, il a affirmé sa vision de la construction européenne. A commencer par celui du 7 septembre 2017, en Grèce : un discours fort de sens, une profession de foi européenne dans un pays qui ressent un certain abandon de la part de l'Europe. En résumant : la nécessité pour une construction européenne efficace, c'est la solidarité. Autre discours, celui du 26 septembre 2017, à la Sorbonne à Paris où Emmanuel Macron a prôné une Europe souveraine, unie et démocratique. L'idée que les problèmes que sont la situation des travailleurs, le changement climatique et la crise des migrants peuvent se résoudre au niveau européen, est avancée. Ugo Lopez a tenu à souligner que lors de ce discours, le Président n'a pas parlé d'institutions, mais de projets concrets en matières de sécurité, d’asile et de migrations, de transition écologique, d’innovation, d’intégration économique et monétaire, de convergence fiscale et sociale, de culture et d’éducation. Enfin, le discours du 17 avril 2018, au Parlement européen sur les menaces qui pèsent aujourd’hui sur les valeurs partagées par les Européens a marqué les esprits et lors de celui du 10 mai 2018, à Aix-la-Chapelle, Emmanuel Macron a appelé à suivre quatre impératifs : ne pas subir et prendre ses responsabilités, être unis et avoir confiance, "car même s'il y a des difficultés, nous avons des valeurs communes".
De part leurs visions variées, les spécialistes et autres représentants politiques ont unanimement mis en avant l'importance cruciale des élections européennes de 2019, insistant sur le fait qu'elles constituent l'occasion ou jamais de rectifier le tir et de repartir sur de bonnes bases.