INTERVIEW. Venez nombreux ce week-end à la fête du pain organisée par l’Union des Français expatriés (UFE) du Pérou ! Au programme : démonstrations de fabrication du pain et dégustation de vins, cafés et chocolats… Mais aussi de mets péruviens et français. Marie-France Cathelat, présidente de l’UFE et initiatrice du projet, nous en dit plus sur cette tradition d’origine française.
Vous organisez la 11ème édition de la fête du pain à Lima. Que représente cet événement pour la population locale ?
Je crois que c’est un évènement très important pour l’identité péruvienne où l’alimentation est un facteur de liens et d’unions extraordinaires. C’est un pays où le pain que les gens prennent au petit-déjeuner s’appelle le pan francés (pain français). Il faut aussi savoir que dans chaque région du Pérou, comme en France, il y a des façons particulières de faire le pain. Depuis 11 ans, cette fête connaît beaucoup de succès.
D’où vient cette fête à l’origine ?
La fête du pain est une tradition française. En France, dans tous les villages et dans toutes les villes, on fête le 16 mai le Saint-Honoré, patron des boulangers et des pâtissiers. C’est un événement qui permet de transmettre les connaissances du pain, aliment universel depuis les origines de l’Humanité. C’est aussi une invitation à découvrir de nouvelles vocations. Les boulangers ouvrent leur boulangerie pour que les enfants puissent venir toucher la pâte, comprendre les processus de panification, de la pâtisserie etc. Et cela, depuis le Moyen-Âge.
Vous êtes l’initiatrice de ce projet. D’où vous est venue l’idée de transmettre cette tradition, ici, au Pérou ?
Vous avez fait allusion au fait que je sois psychothérapeute psychanalytique. Ce qu’il y a de très amusant quand j’ai pris cette initiative, c’est que je n’avais pas réalisé que mes ancêtres d’Auvergne étaient eux-mêmes boulangers. Ils avaient des champs de blé et un moulin. Pendant un siècle, ils ont alimenté en farine les boulangeries voisines. Elles existent encore et certaines s’appellent Cathelat. Je n’en avais absolument pas conscience quand j’ai eu cette idée. Pour moi, c’est la preuve que la transmission inconsciente transgénérationnelle avec laquelle je travaille fonctionne. J’en suis témoin ! (Rires)
Selon vous, quel est l’apport d’une fête comme celle-ci ?
Ce qui me semble intéressant, c’est le lien entre le côté commercial de la vente du pain et la nécessité de cette transmission transgénérationnelle. Je pense que nous vivons dans un monde qui est en grande évolution. Nous avons beaucoup d’informations et finalement, très peu de culture. Il me semble que le sens d’une manifestation comme celle-là, c’est de rappeler l’importance de nos traditions, de leur rapport avec la nature.
Dans un monde où manger de façon salutaire est primordial, préserver ces traditions me semblait tout à fait intéressant.
A travers cette fête, quel message voulez-vous transmettre aux générations futures ?
Faire du pain chez soi et montrer aux enfants comment le faire, c’est leur apprendre à découvrir, à connaître, à profiter des joies simples. Je crois que dans la conjoncture actuelle du monde, c’est un message important à transmettre. Cela donne un sens à ce savoir que nous avons reçu et dont nous sommes responsables. N’oublions pas que la Révolution française s’est faite par une famine causée par la pénurie de pain. Les peuples ne résistent pas pacifiquement au manque. Il faut donc s’organiser et pour cela nous devons transmettre nos connaissances. Il faut instruire, il faut éduquer, il faut élever. Élever, comme le pain ! (Rires)
L’évènement se déroule du 16 au 17 juillet au Parque Alfredo Salazar, à Miraflores, de 9h à 21h. L’inauguration aura lieu le samedi à 11h en présence du maire de Miraflores, Luis Alfonso Molina Arles, et de l’ambassadeur de France au Pérou, Marc Giacomini.
Alors… Venez nombreux !