Édition internationale
Radio les français dans le monde
--:--
--:--
  • 0
  • 0

Le secret des baleines franches australes du Chili et du Pérou

CCC_SouthernRightWhale1006_112-1200x800CCC_SouthernRightWhale1006_112-1200x800
© Centro de Conservación Cetácea (CCC)
Écrit par Guillaume FLOR
Publié le 9 juin 2020, mis à jour le 9 juin 2020

Une étude scientifique vient de confirmer que les baleines franches australes du Chili - Pérou sont uniques au monde et qu’elles pourraient être à l’origine de deux autres populations.

L’histoire commence en 2017 quand une équipe du Centre de Conservation des Cétacés (CCC) au Chili, a la chance d’observer le souffle caractéristique, en forme de « V », d’une baleine franche australe (Eubalaena australis).

Une observation rare puisque les études scientifiques estiment qu’il ne resterait qu’une cinquantaine d’individus adultes de cette population de baleines franches qui vivent près des côtes du Chili et du Pérou, dont seulement sept seraient des femelles reproductrices. Une population de grands cétacés considérée comme l’une des plus menacées au monde. L’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN) la classe en Danger Critique d’extinction.

Un mois après cette belle observation, l’histoire devient tragique puisque gravement blessée, empêtrée dans un filet de pêche et certainement après une longue agonie, cette même baleine s’échoue sur une plage de Mar Brava dans le sud du Chili un jour de tempête.  

Ce jour-là, les scientifiques du CCC ont malgré tout profité de l’occasion. Ils ont décidé d’obtenir la plus grande quantité d’informations possibles pour comprendre mieux cette population de baleines franches australes du Chili - Pérou. Ils ont notamment effectué un prélèvement de peau qui leur a permis de récupérer un échantillon génétique. L’unique échantillon existant jusqu’à aujourd’hui de cette population dont l’identité génétique était encore inconnue.

 

© Centro de Conservación Cetácea (CCC)
© Centro de Conservación Cetácea (CCC)

 

Deux années plus tard, la génétique a parlé

Les résultats de l’étude scientifique basée notamment sur l’analyse des prélèvements effectuée sur la baleine échouée, ont été publiés récemment dans la revue scientifique Journal of Heredity et se sont révélés plutôt inattendus.

En effet, s’il existait des soupçons, la preuve vient d’être apportée. Les baleines franches australes que l’on retrouve le long des côtes chilienne et péruvienne sont bel et bien uniques dans le monde. On ne les retrouve nulle part ailleurs sur la planète. Les 50 individus de cette population sont donc les derniers !

Mais cela ne s’arrête pas là. Les analyses ont également permis de démontrer que les baleines franches du Chili - Pérou sont plus proches génétiquement des baleines franches d’Australie et de Nouvelle Zélande (Océan Indo-Pacifique), que de celles d’Argentine et du Brésil (Océan Atlantique Sud-Ouest), comme il était admis jusqu’à présent car bien plus proches géographiquement.

La découverte va encore plus loin car ce groupe de baleines franches du Chili - Pérou pourrait être en réalité la population « mère » qui est à l’origine des deux autres populations : Indo-Pacifique et Atlantique Sud-Ouest.

« Par différenciation géographique, les populations évoluent génétiquement, acoustiquement et elles forment de nouvelles espèces et sous-espèces… La population du Chili / Pérou pourrait être la première qui a donné naissance aux deux autres », explique Bárbara Galletti, co-auteure de la recherche et présidente du CCC.

Une théorie qui provient tout simplement du fait que l’échantillon prélevé sur la baleine échouée sur la plage de Mar Brava est le seul à présenter les codes génétiques tant de la population du Sud-Ouest-Atlantique que de la population de l’Indo-Pacifique.

 

Flash infos

    Pensez aussi à découvrir nos autres éditions

    © lepetitjournal.com 2024