Président du RAGEFE (Rassemblement des Alumni des Grandes Écoles Françaises en Espagne) et expatrié français de longue date, Erwan Basnier joue le rôle d’ambassadeur du réseau Alumni en Espagne. Présentation de cet homme de l’ombre à l'origine de ce collectif.
Initialement adopté par les étudiants des pays anglo-saxons, en particulier au Royaume-Uni et aux États-Unis, où les associations d’anciens élèves des universités portent depuis le 19e siècle le nom d’"alumni association", ce latinisme s’est depuis largement développé au niveau international. Des réseaux français d’alumni prolifèrent à travers le monde et plus particulièrement en Europe où sont mis à l’honneur les anciens élèves de grandes écoles, aujourd’hui expatriés. Pour piloter le réseau espagnol, un ancien de Sciences Po Paris, Erwan Basnier, expatrié en Espagne depuis près de 24 ans et dont le prénom trahit des racines bretonnes bien ancrées. Aujourd’hui solution development manager, le natif de Brest résidant à Madrid, est à l’origine de l’association RAGEFE (Rassemblement des alumni des Grandes Écoles Françaises en Espagne) créé en 2014 et dont l’effectif ne cesse de s’enrichir tant numériquement qu’intellectuellement.
Aux prémices du RAGEFE
Il y a quatre ans, Erwan Basnier a pris l’initiative de créer ce réseau alumni franco-espagnol regroupant principalement des anciens élèves de prestigieuses écoles d'ingénieurs et de commerce françaises (Polytechnique, Centrale, SUPÉLEC, Arts & Métiers, HEC, ESSEC, ESCP Europe, EDHEC, EM Lyon, EM Grenoble, Audencia, Sciences Po...) qui résident en Espagne. "A l’origine de cette initiative, il y a eu une tentative de rapprochement entre plusieurs grandes écoles afin d’organiser des événements et des regroupements, partant du constat qu’il était difficile de rassembler une masse critique suffisante", résume Erwan. "On a commencé à organiser des cocktails, des rencontres puis on a continué en s’invitant mutuellement à différents événements. C’est d’ailleurs l’essence du réseau alumni". Derrière ce réseau qui se veut "naturellement et antérieurement sélectif" il n’y a pas de dimension ésotérique mais bien une approche sociale et de networking.
Créer du lien social au sein de la communauté française
Aujourd’hui, ils sont près de 1.000 membres à constituer ce collectif d’expatriés français et à se retrouver de manière trimestrielle autour de déjeuners ou de cocktails afin d’échanger et se donner de la visibilité. "On rassemble des anciens élèves de tout horizon dans un ensemble homogène. Cela fait la richesse de notre groupe", soutient le président de la RAGEFE tout en soulignant à quel point son association est vecteur de lien social. "Le RAGEFE a un évident volet social car il s’impose comme un point de rencontre entre ces Français d’Espagne provenant d’écoles françaises prestigieuses. Il créé également une ligne d’échange et d’entraide entre les différents membres". Dernièrement, un Prix Alumni a même été créé suite à une rencontre avec l’Ambassadeur de France en Espagne, Yves Saint-Geours, séduit par l’association et "pierre angulaire" de ce projet. "On a créé un Prix Alumni l’année dernière, dans le but de donner plus de visibilité à notre collectif. Nous disposons au sein de ce réseau de forces vives, de gens talentueux qui n’ont pas toujours la visibilité escomptée", précise le Breton.
Passage par la Casa de Velázquez et reconversion
Bien avant la création de ce réseau alumni franco-espagnol, Erwan Basnier a suivi une formation économique à l’université Paris Dauphine, avant de poursuivre un Master en économie et gestion à Sciences Po Paris. "C’est une formation assez polyvalente qui a permis de satisfaire la curiosité intellectuelle que j’avais à la fois en Histoire et en sciences politiques", souligne l’éternel alumni. Par la suite, c’est la recherche universitaire qui a fait l’objet de son expatriation en Espagne et plus précisément à la Casa de Velázquez. "Ce fut une immersion dans le monde académique et de la recherche espagnole", souligne-t-il. Pour autant, face au peu de débouchés il a fallu s'adapter, entamer sa reconversion et opérer un changement drastique de carrière. Auparavant business developer chez IBM, il est depuis 2010, solution development manager. "Je suis à la charge d’un département de consulting en partenariat avec HP proposant tout un panel de service allant du diagnostic en passant par des solutions software, permettant d’optimiser la gestion de l’information et des flux de données au sein de l’entreprise", précise le féru de musique, de surf et de tennis. La rencontre avec sa femme espagnole, au début des années 90, a également eu un éminemment impact sur sa décision. Cela fait désormais 24 ans qu’Erwan étrenne ses divers talents d’entrepreneurs dans la péninsule Ibérique et en y repensant rétrospectivement, il ne regrette en rien cette reconversion fruit de son expatriation en Espagne.