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Royaume-Uni : bon élève du combat climatique international ?

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markus spiske - unsplash
Écrit par Pauline Berger
Publié le 20 août 2020, mis à jour le 10 décembre 2020

Demain marque les deux ans de la première « school strike » de Greta Thunberg. L’occasion de revenir sur les mesures phares mises en place par le Royaume-Uni contre le réchauffement climatique.

La première mesure symbolisant le début de la politique climatique du Royaume-Uni remonte à 1990. Elle consistait en l’obligation de recourir à des combustibles non-fossiles (Non-Fossil Fuel Obligation – NFFO) et était accompagnée d’une taxe sur les combustibles fossiles.

Depuis, cette politique de réduction de l’impact de la production britannique sur l’environnement s’est étendue à divers secteurs.

La mesure phare du Climate Change Act

Votée en 2008, cette loi emblématique signe le début de l’engagement concret du Royaume-Uni dans le combat international contre le réchauffement climatique.

Elle consiste principalement en l’instauration d’un objectif juridiquement contraignant, fixant à 80% la réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES) à atteindre d’ici 2050 par rapport au niveau de 1990. Plus récemment en 2019, cet objectif a été recalculé et fixé à 100% d’ici 2050, dans le but d’atteindre la neutralité carbone.

Pour ce faire, l’instauration de budgets carbone a été décidée. Ceux-ci s’établissent à l’échelle nationale et sont renouvelés tous les cinq ans. Ils sont proposés par le Comité au Changement Climatique (Committee on Climate Change – CCC), également créé par le Climate Change Act.

Des efforts axés sur la consommation énergétique

Le Royaume-Uni a mis en œuvre de nombreuses politiques énergétiques, concentrant ainsi ses actions sur la réduction de la consommation d’énergie des britanniques.

Tout d’abord, nous pouvons citer la taxe carbone (Carbon Price Floor – CPF), instaurée en 2013. Elle accompagne la création du Système communautaire d’échange de quotas d’émissions (en anglais, European Union Emission Trading Scheme – EU ETS), et a été fixée à £18 par tonne jusqu’en 2021.

Le Royaume-Uni a également choisi d’investir dans des énergies à faible teneur en carbone, et des progrès ont déjà pu être observés. En effet, l’utilisation d’une électricité renouvelable a dépassé celle d’énergies fossiles, atteignant 40% du total de la production énergétique à la fin de l’année 2019.

Enfin, l’installation de compteurs énergétiques intelligents dans tous les ménages du Royaume-Uni est aussi à souligner. L’objectif est de faire prendre conscience à ces derniers à quelle quantité s’élève leur consommation et ainsi, les aider à la réduire. La date butoir pour ce projet a été fixée au 30 juin 2025 en raison du retard accumulé lié à la pandémie de Covid-19.

Le Royaume-Uni dans l’action climatique internationale

Bien sûr, le Royaume-Uni sera l’hôte de la COP 26 qui se déroulera à Glasgow en 2021. Il a également augmenté de moitié sa participation financière à l’action climatique internationale, s’élevant à £11,6 milliards entre 2021 et 2025.

Enfin, il est important de rappeler que le Parlement britannique a été le premier à décréter l’urgence climatique le 1er mai 2019. Cette annonce a été faite en réaction à une manifestation d’Extinction Rébellion, mouvement écologiste international prônant la désobéissance civile non-violente dans la lutte contre le réchauffement climatique.

Des résultats déjà observables dans la réduction des émissions de GES

Depuis le Climate Change Act, nous pouvons noter une diminution nette des émissions de GES. En 2018, elles se situaient à 44% en dessous du niveau de 1990, saluant donc le respect des deux premiers budgets carbone définis en 2008 par le Comité au Changement Climatique (2008/2012 et 2013/2017).

D’après le CCC, le Royaume-Uni est en passe de respecter le budget carbone 2018-2022 fixé à 35% d’ici 2020. Cependant, s’il n’accentue pas ses efforts, impossible d’atteindre les deux derniers budgets visant une réduction de 50% des émissions de GES d’ici 2025 et de 57% d’ici 2030. Ses efforts doivent notamment se focaliser sur l’efficacité énergétique et l’augmentation de l’utilisation de carburant à faible teneur en carbone pour le chauffage et les transports. En effet, les secteurs émettant le plus de GES en 2018 étaient les transports (28%) et la production énergétique (23%) selon Energy&Climate Intelligence Unit.

Pourtant malgré ces mesures, le Royaume-Uni et l’Union Européenne restent les deux principaux émetteurs de GES derrière les États-Unis, étant responsables de 22% des émissions de GES depuis 1751. De plus, Kathryn Brown, membre du CCC, prévoit que le Royaume-Uni sera contraint de faire face à une augmentation de température d’environ 0,6°C entre 2020 et 2050. C’est ce qu’elle appelle le « réchauffement climatique inévitable ». Mais le but n’est pas de décourager la population britannique, au contraire. Brown rappelle que ses efforts sont indispensables afin d’atteindre l’objectif de neutralité carbone en 2050, ce qui permettra aux températures d’évoluer dans une moindre mesure jusqu’en 2100.

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