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Rétrospective - L’écrivain Pramoedya Ananta Toer à l’honneur

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Écrit par Valérie Pivon
Publié le 19 avril 2018, mis à jour le 19 avril 2018

Les curateurs de l’exposition Namaku Pram, mon nom est Pram ont voulu mettre à l’honneur l’écrivain Pramoedya Ananta Toer. Du 17 avril au 20 mai, Dia-lo-gue présente une rétrospective du travail de l’écrivain. Ses brouillons, écrits, recherches, photos et livres sont exposés pour la première fois au public. Son bureau a même été recréé pour l’événement. Afin que la jeune génération apprenne à découvrir cet auteur, des vidéos de témoignages de ses proches sont projetées. Retour sur le parcours de Pramoedya, qui est loin d’être un chemin tranquille.

Pramoedya Ananta Toer est sans aucun doute le plus grand écrivain indonésien contemporain. Il est né à Java en 1925 d’un père instituteur et d’une mère commerçante. Il sort tout juste de l’université de Surabaya lorsque le Japon envahit le pays. Commence alors pour lui une carrière de journaliste qui, à la proclamation de l’indépendance, le conduira une première fois en prison de 1947 à 1949 pour ses prises de positions. Il y retournera à nouveau plusieurs mois sous le régime de Sukarno pour avoir pris la défense des minorités chinoises victimes de discrimination raciale. En 1965, lorsque le gouvernement de Soeharto décide d’éliminer les communistes, il est envoyé au bagne de Buru aux Moluques. Il en est libéré en 1979 notamment grâce à des pressions internationales. Durant ces quatorze années de captivité, il écrit une tétralogie, Burutquartet.

 "J’ai perdu ma liberté, j’ai perdu ma famille, j’ai perdu mon travail. Je suis écrivain. C’est tout. Je veux écrire et un jour j’écrirai. C’est mon travail et ma vocation" déclare-t-il à Amnesty International en 1971 alors qu’il est détenu sur l’île de Buru.

A partir d’éléments autobiographiques,  l’auteur décrit la lutte contre le pouvoir colonial, mais aussi une autre lutte, celle contre l’archaïsme du pouvoir féodal javanais. L’auteur pense que la littérature peut changer la vision du monde.

 Pour que le peuple indonésien ne soit plus un peuple de coolies 

L’œuvre de Pramoedya est un plaidoyer pour la reconnaissance et la dignité de l’Indonésie.

À sa sortie du bagne, il reste soumis à un contrôle judiciaire jusqu’en 1992. Une cinquantaine de livres sont à son actif et une dizaine traduits en français. La tétralogie : Le monde des hommes, La maison de verre, Une empreinte sur la terre et Enfants de toutes les nations est éditée par Zumla. La fille du rivage et La vie n’est pas une foire nocturne sont parus chez Gallimard.

Pram décède en 2006 à Jakarta, il a été plusieurs fois proposé pour le prix Nobel de littérature mais ne l’a jamais obtenu. Néanmoins il a reçu de nombreux prix, le dernier fut celui de docteur honoris causa de l’université du Michigan en 1999.

Aujourd’hui Pramoedya est reconnu comme un personnage majeur de la culture indonésienne.

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Adresse : Dia-Lo-Gue artspace- Jalan Kemang Selatan 99A- Tel 21.719 96 71

Du 17 avril au 20 mai.

Horaire :

mardi au jeudi : 9h30 -18h  

vendredi : 9h30 - 21h

samedi-dimanche : 9h-21h

Plus d’infos :https://dialogue-artspace.com

 

 

 

 

 

Valerie Pivon
Publié le 19 avril 2018, mis à jour le 19 avril 2018

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