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Shabir Djakiodine, premier expert comptable nommé juge médiateur

Shabir Djakiodine CimedaShabir Djakiodine Cimeda
Tingey Injury Law Firm - Unsplash
Écrit par Colin Porhel
Publié le 23 février 2021, mis à jour le 23 février 2021

Shabir Djakiodine a récemment reçu l’agrément pour devenir juge-médiateur auprès la Cour internationale de médiation et d’arbitrage, dont les bureaux sont basés à Paris et Genève. Un nouveau défi pour le serial entrepreneur, qui va devenir le premier expert-comptable ainsi que le premier résident anglais à siéger au sein de l’institution.

 

Fort d’une solide expérience à l’international – il a notamment travaillé en France, en Suisse, en Nouvelle Zélande et en Grande-Bretagne – le dirigeant du cabinet d’expertise comptable Euro Accounting souhaite désormais mettre ses connaissances au service de la justice. « J’y resterai aussi longtemps que l’on aura besoin de moi », affirme-t-il, enthousiaste à l’idée de commencer une nouvelle aventure.

 

La Cimeda, une alternative crédible aux tribunaux classiques

Créée à destination des entreprises il y a 18 ans, la Cour internationale de médiation est devenue, en 2014, la Cour internationale de médiation et d’arbitrage (Cimeda). Un changement d’appellation qui ne doit rien au hasard, puisque l’établissement a recours au Médiarbitrage© pour régler les litiges. Cette procédure, née du croisement de la médiation et de l’arbitrage, reste encore jeune et peu connue du grand public.

Pourtant, elle comporte de nombreux avantages pour les entrepreneurs, atteste Shabir Djakiodine : « Lorsqu’on travaille dans le business, des conflits peuvent surgir : un client qui ne paie pas, un souci avec un actionnaire ou un fournisseur… Cependant, il ne faut pas que ces problèmes affectent la société. Idéalement, ils doivent être réglés rapidement et à un coût raisonnable. La Cimeda, qui s’engage à rendre sa sentence en six mois maximum, est une alternative aux tribunaux classiques ». Une des principales particularités est également la consensualité, car les parties sont impliquées dans la rédaction de ladite sentence.

Mais, au-delà des enjeux économiques et temporels, les avis donnés par la Cour présentent également l’avantage d’être confidentiels. A l’inverse d’un jugement ordonné par un tribunal, les décisions rendues par les juges-médiateurs demeurent soustraites à toute publicité. Une prérogative certaine pour les entreprises, qui cherchent généralement à ne pas ébruiter leurs conflits. Des nuances qui n’affectent en rien l’importance des sentences prononcées, celles de la Cimeda ayant une valeur équivalente à celles d’une Cour d’appel, et ce quelle que soit la nationalité des sociétés.

 

« Une grande joie et une immense fierté »

Shabir Djakiodine en est convaincu, ses 25 années d’expérience dans le monde des affaires seront un atout pour l’institution. « J’ai toujours travaillé dans les chiffres, il peut donc m’être plus facile de comprendre et de traiter de certains problèmes financiers. De plus, j’ai travaillé dans des petits et des gros cabinets d’audit et de comptabilité ainsi que dans les multinationales cotées en Bourse », précise-t-il. Sa polyvalence devrait également s’avérer précieuse, en tant qu’expert-comptable et ancien client d’entrepreneurs qui exerçaient dans des secteurs variés.

A l’annonce de sa nomination, « une grande joie et une immense fierté » ont envahi Shabir Djakiodine. Il faut dire que, malgré le Brexit et la crise du Covid-19, les derniers mois lui ont plutôt souri. « L’année passée, j’ai été approuvé par la célèbre banque d’affaire Goldman Sachs pour faire partie du Goldman Sachs 10 000 small businesses, un programme qui sélectionne les PME parmi les plus performantes et qui les aide à grandir. La sélection est très rigoureuse ! Et au mois de janvier dernier, mon cabinet Euro Accounting a reçu l’accréditation “Investors in People”, une récompense qui souligne l’investissement d’une entreprise pour le bien-être et le développement de ses salariés », explique-t-il. Un succès mérité pour le chef d’entreprise, véritable touche-à-tout et récemment diplômé, avec Goldman Sachs, de l’Université d’Oxford Business School.

Après l’élection de Karim Khan en tant que procureur général de la Cour pénale internationale il y a quelques jours, un autre représentant du Royaume-Uni, qui est plus francophone, se voit ainsi récompenser de son travail sur la scène mondiale. Une bonne nouvelle pour le pays, un peu plus d’un mois après sa sortie de l’Union européenne.

 

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