Vendredi 16 juin, le célèbre écrivain et philosophe Jean-Paul Enthoven a fait une apparition à la librairie La Page, alors qu'il venait faire la promotion outre-manche de Lignes de Vie. L'événement a attiré des passionnés de littérature et des fans impatients de plonger dans l’histoire de l'œuvre d'Enthoven, qui déclare : “Il n’y a qu’un seul sujet qui m’inspire principalement, les livres qui parlent d’amour”
Jean-Paul Enthoven, en toute honnêteté, revisite son parcours professionnel qui l'a mené du métier de journaliste à celui d'éditeur, en passant par la critique littéraire et l'écriture. Il admet même avoir renoncé à la publication d’œuvres de renommée mondiale aujourd’hui...
Quelles sont les thématiques qui vous inspirent aujourd’hui ?
Il n’y a qu’un seul sujet qui m’inspire principalement. C’est toujours le même. Les seuls livres qui m'intéressent sont ceux qui parlent d’amour. Je ne sais même pas s’il existe un autre sujet en littérature. Les livres qui ne parlent pas d’amour, on ne les lit pas, ou plus du moins. Prenez André Malraux; il n’y a pas une femme dans ses romans. Résultat ? Personne ne le lit, aussi grand auteur soit-il. L’amour et en soi le bonheur, par extension, sont les thèmes qui m’inspirent. Je ne quête la diversité que dans les tempéraments humains et pas dans les paysages, ainsi même la thématique du voyage ne me parle pas non plus.
Lignes de vie, votre dernier roman, est une mosaïque de multitude d’inspirations et réflexions. Qu’est-ce qui les lient à votre vie ?
Chacune des phrases de Lignes de vie est une parcelle de moi-même. Nous avons le droit de vivre comme une mosaïque et c’est ce que je fais. Ce livre est une mosaïque qui me représente. Dans le livre, comme dans la vie : je suis moi-même, je suis le contraire de moi-même, je suis à côté de moi-même et je suis au cœur de moi-même; voilà ce qu’est Lignes de vie.
Que ramenez-vous de ces rencontres avec vos lecteurs à l’étranger, notamment celle-ci à la librairie la Page de Londres ?
Ces rencontres sont primordiales et très importantes pour moi. J’y cueille des visages : ceux des lecteurs, des journalistes et des personnes qui permettent ces entrevues. J’en garde des sourires, des voix, des intonations. Ces rencontres sont d’ailleurs très gratifiantes pour mon narcissisme (rires) ,en étant le plus sincère possible.
En tant que critique littéraire, comment abordez-vous l'évaluation des œuvres d'autres auteurs ?
Je n’évalue pas. Je dis si j’aime ou je n’aime pas. La littérature et même tout le reste est tellement subjectif que l’évaluation et le classement n’ont aucun sens. Je revendique le droit à l’erreur en tant que critique. Seule la subjectivité nourrie, fait loi dans la littérature.
Philosophe, critique littéraire, éditeur, écrivain… Comment concilier tous ces domaines ?
Tout cela est la même chose. Des mots mis dans un certain ordre et écrits avec plus ou moins de style. Je n’ai pas l’impression d’habiter plusieurs maisons mais plutôt une seule : celle des mots.