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Oxford Cheese Company : le baron et ses fromages

le Baron Robert Pouget de St Victor et l'Oxford cheese companyle Baron Robert Pouget de St Victor et l'Oxford cheese company
Le Baron Robert Pouget de St Victor et l'Oxford cheese company
Écrit par Christine Leleux
Publié le 2 avril 2023, mis à jour le 2 avril 2023

N’en déplaise à Münchhausen, les aventures du Baron Robert Pouget de St Victor le sont pour de vrai. Un gentleman français de 84 ans, un parcours éclectique, un caractère bien trempé. Invitation au voyage lancée depuis Oxford avec l'Oxford Cheese Company !

 

Robert, diriez-vous que le Royaume-Uni et vous c’est une longue histoire d’amour ?

Longue, pour sûr… J’y pose mes valises pour la première fois en 1949 à l’âge de 10 ans. Je n’ai pas le choix. Convaincue des qualités de l’enseignement outre-Manche, ma mère décide de m’envoyer dans une Public school avec comme seule langue en poche, celle de Molière. C’est Waterloo que je dois mener tous les jours ! J’y enchaîne pourtant les années avant d’intégrer l’Université de Cambridge.

 

Le boom des années 1960 accueille avec ravissement le jeune diplômé que je suis ; l’appel des USA est plus fort que tout. Direction New-York où je m’inscris aux Beaux-Arts. Je fais mes premières armes comme illustrateur pour des magazines français. Cette parenthèse in the City forgera à jamais mon esprit d’entrepreneur et mon amour de la peinture.

 

Appel sous les drapeaux et coup de foudre me ramènent en France et en Algérie. J’ai 26 ans. Il est temps de me poser. Ce sera à Londres comme chef de pub pour une grosse société américaine. Quatre ans plus tard, je largue les amarres et pose mes premiers jalons d’entrepreneur.

 

Charles III à l'Oxford Cheese Company en 2017
Le futur Charles III visitant l'Oxford Cheese Company en 2017

 

Loin d’être un long fleuve tranquille, vos débuts sont marqués par une faillite suivie de cinq années de flottement. Vous rebondissez en 1983…

Oui, je flâne un jour au Covered market d’Oxford avec un ami français qui me fait remarquer, qu’en dépit de l’environnement multi culturel de cette ville, le fromage n’y a étrangement pas sa place.

L’opportunité est là, je la saisis. Oxford Cheese Company prend son envol et n’a cessé depuis lors de prendre ses lettres de noblesse. S’ensuivront des projets dans bien d’autres secteurs d’activité.

 

J’encourage les producteurs de petite taille qui respectent le bien-être des animaux

 

Arrêtons-nous un instant sur les fromages britanniques… En quoi sont-ils spécifiques ?

Le marché est contrairement à son équivalent français constitué principalement de producteurs indépendants. Les fermiers ont massivement converti leur production de lait en fromageries.

Le prototype du fromage britannique, c’est le hard pressing au lait de vache. En tête de liste des régions productrices en Angleterre, on trouve le Somerset, le Devon, le Yorkshire et le Lancashire. L’Irlande produit beaucoup, l’Ecosse un peu et le Pays de Galles quasiment pas. L’exportation de fromages britanniques est en hausse, le reflet je pense d’une pincée de snobisme !

 

C’est un secteur où il faut s’adapter et innover. J’encourage les producteurs de petite taille qui respectent le bien-être des animaux, ce qui n’est pas toujours le cas dans cette industrie. Nous finalisons aussi la composition d’un fromage vegan de qualité, grand absent sur le marché actuel.

 

 

Pour faire frémir les papilles de nos lecteurs, que pourriez-vous nous recommander ?

Tout d’abord, un chèvre, le Ragstone Goat Log produit par Charlie Westhead (Herefordshire) qui n’a rien à envier au meilleur des chèvres français.  Ensuite, un cheddar non pasteurisé, le Montgomery Farmhouse Cheddar produit par Jamie Montgomery (Somerset). Une saveur unique. Puis un fromage prisé par de grands chefs londoniens, le Oxford Isis produit par Harley Pouget (Oxfordshire). Enfin, un fromage traditionnel du nord de l’Angleterre sec et légèrement acide, le Applebury Pink Cheshire produit par Applebury family (Cheshire). 

 

Depuis toujours j’ai une bonne habitude… celle de regarder devant !

 

A 84 ans, vous ne cessez d’entreprendre. D’où puisez-vous cette énergie ?

De mon parcours, mes succès, mes déboires, de l’amour avec un grand A que j’ai eu la chance de rencontrer et de la peinture, un art que je pratique et qui me ressource à l’infini. Et depuis toujours j’ai une bonne habitude… celle de regarder devant !

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