Ce 21 janvier, le campus de Tseung Kwan O a accueilli écoles partenaires et mentors pour une journée de sciences et développement durable en anglais sur le thème du plastique dans les océans. Lepetitjournal à interviewé trois des participants: Martial Jaume (enseignant LFI et cofounder Ocean 3C), Gary Stokes (Oceans Asia) et Paul Zimmerman (Councilor Southern district).
Martial Jaume: “Un programme transverse et concret”
Le curriculum français n’inclut pas le développement durable, mais les professeurs peuvent développer des projets. Nous travaillons via Ocean 3C des sujets scientifiques (protection des océans, vie marine, observation et expériences), des compétences sociales (animation, présentation, interview, collaboration avec des écoles locales), le tout en anglais. Suite à l’enseignement en classe, nous sommes en phase de partage des savoirs avec les écoles et partenaires, puis commenceront les actions en collaboration avec les mentors: beach cleanup, visite du Museum of Climate change à la Chinese university.
Les écoles locales ont rejoint le projet pour des raisons variées: l’intérêt pour les beach cleanups pour Lingnan school, la proximité géographique et le démarrage d’un cursus en anglais pour Po Leung Kuk Laws Foundation College, le souhait de travailler sur le développement durable pour Island School.
Les écoles apportent leur expertise en éducation, les mentors leur connaissance du développement durable, les enseignants leur connaissance du programme de science et leur réseau dans les universités: City university, Chinese university, et Education university. Avec le support de Julia Kalai Leung, responsable développement durable au Lycée français qui vient du monde des ONG environnementales, nous avons embarqué des associations concentrées sur le plastique dans les océans: WWF, the Nature conservancy, fondation Tara ocean, Oceans Asia, Bling Bling ocean, Designing HK, a plastic ocean foundation.
Gary Strokes: “Quand la baignoire déborde, éponger ne suffit pas”
Oceans Asia alerte sur les filets de pêche fantôme qui piègent la vie marine et le plastique. Autrefois réparés à Cheung Chau, les filets abîmés sont jetés en mer. Plusieurs actions sont en cours: déclaration volontaire des filets identifiés, récupération par des plongeurs bénévoles (témoignage de Hidy Yu de Bling Bling ocean), proposition de lancer des tags identifiant les filets. Les pêcheurs Hongkongais doivent réaliser que l'abandon de filets en mer réduit le volume de pêche!
Avec les collégiens, nous allons faire une beach cleanup de sensibilisation. Depuis que le tsunami Mangkhut a rejeté tant de déchets sur leurs plages, les Hongkongais ont pris conscience de la qualité de l’eau à Hong Kong et savent qu'il faut nettoyer. Mais il faut aussi fermer le robinet: stopper l'arrivée de nouveau plastique. Hong Kong est une ville dense, mais on peut y profiter de la nature et les océans, tout dépend de notre mode de vie.
Des vidéos sur la ségrégation des déchets ont montré que les papiers, plastiques et cartons triés étaient parfois remis ensemble et finissaient à la décharge. Ca dépend des entreprises contractées. J’ai suivi le camion benne de Discovery Bay: les déchets triés étaient déposés pour recyclage à Yuen Long. Dans d’autres districts, ce qui se passe la nuit est moins glorieux. Il faut continuer d’agir sur les mentalités: pour beaucoup de Hongkongais aisés, trier les déchets donne du travail aux pauvres, ce n'est pas leur problème.
Paul Zimmerman: “Interdire les lunch boxes”
Quand j’étais au collège aux Pays-Bas, personne ne parlait de déchets. Beaucoup d’actions de sensibilisation sont en cours à Hong Kong. Comme il y a très peu de lois ici, nous éduquons les communautés pour changer les mentalités. Nous avons parlé des pêcheurs, mais les chauffeurs aussi me révoltent avec leur lunch box en plastique. Ici, nous expliquons aux écoliers que consommer des boissons embouteillées n'est pas bon pour nos océans.
Au niveau gouvernemental, nous travaillons sur l’interdiction des lunchboxes à usage unique et la valorisation des bouteilles plastique, sujets locaux.
Nous sommes face à un choix de société: devons-nous faire comme en Chine, où l’on pointe du doigt les citoyens qui se comportent mal? Faut-il faire peur en utilisant une communication forte, comme sur les paquets de cigarettes où l’on voit des photos de poumons noirs de nicotine? Depuis Manghkut, chacun sait la quantité de plastique en mer. Depuis que les poubelles des parcs naturels ont été enlevées suite aux manifestations, chacun transporte ses déchets. A terme, ils en généreront moins!
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