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Histoire : Retour sur les différentes attaques contre Westminster

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Incendie des Chambres du Parlement - William Turner
Écrit par Corentin Mittet-Magnan
Publié le 13 janvier 2021, mis à jour le 13 janvier 2021

Une semaine après l’assaut du Capitole à Washington par les partisans du président Donald Trump, revenons sur les moments où le palais de Westminster fut lui aussi attaqué.

 

Trônant fièrement sur les bords de la Tamise, le Palais de Westminster est depuis 1295 et la convocation par Édouard Ier du Parlement Modèle, le siège du pouvoir législatif britannique. Le palais accueille aujourd’hui les deux chambres du Parlement du Royaume-Uni. Dans la partie sud se trouve la chambre haute ; la Chambre des lords. Elle est composée de plusieurs centaines de membres nommés ad vitam aeternam. Ils examinent les propositions de lois approuvées par la Chambres de communes et disposent du droit d’y apporter des modifications sans pour autant empêcher leur adoption. La Chambre des communes se trouve, elle, dans la partie nord du bâtiment. Elle est composée de 650 membres élus dont la majeure partie du gouvernement.

Symbole de la démocratie dans le pays et dans le monde, le palais ne fut épargné par les catastrophes tout au long de son histoire. S’il n’a pas subi d’attaque comme celle de mercredi à Washington, il aura tout de même du faire face aux flammes, au terrorisme et à des bombardements.

 

Incendie et bombardement

Bâtiment vieillissant, le palais de Westminster fait aujourd’hui l’objet d’un vaste chantier de modernisation et de sécurisation. Véritable feuilleton, le chantier a déjà pris beaucoup de retard sur le calendrier prévu tout en dépassant d’ores et déjà le budget initialement alloué. Tant que les travaux ne sont pas terminés, le bâtiment reste mal protégé face aux incendies. En octobre 1834, Westminster est ravagé par un incendie extrêmement violent. Il dure toute la nuit et détruit une très grande partie des édifices. Le terrible événement est d’ailleurs représenté dans plusieurs peintures du peintre William Turner. L’architecte Charles Berry fut chargé de la reconstruction, celle-ci s’achève en 1852 et donne le jour aux deux Chambres.

Pendant la Seconde Guerre Mondiale, l’Allemagne nazie lance le Blitz, une vaste campagne de bombardement de Londres. Westminster est touché par les bombes à quatorze reprises. Dans la nuit du 10 au 11 mai 1941, les bombardements tuent trois personnes et anéantissent la Chambre des communes. Sir Giles Gilbert Scott est désigné comme architecte et achève en 1950 la reconstruction presque à l’identique de la Chambre.

 

Terrorisme

Fort de son statut de symbole du pouvoir, le palais a également été le théâtre d’actes de terrorisme. Le plus célèbre d'entre eux, qui fut, fort heureusement, un échec, est celui de la Conspiration des poudres en 1605. Cette année-là, un groupe de conspirateurs catholiques, dont le célèbre Guy Fawkes, rassemble 36 tonnes de poudre à canon dans le but de les faire exploser lors de l’ouverture de la séance de la Chambre des lords et ainsi tuer le roi Jacques 1er. Dénoncés par une lettre anonyme, les conspirateurs sont pris la main dans le sac.

En 1812, le Premier ministre Spencer Perceval est abattu dans la Chambre des communes. Son assassin : John Bellingham, un marchand de Liverpool en colère contre le gouvernement. Il sera condamné à mort. Spencer Perceval demeure encore aujourd’hui le seul Premier ministre du Royaume-Uni à avoir été assassiné.

A la fin des années 1970, le conflit nord-irlandais s’invite dans les entrailles de Westminster. Le 30 mars 1979, la voiture du député conservateur Airey Neave explose alors qu’il quitte le parking souterrain du Parlement. Cet ancien soldat et prisonnier de guerre pendant la Seconde Guerre Mondiale était à l’époque secrétaire d’État pour l’Irlande du Nord du cabinet fantôme. L’INLA, groupe paramilitaire républicain nord-irlandais revendique l’attaque en la décrivant comme « l’opération de la décennie » et en désignant Westminster comme un « palais imprenable ». Pour certains spécialistes, cette attaque serait en partie à l’origine de l’intransigeance de Margaret Thatcher, nommée Première ministre quelques mois plus tard, envers les républicains et nationalistes irlandais.

Témoin des bouleversements du monde, Westminster est lui aussi concerné par la vague d’attentats terroristes des partisans de l’État Islamique dans la deuxième partie des années 2010. Le 22 mars 2017, le djihadiste britannique Khalid Masood au volant d’un SUV fauche plusieurs dizaines de passants sur le pont de Westminster avant de s’encastrer dans la grille nord du palais. Trois lycéens français en voyage scolaire à Londres sont blessés. Il descend ensuite de son véhicule et poignarde un policier avant d’être abattu. Ce jour-là, cinq personnes sont mortes et 49 autres auront été blessées.

 

Actes politiques et militants

Il n’est pas rare que Parliament Square ou Whitehall soient le théâtre de manifestations. A deux pas des lieux de pouvoirs les plus importants du Royaume-Uni, ces lieux garantissent aux manifestants d’être entendus, et même parfois écoutés, par les responsables politiques. Parfois, c’est à l’intérieur même du Parlement, ouvert au public lorsqu’aucun virus ne se balade, que se produisent des actes de manifestations. En juillet 1970, un homme lance deux bombes lacrymogènes dans l’enceinte de l’hémicycle en criant « voilà comment c’est à Belfast ». A cette époque, les affrontements violents entre les communautés protestantes et catholiques avec les troupes britanniques chargées de maintenir l’ordre se multiplient. Elles utilisent des gaz similaires pour disperser leurs opposants. En juillet 1978, ce sont des sacs de fumier qui sont jetés sur les parlementaires pour protester contre la présence des troupes britanniques en Irlande du Nord.

Enfin, en 2004, Tony Blair est visé par un jet de préservatif rempli de farine colorée en violet. Le lanceur de latex, Guy Harrison, est membre du groupe Father 4 Justice. Cette organisation réclame plus de droits pour les pères séparés de leurs enfants après un divorce. Il sera condamné à 600 livres d’amende et déclara ne pas regretter son geste.

 

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