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Témoignage: avoir un chien ou un chat à Hong Kong

chien et chat hong kongchien et chat hong kong
Adopter un chien ou un chat à Hong Kong, mode d'emploi - @Unsplash/Akash Rai
Écrit par Karine Yoakim Pasquier
Publié le 2 août 2021, mis à jour le 22 mars 2024

Avoir un chien ou un chat à Hong Kong, comment cela se passe? Pour le savoir, Lepetitjournal.com est allé à la rencontre de Mathilde, Valentin, Thomas, Wolfgang et Alessandra, cinq amoureux des bêtes et heureux propriétaires de petits compagnons à quatre pattes.

 

Mathilde est parisienne. Elle cherche depuis plusieurs mois à adopter un chien, quand elle tombe sur Mucho, un bouledogue français, qui ne peut malheureusement pas rester dans sa famille.

Alessandra est italienne. Lorsqu’elle et son conjoint décident de déménager à Hong Kong, ils n’envisagent pas une seconde de laisser leurs animaux à Milan et embarquent avec eux leurs deux chats et leur chien, un golden retriever, qui s’appelle Nala.

Wolfgang, un Allemand vivant à Hong Kong depuis trente-deux ans possède un chat s’appelant Siu Mei, tandis que Thomas, un Breton, dans la capitale asiatique depuis trois ans et demi, s’occupe d’un félin répondant au nom de Monsieur.

Quant à Valentin, il est suisse et est, depuis trois ans, l’heureux propriétaire de B.B., un caniche qui se trouvait dans un refuge à Ap Lei Chau.

Tous les cinq adorent les animaux et nous confient leurs aventures et leurs conseils concernant leurs petits compagnons.

 

Accueillir un animal à Hong Kong

 

"Les refuges ont des procédures très strictes pour adopter, et la plupart n’autorisent que les résidents permanents à prendre un animal par peur des abandons", nous dit Mathilde. "Lorsqu’on veut accueillir un petit compagnon, il faut faire visiter son appartement au personnel du refuge, et l’on doit s’engager à ce qu'il ne reste pas seul trop longtemps. Sinon d’un point de vue administratif, c’est assez simple — les chiens sont enregistrés auprès de l’AFCD, où ils vérifient qu’ils soient pucés, stérilisés et vaccinés."

 

chien et chat hong kong
Photo@Pixabay/Laura Cozcya

 

Valentin s’est rendu dans un centre de l’association Hong Kong Dog Rescue qui lui fait remplir un questionnaire très poussé sur son style de vie. "L’association est pointilleuse pour que le caractère des chiens corresponde au rythme des futurs propriétaires. Ils demandent même aux personnes désireuses d’avoir un animal de présenter des fiches de salaire, afin de s’assurer que celles-ci ont les moyens d'en prendre soin."

La procédure est la même pour les chats, nous confirme Thomas. "Ils font un check-up sur toi et ta maison, s’assurent que tout est bien sécurisé, quels sont tes projets à Hong Kong… mais dans l’ensemble, c’était super facile."

 

Pour Alessandra, faire venir ses animaux d’Italie n’a pas été de tout repos. "Après avoir dû remplir de nombreux documents et m’occuper de tous les vaccins, j’ai fait appel à une entreprise de pet relocation, qui m’a assisté dans les diverses démarches. Nous avons dû voyager avec la compagnie aérienne Cathay et nos animaux ont voyagé dans la soute. Il a fallu quand même rester attentifs à bien respecter toutes les formalités d’usage, afin que les animaux ne soient pas coincés à la douane. Mais au final, tout s’est bien déroulé."

 

Un animal à Hong Kong, comment ça se passe ?

 

"Les bouledogues français sont super pour vivre en appartement!" s'exclame Mathilde. "Ils n’aboient pas beaucoup, perdent peu leurs poils, n’ont pas besoin de beaucoup d’exercice. Après, j’ai vite découvert qu’il fallait sérieusement dogproofer l’appartement après m’être fait manger une paire de chaussures, mes lunettes et quelques livres…"

Pour Alessandra, son déménagement a rimé avec un gros changement de température. "Étrangement, notre chienne Nala préfère le climat hongkongais que le climat italien. Mais la chaleur est un facteur supplémentaire à surveiller. Nous avons dû nous habituer et apprendre à éviter les promenades en extérieur, sous le coup de midi. Dans l’appartement, la journée, on laisse toujours un peu la climatisation pour que les animaux ne souffrent pas trop."

