Suite aux conclusions de l’enquête sur le “Partygate”, Boris Johnson a dû s’acquitter d’une amende pour sa présence avérée aux fêtes tenues en décembre 2020 à Downing Street. Des soirées arrosées qui ont eu lieu illégalement, alors que Londres respectait de strictes restrictions sanitaires. La question de la démission du Premier ministre, déjà évoquée lorsque le scandale a éclaté, est plus que jamais sur la table.
Boris Johnson veut faire oublier le scandale de la fête de Noël. Pour ce faire, il se concentre davantage sur la Guerre en Ukraine et sur son programme de refonte du système du droit d’asile, présenté au peuple britannique le 14 avril. Une tentative de mettre la poussière sous le tapis mise à mal par de nombreux opposants, mais aussi par certains Tories, qui souhaitent le voir démissionner.
Le 13 avril, le sous-secrétaire d’Etat à la Justice Lord David Wolfson a donné le la en quittant ses fonctions, marquant son opposition envers un Premier Ministre qui, s’il a enfreint la loi, demeure peu sanctionné (l’amende s’élève à £50). Il explique dans sa lettre de démission que la « réponse officielle » aux faits reprochés ne concorde pas avec les exigences de « l'Etat de Droit », qu’il souhaite préserver en tant que juriste accompli. Le secrétaire d’Etat à la Justice du cabinet fantôme, Steve Reed, a félicité ce départ symbolique tout en sommant Dominic Raab, à la tête du ministère de la Justice, de lui emboîter le pas. Le numéro 2 du gouvernement continue pour le moment d’afficher publiquement son soutien à Boris Johnson. Comme lui, au sein des Tories, certains alliés du Premier ministre estiment que son soutien envers l’Ukraine légitime son maintien du pouvoir.
La Met Police a déjà délivré cinquante avis d’amendes à diverses figures politiques présentes lors de rassemblements illégaux au 10 Downing street en 2020. Mais en dépit de ces sanctions, les doutes subsistent quant au départ potentiel de Boris Johnson et Rishi Sunak, tous deux sous les feux de la rampe. Johnson est principalement ciblé en sa qualité de chef du gouvernement, et Sunak pâtit déjà d’une popularité en chute libre, du fait d’une autre polémique concernant des pratiques d’optimisation fiscale au sein de son ménage. La perte de certains soutiens conservateurs affaiblit d’autant plus la position des deux viveurs.
Mais pour l’instant, le leader du gouvernement britannique et le Chancelier de l’Echiquier n’ont pas exprimé leur intention de démissionner. Traditionnellement, la culture politique du pays s’y prêterait pourtant. Rishi Sunak aurait longuement hésité, avant de décider de demeurer à son poste, afin d’éviter à Boris Johnson de devoir partir à son tour. Le Premier ministre promet quant à lui de « remettre les pendules à l’heure » au Parlement, la semaine prochaine. Mais la possibilité de déclencher un vote de défiance, agitée de façon inédite par le MP conservateur Tobias Ellwood, représente toujours une menace importante pour le maintien de Boris Johnson au pouvoir.