 

chien et chat hong kong
Photo@Flickr/Naomi Young

 

Thomas, de son côté, doit beaucoup s’occuper de son félin. "A Hong Kong, les chats ne peuvent pas sortir. Mon chat manque donc souvent d’activité et la nuit, il se transforme en hyperactif et devient fou. Je suis donc obligé de lui octroyer au moins 30 à 40 minutes de jeux chaque soir, pour qu’il se dépense. Mais le point positif est qu’il adore chasser les cafards ! "

 

Valentin a volontairement choisi un petit chien pour que celui-ci ne se sente pas à l’étroit dans son logement. "Avoir un chien à Hong Kong peut coûter super cher. Il y a deux ans, B.B. s’est blessé en attrapant une brochette lors d’une soirée à la maison. Il a avalé le picot en bois qui lui a perforé l'estomac. Il a fallu l’emmener chez le vétérinaire… et j’ai dû débourser une somme énorme pour payer ses soins. Je ne connais pas d’assurance pour animaux fonctionnant bien à Hong Kong. Les vétérinaires sont assez commerciaux. Je sais maintenant qu’il existe des cliniques appartenant à la SPA de Hong Kong qui proposent des services moins chers, mais je l’ignorais à l’époque."

 

"Hong Kong n’est pas une ville très dog friendly… mais cela progresse."

 

Valentin et Mathilde sont unanimes: "Hong Kong n’est malheureusement pas une ville très dog friendly". Si la jeune femme aime aller promener Mucho à West Kowloon Park ou Cyberport Park, elle connaît également de nombreux restaurants ou bars à Soho, prêts à dégainer une gamelle d’eau pour son petit animal. "Je vais parfois au Finis, au Brunch Club, à Elephant Grounds, ou Common Ground, avec Mucho. Kennedy Town est aussi sympa. Mais il faut savoir que les chiens sont admis uniquement en terrasses! Un peu difficile les jours de grosse chaleur…"

En effet, l’article 10 du Food Business Regulation interdit aux chiens d’entrer dans tout lieu de restauration, quel qu’il soit (à l’exception des chiens d’aveugles ou policiers). C’est également le cas des parcs et des plages publiques, des métros, des malls, où les animaux ne sont pas autorisés. Seuls quelques lieux dédiés sont mis à disposition des propriétaires, dont la liste se trouve sur le site du Leisure and Cultural Department.

Alessandra, quant à elle, s’est déjà vue refuser l’entrée de certains immeubles, lorsqu’elle était accompagnée de Nala. "Certains buildings ne laissent pas entrer les animaux. Il est donc important de prendre en compte ce facteur quand on sort."

Le week-end, Valentin adore aller randonner avec B.B. Pendant la semaine, il se balade plutôt sur la Bowen Road. "Il faut toutefois rester attentif… il y a eu des cas d’empoisonnements de chiens dans ce coin, il y a quelques années."

 

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Photo@Flickr/Toivo

 

Des solutions diverses pour les vacances

 

Pour les week-ends ou les courts séjours, Mathilde s’arrange avec des amis qui aiment venir s’occuper de Mucho de temps en temps. Quand il s’agit de plus longues vacances, elle fait appel à des réseaux spécialisés. "Je trouve des petsitters sur PetBackers ou Pawshakes. Jusqu’à présent, je n’ai eu que de bonnes expériences, mais il faut s’y prendre très à l’avance, surtout pour les périodes chargées comme Noël. La communauté Facebook Hong Kong Dog Owners recommande aussi des chenils, généralement dans les Nouveaux Territoires, mais je n’ai pas testé."

 

Thomas et Wolfgang font appel à une helper pour s’occuper de leurs chats pendant leurs absences. Si pour Wolfgang, tout se passe bien, ce n’est pas le cas de Thomas. "Le désavantage, c’est que la helper ne joue pas vraiment avec. Quand je reviens, le chat a donc tendance à être très agité. Il a besoin de plus de présence humaine qu’un passage de deux heures par jour pour le nourrir et changer sa caisse."

 

Valentin et Alessandra, de leur côté, envoient leurs chiens à Pet World Resort, pendant les vacances. Alessandra est enthousiaste: "C’est un chenil magnifique, où Nala peut jouer, nager et également rester au frais à l’intérieur de la structure si elle le souhaite. Les niches ont l’air conditionné et, si le chien a des problèmes de santé, ils sont en lien avec Acorn, un centre vétérinaire très sérieux. Pour les chats, je demande à des amis de s’en occuper, ou s’ils ne peuvent pas, je fais appel à une helper temporaire pour venir les nourrir et nettoyer la litière."

 

Valentin précise: "C’est une solution qui coûte cher. Mais il n’y a parfois pas moyen de faire autrement. Voyager avec un chien est extrêmement compliqué. J’ai essayé de revenir avec B.B. en Suisse pour les vacances de Noël, mais j’ai rapidement abandonné. Les billets pour les chiens en soute sont souvent hors de prix, et certaines races ne sont pas acceptées par toutes les compagnies. Je crois que c’est le cas des races avec le nez plat, notamment, comme les bouledogues ou les carlins."

 

"Un animal a des besoins qu’il faut respecter"

 

Pour une adoption, Mathilde n’a qu’un seul conseil: "ADOPT DON’T SHOP. Il n’y a pas d’éleveurs de bonne qualité à Hong Kong et malheureusement énormément d’animaux sont en attente d'une famille. Prenez le temps de voir beaucoup de chenils, et pas uniquement ceux qui s’adressent particulièrement à un public expatrié. Soyez ouverts en matière de race, d’apparence, etc., car vous adoptez un être vivant et sensible, et pas un jouet. Sachez aussi qu’un chien, c’est de grosses contraintes, potentiellement des frais importants, et prenez en compte le fait que certains chiens sont difficiles à exporter. N’hésitez pas à être famille d’accueil pour animaux, ou à faire des adoptions à l’essai pour mieux mesurer l’engagement que cela représente."

 

 

Wolfgang conseille de consacrer du temps à son félin. "Ils ont besoin d’exercice et également de beaucoup d’amour." Il recommande également de faire attention à ne pas suralimenter son animal, ceux-ci ne pouvant pas toujours courir à l’extérieur.

 

Pour Thomas, quelques difficultés se sont présentés une fois son animal adopté. "Mon chat a eu une castration publique. Cela n’a malheureusement pas été fait correctement et donc, il a toujours des cycles de chaleurs. Chaque année, pendant deux mois et toutes les nuits, il gueule à la mort pour essayer d'aller rejoindre les chattes du quartier... Donc prendre un chat ce n'est pas une mince affaire et ce n'est pas toujours rose. De plus, comme il a vécu dans la rue avant son adoption, il est toujours assez sauvage. Si vous souhaitez adopter un animal, faites vos recherches. Il faut connaître les chats et savoir comment s'adapter à leurs personnalités et non le contraire!"

 

Valentin, quant à lui, conseille de bien réfléchir avant de se lancer: "Adopter B.B. a été la meilleure décision que j’aie prise depuis que je vis à Hong Kong. Mais c’est une énorme responsabilité. Un chien n’est pas un accessoire. Il a besoin de courir, de sortir, d’avoir de la compagnie… c’est un être vivant qu'il faut respecter."

Mais c’est aussi du bonheur et des surprises

Finalement, avoir un animal peut amener de belles surprises. C’est en se baladant dans la rue avec Nala qu’Alessandra rencontre sa meilleure amie à Hong Kong. "Je me promenais sur Caine Road quand je suis tombée par hasard sur une autre femme, avec un golden retriever. On commence à discuter et nous découvrons que nous sommes toutes deux italiennes! On a échangé nos numéros et depuis, on est inséparables."

 

Valentin conclut en riant: "B.B. a une drôle d’obsession. Il adore les sous-vêtements. À chaque fois que je suis invité chez quelqu’un, il arrive à débusquer le panier de linge sale et finit toujours par revenir dans le salon avec une petite culotte ou un soutien-gorge dans la gueule. C’est alors extrêmement compliqué de le récupérer. Cela a pu parfois être gênant, ou amusant selon les circonstances."

 

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